Région des Hauts-Bassins : L’ONG Action contre la faim plaide pour l’amélioration du système sanitaire

Publié le mercredi 11 novembre 2020 à 18h23min

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Région des Hauts-Bassins : L’ONG Action contre la faim plaide pour l’amélioration du système sanitaire

L’ONG Action contre la faim veut contribuer à l’amélioration du système sanitaire dans les Hauts-Bassins. A cet effet, elle a organisé, en collaboration avec ses partenaires, un atelier de plaidoyer pour le renforcement du système de santé dans la région, le mardi 10 novembre 2020 à Bobo-Dioulasso. Cette cérémonie a été présidée par le président du Conseil régional des Hauts-Bassins, Célestin Koussoubé.

Le système de santé dans le district sanitaire de Orodara (dans la province du Kénédougou) et partant dans la région des Hauts-Bassins est confronté à des difficultés de plusieurs ordres. C’est ce que révèle l’étude diagnostique mené par l’ONG Action contre la faim (ACF) et ses partenaires, dont le consortium CBM et AGED. Ces difficultés sont, entre autres, la faiblesse du financement du système de santé et celle de la composition de l’équipe médicale ; l’insuffisance des, infrastructures, actions de promotion de bonnes pratiques en matière de santé et le faible niveau d’information et de sensibilisation des différents acteurs sur les aspects de qualité des soins.

Ces résultats ont été présentés ce mardi 10 novembre 2020 à Bobo-Dioulasso, au cours d’un atelier de plaidoyer pour le renforcement du système de santé dans les Hauts-Bassins. Au cours de la rencontre, les participants ont été invités à s’approprier ces résultats ; à définir les axes de plaidoyer prioritaires pour le renforcement du système de santé et de définir des actions pertinentes à implémenter, en vue d’améliorer le système de santé régional. Par ailleurs, les travaux doivent déboucher sur des propositions concrètes et pertinentes dont la mise en œuvre permettra de renforcer le système de santé au Burkina Faso par ricochet celui de la région des Hauts-Bassins.

Le coordinateur terrain de ACF base Orodara, Cheick Amed Ky

Toutes ces actions démontrent ainsi l’importance que l’ONG ACF accorde à l’amélioration du système de santé comme un des piliers du développement économique et social du Burkina Faso en général et des Hauts-Bassins en particulier. Selon le coordinateur terrain de ACF basé à Orodara, Cheick Amed Ky, « pour cette étude commanditée dans le district sanitaire de Orodara et qui a vu la participation de tous les acteurs, il s’agissait pour nous, de faire la photographie d’ensemble de ce qui marche, ce qui ne marche pas. Et là où ça ne marche pas, comment faire pour que dans les années à venir, qu’on puisse avoir une stratégie planifiée et efficace avec l’aide des politiques nationales et aussi avec les collectivités territoriales et les partenaires techniques et financiers », a-t-il dit.

Il a expliqué que les résultats des travaux ont démontré que la question du financement constitue un gros problème pour l’amélioration du système sanitaire. « Nous l’avons vu avec le Covid-19. Au niveau du système de santé national, il a fallu des dons en nature et en espèce de beaucoup de personnes. Cela veut dire qu’au niveau des collectivités ou des districts, c’est encore plus difficile. Il manque sincèrement le financement et un moyen de collecte de financement efficace », a-t-il déploré.

Améliorer le système de santé au profit des populations

Les participants de l’atelier de plaidoyer à Bobo-Dioulasso

Autre aspect soulevé dans l’étude, il s’agit de la gestion des ressources humaines. Pour lui, c’est l’élément fondamental. Car dit-il « c’est l’homme qui est au centre de cette action et quoi qu’on dise, tous les acteurs du système de santé sont des hommes. Lorsque ce volet est faible, c’est inquiétant. Cela veut dire qu’il faut qu’on se réveille et qu’on regarde qu’est-ce qu’il faut faire pour l’améliorer très rapidement afin d’avoir des soins de qualités ». C’est pourquoi, il a invité les autorités à regarder sérieusement cette approche de RH, y compris la formation, la gestion des carrières, la motivation, les moyens logistiques, etc.

A l’en croire, cet atelier fait suite à un premier qui a eu lieu dans la commune de Orodara avec les acteurs de santé et les populations de cette localité. Aujourd’hui, à travers cet atelier, il s’agit de faire une vulgarisation auprès d’autres acteurs notamment, du Kénédougou, des collectivités territoriales, de la collectivité régionale des Haut-Bassins, mais aussi auprès des autorités locales dont les préfets et les hauts-commissaires qui sont parties prenantes, par exemple, dans la gestion des ressources humaines.

« Nous voulons vulgariser ces résultats pour qu’ensemble avec les autres acteurs, nous soyons encore plus en synergie pour une meilleure prise en compte du système de santé, pour qu’il soit plus résilient. Ainsi, chacun dans son rôle et avec son apport on pourra y arriver », a laissé entendre Cheick Amed Ky.
Ce plaidoyer vise à amener les pouvoirs publics dont les mairies et le conseil régional à prendre en compte la question de la santé de la population et le volet nutrition dans leur différent PCD (Plan communal de développement) et PRD (Plan régional de développement).

Le système de santé demeure un levier important de développement

Le président du Conseil régional des Hauts-Bassins, Célestin Koussoubé

Pour le président du conseil régional des Hauts-Bassins, Célestin Koussoubé, le système de santé demeure un levier important dans le développement du Burkina Faso. C’est pourquoi, il a affirmé que les résultats de cette étude viennent à point nommé. Ainsi, il a adressé ses remerciements et encouragements à ACF et ses partenaires qui ont bien voulu faire ce diagnostic du système de santé dans le district sanitaire de Orodara. « Ces résultats révèlent les forces et les faiblesses du système de santé dans ce district, que nous allons certainement confronter avec les autres districts pour améliorer la qualité des soins », a-t-il dit.

Par ailleurs le président Koussoubé a indiqué que cette étude donne suffisamment d’indication pour permettre de corriger certaine pratique afin d’atteindre les résultats escomptés. « Ce programme permet d’appréhender les difficultés que nous avons en matière de gestion de la santé », fait-il remarquer. Il invite les acteurs, les communautés, les collectivités, les agents de santé et l’ensemble des populations à adopter les bonnes pratiques afin de permettre d’améliorer sensiblement la santé dans les Hauts-Bassins.

Cependant, il dit être conscient des problèmes qui se posent à la population notamment dans le district sanitaire de Orodara. C’est pourquoi, son institution ne ménage aucun effort pour apporter son soutien dans le secteur de la santé. Ce, à travers la dotation du CMA de Orodara de systèmes d’imagerie. Le conseil régional a aussi instruit de construire un CSPS au niveau de Banzon. Pour lui, toutes ces actions rentrent dans le plaidoyer de l’ONG ACF.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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