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Ibrahim Sanou, secrétaire général du CDP au Houet : « Notre combat aujourd’hui, c’est construire un Burkina de paix, de cohésion sociale … »

vendredi 6 mai 2016, par Pascal

Un des plus jeunes maires du Burkina à l’issue des élections de décembre 2012, Ibrahim Sanou est également l’un des cadres de l’ex-parti au pouvoir, CDP, à rester fidèles à son parti et à son combat, notamment dans la ville de Sya, Bobo-Dioulasso. Porté en 2015 à la tête de la section provinciale de son parti au Houet, Ibrahim Sanou aura pour mission de conduire la campagne municipale du 22 mai 2016 dans la capitale économique où les compétitions s’annoncent âpres, en référence au nombre de challengers en présence. A la faveur de la 57ème session du bureau politique national de son parti tenue à Bobo-Dioulasso le 1er mai dernier, nous lui avons arraché quelques mots sur la vie de son parti, CDP, dans cette contrée du pays.

Lefaso.net : Ancien maire de l’arrondissement N°2, vous êtes le secrétaire général du CDP dans la province du Houet. A ce jour, comment se porte le CDP dans cette contrée ?

Ibrahim Sanou : Honnêtement, le CDP se porte bien. Nous nous sommes réservés, depuis longtemps, des commentaires pour éviter que nos propos soient transformés à des fins inavoués par des personnes en quête de visibilité. Surtout avec ce qui se tramait dans le cadre de la confection des listes pour les élections municipales. Nous avons donc préféré travailler pour le résultat en étant au contact de nos bases et des populations pour leur expliquer la vision du parti sur certaines questions majeures et surtout dans le sens d’un Burkina de paix et de cohésion. Nous avons donc travaillé à maintenir la fibre militante du parti dans la province malgré la volonté manifeste de certains à créer toutes les difficultés au parti. Le CDP se porte donc très bien et comme c’est une dynamique, nous allons poursuivre le travail sur le terrain pour de bons résultats aux municipales du 22 mai prochain et pour les autres défis à moyen et long termes.

Lefaso.net : Parlant de contentieux électoral, quelle a été l’ampleur des recours contre vos candidats dans cette localité ?

Ibrahim Sanou : Il faut dire qu’à Bobo-Dioulasso, le contentieux électoral était vraiment gigantesque. Nous avons eu au total près de 29 recours dans l’ensemble de la province dont 19 dans la commune de Bobo-Dioulasso. Et ces recours étaient dirigés contre des camarades, anciens maires, anciens conseillers municipaux. Le CDP qui pense qu’il faut travailler plutôt vers une véritable réconciliation n’a porté plainte contre personne. Pour nous, l’essentiel, c’est le travail de terrain qui compte, faire en sorte à recevoir la caution du peuple burkinabè, la caution des populations de Bobo ; c’est cela la vérité pour nous. Le peuple est souverain et c’est à lui de choisir ses dirigeants. Donc, nous n’avons déposé de plainte contre qui que ce soit. Notre combat aujourd’hui, c’est construire un Burkina de paix, de cohésion sociale et travailler pour que les filles et les fils du Burkina se donnent la main pour une vraie réconciliation. Face à ces recours, nous avons simplement pris un cabinet d’avocats qui nous a bien défendus. Sur l‘ensemble des dossiers, nous avons fait un résultat de 100%.

Lefaso.net : Un résultat de 100% ; est-ce dire que tous les recours contre vous ont été déboutés par les juridictions ?

Ibrahim Sanou : Effectivement, nous avons été confortés dans nos droits à tous les niveaux.

Lefaso.net : Quel est votre commentaire sur non seulement le nombre de recours contre vos camarades mais également sur l’issue qui a été réservée à ces recours ?

Ibrahim Sanou : Nous pensons que l’intention formelle de toujours barrer la route au CDP, ou à certains leaders du CDP, est une réalité. Mais, nous avons toujours eu confiance à la justice. Il y a une justice au profit de l’ensemble des citoyens burkinabè. Sans distinction. Et là, je tire mon chapeau aux juridictions, qui ont dit le droit. Rien que le droit. Le droit a été dit selon les textes nationaux et les textes internationaux auxquels notre pays a adhérés en la matière. De ce fait, ce n’est pas une victoire pour notre parti, c’est la victoire de la justice et de tout le peuple burkinabè.

Lefaso.net : Quel est le cap après cet épisode ?

Ibrahim Sanou : Aujourd’hui, nous nous apprêtons à entrer pied-joint dans la campagne électorale et nous sommes en train de mobiliser, encourager, galvaniser nos troupes et leur dire de rester sereines, stoïques et surtout de se focaliser sur le résultat final que nous poursuivons, qui n’est autre que de faire un score honorable. Le défi, en tant que parti politique, c’est de travailler à la construction des communes du Houet, de la ville de Bobo-Dioulasso et pour le développement du Burkina tout entier.

Lefaso.net : Quel peut être le message au stade actuel à vos militants et sympathisants ?

Ibrahim Sanou : Le message est celui de cohésion, de l’entente et de pardon. C’est très important, parce que lorsqu’on est touché et qu’on continue de pardonner, il n’y a pas plus grande sagesse que cela. Nous continuons à travailler, à communiquer et à exhorter dans ce sens. Je ne vais pas dévoiler ici nos stratégies de campagne mais ce que je peux dire, c’est que la cohésion et la détermination des responsables et des militants, à tous les niveaux, sont une force pour le parti. Franchie l’étape des recours, les militants sont maintenant à une autre étape de la bataille pour les élections municipales et régionales (Conseils régionaux, ndlr). Nos militants sont vraiment engagés à gagner des mairies dans le Houet et à Bobo-Dioulasso. Nous prions le Tout Puissant de nous accompagner dans ce sens et qu’il guide l’ensemble des Burkinabè vers une élection apaisée où seul le terrain dira la vérité. Car, la politique, c’est un jeu, c’est comme un match de football ; nous ne sommes pas des ennemis, nous sommes simplement des adversaires politiques et nous devons travailler à faire comprendre à l’ensemble de nos populations que c’est ainsi et que c’est le meilleur qui doit gagner. Je pense que nous serons parmi les meilleurs.

Lefaso.net : On a constaté que la mise en liberté provisoire de Salia Sanou, suivie de son retour dans la ville de Sya, a été accueillie avec beaucoup d’intérêt par votre section. Quelle peut-être la plus-value de ce retour pour votre parti dans la province ?

Ibrahim Sanou : Nous ne connaissons pas, de façon claire, les conditions de la libération provisoire du camarade Salia Sanou (membre du haut conseil du parti) qui, actuellement, est beaucoup pris par les nombreuses visites. Nous n’avons pas de programme spécifique de travail avec lui dans le cadre du parti. Mais, nous pensons que chacun, de sa manière et à son niveau, apporte sa pierre à l’édification du parti et au combat qu’il mène. Donc, nous nous n’avons pas fait une organisation spécifique de travail.

Lefaso.net : Il a été pompeusement accueilli le 10 avril dernier quand il rentrait ; ce qui a été perçu par une certaine opinion comme une sorte de pression sur la justice. Quel est votre commentaire sur cette perception ?

Ibrahim Sanou : Je ne pense pas qu’il peut y avoir une pression après une année de détention. Il n’y a pas de pression et nous pensons que la justice accomplie pleinement sa mission et que c’est en fonction d’un certain nombre d’éléments qu’elle a accordé la liberté provisoire au camarade (et à bien d’autres camarades également). Donc, ça n’a pas d’impact parce que cet accueil n’est pas une action a priori, c’est une action a posteriori. S’il y avait eu ce genre de mobilisation avant sa libération, on pouvait interpréter ainsi. Mais là, ce n’est pas le cas.

Entretien réalisé par Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
Lefaso.net

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