Crise à l’université Nazi Boni : Le CFOP rend visite aux blessés de la manifestation des 13 et 14 janvier 2022

Publié le lundi 17 janvier 2022 à 18h29min

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Crise à l’université Nazi Boni : Le CFOP rend visite aux blessés de la manifestation des 13 et 14 janvier 2022

L’opposition politique burkinabè était au chevet des étudiants blessés suite à l’incident des 13 et 14 janvier 2022, qui s’est produit à l’université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso. La délégation, conduite par le député Boubacar Sannou, est allée s’enquérir de l’état de santé et du traitement des victimes de la manifestation. C’était ce lundi 17 janvier 2022 à l’hôpital Souro Sanou.

Cette visite a eu lieu loin des objectifs de caméras et d’appareils photos des journalistes. Cette interdiction de prise de vues émane des premiers responsables de l’hôpital Souro Sanou, dont le chef du département du service des urgences chirurgicales. « Je pense que les journalistes ont eu suffisamment d’images lors de la visite du ministre. Aujourd’hui nous allons demander aux journalistes de ne pas faire d’images », a-t-il dit à l’ensemble de la presse présente.

Malgré les multiples interventions des professionnels de médias, le chef de département est resté sur sa décision. Pas d’images ! Ainsi, à l’issue de la visite, le député Boubacar Sannou s’est entretenu avec la presse. « Nous avons été délégués par le président du CDP, Eddie Komboïgo, par ailleurs chef de file de l’opposition, pour venir nous enquérir de l’état de santé des étudiants qui ont été blessés lors des manifestations des 13 et 14 janvier. Nous avons rencontré le directeur général de l’hôpital et les médecins soignants qui ont affirmé que toutes les dispositions sont prises pour que le traitement soit optimal », a-t-il laissé entendre.

Le député Sannou affirme avoir échangé avec les blessés qui estiment que « le nécessaire est fait pour leur prise en charge dans les meilleures conditions ». Au total, ce sont trois patients qui ont reçu la visite de la délégation. « Nous n’avons pas pu voir le quatrième patient qui est dans un état un peu critique, mais nous gardons espoir que tout ira bien », a-t-il lancé. Avant de souhaité prompt rétablissement aux malades.

La délégation a par ailleurs déploré, dit-elle, « l’usage excessif de la force » dans une enceinte estudiantine ou, selon elle, il y a des franchises qui doivent être respectées. « Il est regrettable que l’autorité outrepasse ces franchises universitaires pour faire prévaloir la force. C’est pourquoi nous dénonçons ces actes. La situation nationale est difficile, il est donc préférable d’opter pour le dialogue plutôt que pour l’usage de la force », a souhaité Boubacar Sannou.

Les étudiants de l’université Nazi Boni en course poursuite avec la police

Le député Boubacar Sannou

Faut-il rappeler que c’est dans la matinée du jeudi 13 janvier 2022, que des étudiants de l’université Nazi Boni ont tenu une assemblée générale qui s’est soldée par une manifestation entrainant des accrochages entre étudiants et forces de l’ordre ? A en croire des informations rapportée par des confrères, ces étudiants avaient pour intention de se concerter et prendre des décisions sur le suivi des activités estudiantines.

Selon certaines indiscrétions, il s’agirait pour ces étudiants de mener la réflexion sur la question du chevauchement des années et le sort des étudiants suspendus de l’université pour cinq ans ainsi que la question du retard du Fonds national pour l’éducation et la recherche (FONER), etc.

Les responsables de l’université ont ainsi voulu empêcher la rencontre, qui selon eux, n’était pas autorisée. Les étudiants ont voulu protester en organisant une manifestation spontanée et ils se sont donc heurtés aux forces de l’ordre. Ce qui a suscité des affrontements qui ont fait de nombreux blessés du côté des étudiants. Selon les informations fournies à la délégation, ils sont au total six patients à être admis à l’hôpital Souro Sanou. A ce jour, deux patients ont été libérés.

Dans une publication sur sa page Facebook, le dimanche 16 janvier dernier, le président de l’université Nazi Boni, Pr Macaire Ouédraogo, a annoncé que le ministère de l’Enseignement supérieur prendra en charge tous les blessés de l’université à la suite de la manifestation. Par ailleurs, il a informé qu’il a eu une séance de travail avec le ministre Alkassoum Maïga et les délégués élus d’établissements, les partenaires sociaux unis en coalition et les délégués de promotion. A l’en croire, des points de la plateforme minimale ont trouvé satisfaction.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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