Gestion hygiénique des menstrues : L’ONG WaterAid et ses partenaires réfléchissent pour pérenniser les acquis du projet

Publié le mardi 13 octobre 2020 à 16h42min

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Gestion hygiénique des menstrues : L’ONG WaterAid et ses partenaires réfléchissent pour pérenniser les acquis du projet

L’ONG WaterAid, avec l’appui financier de l’UNICEF, organise les 13 et 14 octobre 2020 à Bobo-Dioulasso, un atelier technique afin de réfléchir sur des stratégies pour pérenniser les acquis du projet de Gestion hygiénique des menstrues dans les établissements scolaires.

Selon la directrice des programmes à WaterAid Burkina Faso, Léocadie Ouoba, cette rencontre regroupe les acteurs de terrain que sont les responsables d’établissements, les enseignants et les parents d’élèves des régions des Hauts-Bassins et des Cascades. « Au cours des travaux, nous allons réfléchir sur la durabilité des projets de gestion hygiénique des menstrues (GHM) qui ont été exécutés dans les Cascades et les Hauts-Bassins, au bénéfice de plusieurs établissements », a-t-elle souligné.

Elle a expliqué que des études menées en 2013-2014 par l’UNICEF et en 2016 par WaterAid ont montré que les filles s’absentent en moyenne cinq jours par mois du fait de leurs menstrues. Ce qui met en danger leur scolarité et compromet leur bien-être. C’est face à cet état de fait, que des actions sont menées afin de briser les tabous et de permettre une meilleure gestion de l’hygiène menstruelle de la jeune fille. « Nous avons commencé la GHM depuis 2016 dans les deux régions et chaque année scolaire, nous bénéficions de l’appui technique et financier de nos partenaires dont l’UNICEF, pour mener les activités au sein des établissements avec les enseignants, les parents d’élèves et les élèves. Ces projets constituent des opportunités pour renforcer les services Wash dans ces établissements. Nous avons vu sur le terrain des écoles qui n’avaient pas d’ouvrages d’assainissements, de lave-mains, de supports de communication sur la GHM. Ces projets ont été ainsi des opportunités pour renforcer tous ces services dans ces établissements. Surtout, ils ont permis de renforcer les capacités et les connaissances des enseignants et des parents d’élèves, afin que les élèves puissent comprendre pourquoi les règles, pourquoi les menstrues et mieux planifier leur avènement pour être plus à l’aise à l’école », a expliqué la directrice des programmes à WaterAid Burkina Faso, Mme Ouoba.

Un sujet tabou

En effet, la question des menstrues a longtemps été considérée comme un sujet tabou dans la société burkinabè. La mauvaise information de tous les acteurs constitue à ce jour une tare à la gestion hygiénique des menstrues. C’est ce qui a poussé WaterAid et son partenaire financier UNICEF, accompagnés du ministère en charge de l’éducation nationale, à rompre le silence et poser ainsi la problématique de la gestion des menstrues. Et ce, à travers des actions menées dans les établissements scolaires des Hauts-Bassins et des Cascades, « pour faire comprendre aux filles que c’est un phénomène naturel et leur apporter aussi le nécessaire pour qu’elles puissent être à l’aise ».

Après quatre années de mise en œuvre du programme, les acteurs ont décidé de faire une halte afin de réfléchir sur comment assurer la durabilité des actions de promotion de la GHM dans les établissements scolaires. « Cela fait quatre ans que nous menons ces activités de promotion de la GHM. On s’est dit que si un jour WaterAid et l’UNICEF ne sont plus là, qu’est-ce-qu’il faut faire pour que ces acquis demeurent, pour que les ouvrages continuent de fonctionner afin que les parents et les enseignants continuent à communiquer sur la GHM. Nous voulons ainsi réfléchir sur comment assurer la durabilité des actions de promotion de la GHM dans nos établissements scolaires », a laissé entendre Léocadie Ouoba. Avant d’afficher sa satisfaction par rapport à l’implication des acteurs sur le terrain qui, selon elle, sont engagés à briser le tabou et à accompagner les filles à relever les défis.

« Le projet met en place des conditions favorables pour permettre aux filles de gérer convenablement leurs menstrues. Ce qui favorise leur éducation et un meilleur taux de réussite scolaire », renchérit Jules Auguste Sow, coordonnateur du projet. Selon lui, ce projet vise à promouvoir la gestion hygiénique menstruelle dans les établissements scolaires à travers la sensibilisation des acteurs de l’éducation, en particulier les enseignants, les associations des parents d’élèves et les membres des comités de gestion des établissements scolaires sur la thématique ; mais aussi à travers la réalisation des infrastructures en eau et assainissement.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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