Biens et services miniers au Burkina : Une troisième journée pour encourager les acteurs locaux

Publié le lundi 4 octobre 2021 à 19h31min

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Biens et services miniers au Burkina : Une troisième journée pour encourager les acteurs locaux

L’agence Burkina networking, en collaboration avec la Chambre des mines du Burkina, organisent les 4 et 5 octobre 2021 à Bobo-Dioulasso, la troisième édition des Journées promotionnelles sur la fourniture locale des biens et services miniers.

Débutées le lundi 4 octobre 2021, ces journées ont pour thème « Fourniture de biens et services miniers : quel mécanisme pour une meilleure compétitivité des fournisseurs locaux ? »

Elles ont pour objectif de sensibiliser et de renforcer les capacités des acteurs économiques locaux en vue de stimuler l’approvisionnement local en biens et services miniers dans la région du grand Ouest.

Elles visent par ailleurs à offrir un cadre de réflexion et de partage d’expériences sur les initiatives de promotion des achats locaux dans le secteur minier (sociétés minières, associations de fournisseurs, gouvernement, etc.) ; communiquer sur la stratégie nationale du contenu local (ministère de l’Energie, des mines et des carrières) ; communiquer sur la stratégie nationale d’industrialisation…

Les participants

Le secteur minier a connu un essor important dans la dernière décennie au Burkina Faso. Ainsi, d’une production de 5,6 tonnes d’or en 2008, le Burkina Faso a exporté 62,138 tonnes en 2020. La contribution du secteur minier au budget de l’Etat s’est fortement améliorée au cours de ces dernières années passant de 8,912 milliards de francs CFA en 2008 à 322 milliards francs CFA en 2020.

Au-delà de cette contribution directe au budget de l’Etat, l’existence de l’industrie minière est une aubaine pour le développement d’une économie locale dynamique à travers les achats locaux.
Cependant, malgré ce boom minier, de nombreux défis restent encore à relever en termes de captation des retombées socioéconomiques de ce secteur stratégique pour le pays.

Visite de stands

En effet, selon une étude conjointe réalisée en 2018 par la Chambre des mines du Burkina et le ministère en charge des mines, sur l’ensemble des approvisionnements réalisés par les sociétés minières, le Burkina Faso n’a pu capter que 15%, sur un montant de plus de 400 milliards de francs CFA par an. Ce qui dénote un manque à gagner considérable pour l’économie nationale et qui illustre un écart important entre les besoins de l’industrie minière et les capacités locales.

Plusieurs raisons justifient ces écarts : d’une part, les entrepreneurs locaux dénoncent surtout un manque d’ouverture du secteur aux possibilités locales, et d’autre part, les sociétés minières expliquent cette situation par le faible bassin d’entreprises locales dans les zones minières, des capacités insuffisantes pour répondre aux standards opérationnels de l’industrie et une base industrielle nationale faible.

Ismaël Bachir Ouédraogo, ministre en charge des mines

C’est pour arriver à bout de cette problématique et offrir une vitrine promotionnelle aux acteurs du contenu local dans le secteur minier que ce rendez-vous annuel dénommé "Journées promotionnelles sur la fourniture locale des biens et services miniers" a été initié par l’agence Burkina networking en collaboration avec la Chambre des mines du Burkina.

Le ministre des mines et des carrières, Ismaël Bachir Ouédraogo, a salué la tenue de cette troisième édition qui se tient juste deux semaines après la prise d’un décret en conseil de ministre sur la fourniture locale au niveau des mines. Lequel décret fait obligation aux mines d’accorder un certain pourcentage au niveau de la commande aux entreprises burkinabè. Pour que le Burkina se développe avec le potentiel minier, il estime qu’il faut travailler à capitaliser beaucoup plus sur la chaîne de valeurs et pérenniser ces ressources à travers la raffinerie, le stockage, devenir propriétaire d’une mine…

Adama Soro, président de la Chambre des mines du Burkina

Pour Adama Soro, président de la Chambre des mines du Burkina, l’adoption du décret va permettre à tous les acteurs de faire un pas en avant. Aussi, ils sont prêts à accompagner l’Alliance des fournisseurs burkinabè de biens et services miniers (ABSM) à atteindre l’objectif de 35% d’ici 2026.

La Chambre des mines compte également contribuer à renforcer le cadre de mise en œuvre pratique pour que, lorsque le décret va être mis en œuvre, cela ne joue pas sur la compétitivité du secteur minier ; que la situation profite aux fournisseurs locaux et que l’Etat aussi ait un revenu pour le développement du pays.

Yves Zongo président de l’ABSM

Comme le souligne Yves Zongo, président de l’ABSM, les biens et services miniers étant liés aux normes et aux standards, il faut que les chefs d’entreprises locales changent de façon de voir. Pour y arriver, ils ont établi un programme élargi de formation sur une année après une étude menée en 2018 basée sur 12 mines, qui leur a permis de trouver les failles. Grâce à ce programme, les fournisseurs burkinabè de biens et services miniers pourront connaître les standards, les règles et les lois des mines et aussi la chaîne des valeurs et y apporter des innovations. Il estime qu’avec ces formations, les Burkinabè devraient être en mesure de répondre aux besoins des miniers.

Haoua Touré
Lefaso.net

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