Bobo-Dioulasso : Des élèves sensibilisés sur la nouvelle réforme éducative

Publié le dimanche 16 mai 2021 à 21h18min

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Bobo-Dioulasso : Des élèves sensibilisés sur la nouvelle réforme éducative

L’Association des élèves et étudiants pour l’émergence du Faso (AEEEF) a organisé, le samedi 15 mai 2021 à Bobo-Dioulasso, un panel sur la nouvelle réforme éducative, au profit des élèves et parents d’élèves de la région des Hauts-Bassins. Cette rencontre avait pour objectif d’informer la communauté scolaire sur les fondements de cette nouvelle réforme et de créer un cadre d’échanges entre les autorités administratives de la région et les élèves. Toute chose qui, selon le président de l’AEEEF, Elvis Somda, va contribuer à maintenir la quiétude dans le monde scolaire et estudiantin.

Depuis quelques temps déjà, le monde éducatif est secoué par des mouvements d’humeur des élèves dans certaines localités du Burkina Faso. Ces manifestations sont ainsi dues à la décision du gouvernement, d’apporter des « innovations majeures » dans l’organisation des examens de fin d’année, notamment le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et le Baccalauréat.

Cette décision n’est pas du goût de certains acteurs de l’éducation dont les élèves au premier plan.
L’Association des élèves et étudiants pour l’émergence du Faso (AEEEF), par la voix de son président Elvis Somda, estime que ces grèves multiples sont dues à une désinformation au niveau des élèves et de certains enseignants, mais aussi à un manque de dialogue entre ces derniers et les autorités administratives.

Elvis Somda, président de l’AEEEF

C’est pourquoi, dans sa mission de créer un cadre d’échanges entre les élèves, les autorités administratives et tous les acteurs du monde éducatif, l’AEEEF a initié ce panel, le samedi 15 mai dernier à Bobo-Dioulasso. « Ce cadre d’échanges a pour objectif de donner l’information juste aux élèves. Nous pensons que les grèves observées dans certaines localités sont dues à une désinformation sur la nouvelle réforme. Nous voulons ainsi que les élèves aient la bonne information, afin qu’ils puissent savoir sur quelle base s’organiser et préparer leurs examens », a expliqué Elvis Somda.

Il a salué le directeur régional de l’enseignement post-primaire et secondaire des Hauts-Bassins pour sa disponibilité et son sens d’écoute. Ce qui aurait permis à l’AEEEF d’avoir l’information juste afin de vouloir la partager avec les autres camarades. Après l’étape de Bobo-Dioulasso, Elvis Somda et ses camarades veulent sensibiliser d’autres élèves notamment dans les provinces du Tuy et du Kénédougou, à travers l’organisation de panels.

La nouvelle réforme vise à corriger certaines erreurs dans la conception des épreuves

Les élèves participants à la conférence sur la nouvelle réforme éducative

Cette conférence était placée sous la présidence du directeur régional de l’enseignement post-primaire et secondaire des Hauts-Bassins, Henri Prosper Paré. Ce dernier n’a pas manqué de saluer l’initiative de ce panel qui, dit-il, est le bienvenu. « Il va permettre de toucher plus d’élèves pour leur donner des informations sur la nouvelle réforme des examens. De retour dans leurs établissements respectifs, ils pourront ainsi lever les équivoques qui circulent », a dit Henri Prosper Paré.

Il a expliqué que cette réforme concerne le post-primaire et le secondaire. Elle touche pour le BEPC, deux disciplines à savoir les épreuves d’histoire-géographie et de SVT (Sciences de la vie et de la terre). « A ce niveau, on passe de deux sujets au choix à un sujet unique. Pour le BAC, le conseil des ministres a pris la décision de transférer son organisation au ministère en charge de l’Education nationale. Examen qui était jusque-là organisé par le ministère en charge de l’Enseignement supérieur. Cette réforme vise à corriger certaines erreurs au niveau de la conception des épreuves », a-t-il souligné.

Selon lui, ces innovations sont à l’avantage des élèves. Il a ainsi rappelé que le Burkina n’est pas à sa première réforme éducative. A l’en croire, avant les épreuves d’histoire-géographie et de SVT portaient sur seulement quatre leçons. « Ce qui ne favorisait pas beaucoup d’élèves. Désormais les sujets uniques porteront sur plusieurs chapitres afin de permettre aux élèves de travailler dans les meilleures conditions de réussite. A cet effet, il n’y aura plus de hors sujet », a indiqué Henri Prosper Paré.

Henri Prosper Paré, directeur régional de l’enseignement post-primaire et secondaire

Loin de vouloir réduire le taux de succès des élèves, il a estimé que cette réforme va améliorer leurs scores. C’est pourquoi il note que ces mouvements d’humeurs des élèves sont partis sur la base de fausses informations. « Au départ, les gens ont fait croire qu’il n’allait pas y avoir de seconde tour aux examens. Ce qui est totalement faux. Cette information a été corrigée. Aussi, ces mouvements ont été amplifiés par d’autres rumeurs comme quoi, on voulait réduire le taux de succès aux examens pour pouvoir gérer le flux d’étudiants qui vient à l’université. Si le gouvernement s’évertue à créer des universités dans les régions, comprenez avec moi que ce n’est pas pour réduire le taux de succès au BAC », a déploré M. Paré.

Il a par ailleurs exprimé sa fierté et satisfaction vis-à-vis des élèves de Bobo-Dioulasso qui ont bien voulu aller à la recherche de l’information. « Je salue leur discipline et leur maturité. Ils ont fait preuve de résilience face à toutes ces manifestions. Nous réitérons notre disponibilité à les accompagner pour qu’ils puissent passer les examens dans de bonnes conditions », s’est réjoui le directeur régional. Avant d’inviter ces élèves à la discipline, au travail et au respect de leurs enseignants. Ce panel a été animé par les techniciens de la direction de l’enseignement post-primaire et secondaire des Hauts-Bassins.

Les participants, pour leur part, ont aussi salué cette initiative qui va leur permettre d’avoir plus d’informations sur cette réforme qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. De retour dans leurs établissements, ils comptent aussi sensibiliser leurs camarades qui n’ont pas pu participer à la rencontre.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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