
Cette conférence publique a été animée par l’historien Bruno Doti Sanou et l’ancien ministre de la culture, Abdoul Karim Sango. Cette rencontre a porté sur les valeurs démocratiques à promouvoir pour la stabilité institutionnelle et la cohésion sociale au Burkina Faso. Elle avait pour objectif, d’inculquer à la jeunesse, l’idée de la nécessité d’une réforme institutionnelle pour une démocratie adaptée au Burkina Faso.
Le premier paneliste, l’historien Bruno Doti Sanou, dans sa communication, a fait savoir que les institutions sur lesquelles repose la démocratie en Afrique, sont influencées par la culture occidentale.
C’est pourquoi, il estime que les dirigeants africains et ceux du Burkina Faso en particulier, devraient avoir le courage de faire de profondes réformes institutionnelles, « afin d’obtenir un modèle démocratique adapté au contexte socioculturel de chaque pays ».
- Le présidium de la conférence publique du CGD
Car, dit-il, c’est en cela que ces pays pourront se développer. Pour Bruno Doti Sanou, « la réforme institutionnelle en Afrique ne peut venir que de la jeunesse qui aspire au changement ». Il a donc invité les jeunes à être les ambassadeurs des valeurs culturelles, pour donner un jour une chance au Burkina Faso d’avoir des institutions fortes, gage de son développement durable.
Abdoul Karim Sango ne dira pas le contraire. Selon lui « la démocratie africaine est en panne », car il estime qu’excepté quelques pays, la démocratie n’a pas été adaptée aux réalités des peuples de la plupart des pays africains dont le Burkina Faso. Abdoul Karim Sango a déploré le fonctionnement de certaines institutions burkinabè. A l’en croire, « ces institutions ne reflètent pas les valeurs de la société burkinabè et les lois ne sont pas adaptées à nos réalités ».
- Les participants de la conférence publique du CGD à Bobo-Dioulasso
C’est face à toutes ces faiblesses qu’Abdoul Karim Sango a suggéré que l’on repense les institutions en tenant compte des réalités du pays. C’est ainsi qu’il a insisté sur la question de la création d’un « Haut conseil de la chefferie traditionnelle », qui va permettre de donner un pouvoir législatif aux chefs traditionnels. Pour le conférencier, les institutions ne sont fortes que lorsqu’elles se fondent sur les réalités socioculturelles de leurs peuples. L’ancien ministre de la culture reste convaincu que le « Haut conseil de la chefferie traditionnelle », une fois mis en place, pourra ainsi jouer un rôle d’organe consultatif sur toutes les questions en lien avec la vie de la république.
Romuald Dofini
Lefaso.net