Sécurité routière : Des conducteurs de tricycles et de quadricycles formés pour l’obtention de permis de conduire

Publié le mardi 11 mai 2021 à 16h58min

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Sécurité routière : Des conducteurs de tricycles et de quadricycles formés pour l’obtention de permis de conduire

Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou, a officiellement lancé, ce lundi 10 mai 2021 à Bobo-Dioulasso, la session de formation des conducteurs de tricycles et de quadricycles à moteurs pour l’obtention des permis de conduire de catégorie A ou B1. Cette formation permettra aux bénéficiaires de se mettre en conformité vis-à-vis de la règlementation et contribuera à plus de civisme au sein des conducteurs de tricycles.

Cette session de formation s’inscrit dans le cadre des activités commémoratives de la Journée de l’organisation pour la sécurité routière en Afrique de l’Ouest (OSRAO), célébrée le 8 mai de chaque année. C’est dans cette dynamique que l’Office national de la sécurité routière (ONASER) a initié plusieurs activités en faveur de la population de Bobo-Dioulasso, afin de promouvoir la sécurité routière dans cette ville.

Pour le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou, cette formation au profit des conducteurs de tricycles et de quadricycles pour l’obtention des permis de conduire A ou B1 contribuera au renforcement de capacités et à une plus grande prise de conscience des différents acteurs, sur les effets néfastes des accidents de la circulation routière.

Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou

L’apparition des motocyclettes tricycles et quadricycles dans la circulation à Bobo-Dioulasso est devenue une véritable préoccupation pour les populations. Ces engins sont très souvent impliqués dans des accidents de circulation parfois graves. C’est pourquoi le gouverneur de la région, Antoine Atiou, a rappelé que les accidents de la circulation routière constituent un réel problème de santé publique.

En effet, selon les statistiques qu’il a livrées dans son discours, en 2020, le nombre d’accidents est de 20 871 ayant provoqué 13 763 blessés et 1060 tués. Et la région des Hauts-Bassins enregistre, la même année, 2 952 accidents entrainant environ 2 920 blessés et 80 tués. « C’est donc dire à quel point nos préoccupations se situent dans une actualité brulante », a-t-il lancé.

Le présidium de la cérémonie de lancement de la formation des conducteurs de tricycles

Il estime cependant que l’amélioration de la sécurité routière requiert, entre autres mesures, l’éducation et la promotion des bonnes pratiques en matière de civisme et de courtoisie dans la circulation. Ce qui contribue à l’enracinement d’une véritable culture de sécurité routière au Burkina Faso. C’est pourquoi il se réjouit de la tenue de cette session de formation sur le permis de conduire de la catégorie A ou B1 au profit des conducteurs de ces engins. Cette formation pour lui, vise à contribuer à l’amélioration de la sécurité routière dans les Hauts-Bassins. Il a ainsi invité les participants à saisir cette opportunité pour impulser un vent nouveau au sein de leurs membres pour se mettre en règle et surtout pour un changement de comportement sur la route.

L’ONASER engagé dans le combat contre l’insécurité routière

Le directeur général de l’ONASER, Adama Kouraogo

Le directeur général de l’Office national de la sécurité routière (ONASER), Adama Kouraogo, a rappelé que l’obtention du permis de conduire est un droit administratif donnant autorisation de conduire certains véhicules motorisés tels que les tricycles et quadricycles. Dans le cadre du programme d’activités 2021 de son institution, il est prévu plusieurs activités de promotion de la sécurité routière dont cette session de formation. Il a affirmé que cette formation permettra de diminuer et d’atténuer la gravité des accidents de la circulation impliquant les tricycles et quadricycles.

« Cette activité revêt une importance singulière parce que nous voyons dans le paysage routier un nouveau mode de transport qu’il faut arriver à cerner et à inculquer les bonnes pratiques en matière de circulation routière. Beaucoup de conducteurs de ces engins ne sont pas détenteurs de permis de conduire et créent des accidents dans la circulation », a déploré Adama Kouraogo. Avant de poursuivre : « A travers cette formation, nous allons renforcer leur connaissance de base au code de la route, leur permettre d’adopter un comportement routier responsable ».

Les participants à la cérémonie de lancement de la formation

A l’en croire, ce sont au total 100 conducteurs de tricycles des villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso qui bénéficient de cette session de formation. Il reste convaincu que si chacun acceptait de se rallier à la lutte, « nous arriverons à vaincre l’insécurité routière », a-t-il dit. Il a par ailleurs réaffirmé l’engagement de son institution dans le combat contre l’insécurité routière qui selon lui, est un phénomène aux conséquences socio-économiques énormes pour le pays.

Les bénéficiaires saluent l’initiative à sa juste valeur

Tidiane Kologo, porte-parole des bénéficiaires de la formation

« Nous sommes très heureux de cette initiative de formation. Cela va contribuer à réduire considérablement les risques d’accidents de la circulation. Je lance un appel à tous les collègues à aller s’inscrire à l’auto-école pour bénéficier d’une formation car c’est ainsi que nous pourrons sauver des vies », a lancé Tidiane Kologo, porte-parole des bénéficiaires. Il a confié que le transport des personnes à bord des tricycles n’est pas une bonne chose, et il dit être conscient de cela.

« C’est parce qu’on n’a pas le choix. A Bobo-Dioulasso vous pouvez constater que ce sont les camions qui viennent décharger les marchandises jusqu’au marché, ce qui n’est pas normal. A Ouaga, ce n’est pas le cas. C’est pourquoi, nous lançons un appel au maire de la commune afin qu’il prenne un décret interdisant la circulation des camions dans la journée dans les marchés pour nous permettre de travailler aussi », a-t-il souhaité. Au cours de la cérémonie, une minute de silence a été observée en la mémoire de toutes les victimes d’accidents de la circulation routière.

60% des accidents au Burkina Faso sont dus aux engins à deux roues

La directrice générale du CCVA, Zalissa Koumaré

Cette cérémonie de lancement de la formation a été suivie par celle de la remise de bons pour la campagne de visite technique des engins à deux roues motorisés. Cette campagne est initiée par l’Office national de la sécurité routière (ONASER), en collaboration avec le Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA).

Pour la directrice générale du CCVA, Zalissa Koumaré, c’est depuis 2012 que la visite technique des motocycles est obligatoire au Burkina Faso. « Quand on parle de motocycle, on parle des engins à deux roues, des tricycles, des quadricycles. Et tous les propriétaires de ces engins ont l’obligation de se présenter au CCVA pour s’assurer de l’état de leur engin, que l’engin est en bon état pour circuler sur nos voies », a-t-elle souligné.

La photo de famille des autorités à l’issue du lancement de la formation

Elle a salué cet « acte louable » de l’ONASER qui, selon elle, va permettre d’attirer encore plus l’attention des gens sur la nécessité de la visite technique des engins à deux roues. « Pendant longtemps, le CCVA a communiqué sur la visite technique des engins à deux roues. Cela n’a pas porté fruit et aujourd’hui nous avons l’ONASER qui vient en renfort pour rappeler à la population que faire la visite technique des engins à deux roues est une obligation et d’une utilité publique. C’est une grande sensibilisation que l’ONASER vient de poser. C’est pourquoi nous saluons ce geste », a laissé entendre la DG du CCVA.

La remise de bons pour la campagne de visite technique des engins à deux roues

Le DG de l’ONASER, Adama Kouraogo, a souligné que cette remise de bons est une activité de sécurité routière. A l’en croire, dans les centres urbains, les accidents qui impliquent les engins à deux roues sont de l’ordre de 60%. « C’est pourquoi il est nécessaire pour nous de communiquer si nous voulons vaincre le mal à sa racine, faire en sorte que les citoyens puissent accorder l’importance à l’assainissement de leur engin. C’est un acte assez louable que nous avons mené avec le CCVA pour montrer que c’est une obligation pour tous les usagers des engins, de pouvoir effectuer la visite technique afin d’éviter des accidents », a-t-il conclu.
La cérémonie a pris fin à travers la visite des locaux du CCVA et la séance de démonstration de la visite technique d’une moto.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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