Cette réunion a pour objectif de passer en revue les difficultés que rencontre le système éducatif de la région des Hauts-Bassins, aborder les grands défis à venir que sont les examens et concours et dégager des pistes de solutions pour améliorer le système éducatif dans la localité.

Comme attentes, le ministre Lionel Bilgo souhaite qu’à la sortie de cette rencontre, des solutions puissent être trouvées à toutes les difficultés qui seront posées et qu’ensemble avec les acteurs, ils puissent innover, réfléchir sur comment faire pour améliorer non seulement le capital humain du système éducatif mais aussi améliorer l’ensemble du dispositif mis en place.

Vu l’insécurité que connaît le Burkina depuis ces dernières années avec ses conséquences sur l’éducation, le ministre s’est exprimé en ces termes : « Nous sommes à une période assez cruciale pour notre pays. Sachant que l’insécurité gagne du terrain, comment nous allons faire pour maintenir toujours un système éducatif performant mais également permettre par ce système éducatif de réduire le nombre d’élèves ou le nombre d’enfants qui auraient l’envie de rejoindre les bases terroristes ou qui sont embrigadés de façon idéologique dans ce schéma-là ? »

Il estime par ailleurs qu’il n’y a pas que l’éducation pour tous qui est seulement en péril mais également la survie de bon nombre de concitoyens qui est aujourd’hui mis en jeu car dit-il « s’il n’y a pas de sécurité, il n’y a certes pas d’éducation mais il n’y a pas non plus de marché, de commerce… donc en gros l’insécurité mine la vie de nos concitoyens et nous devons nous battre ensemble ».

Le ministre a également souligné que beaucoup d’élèves n’ont pas pu aller à l’école, avec plus de 3 800 établissement fermés, plus de 599 000 élèves qui n’ont plus accès à l’école mais a rassuré que des mesures sont en train d’être mises en œuvre avec un plan mis en place pour accueillir les élèves déplacés pour pouvoir continuer à les former.

En effet, pour les examens de l’année scolaire beaucoup d’élèves ont fui leur localité sans pouvoir prendre de document pour pouvoir s’inscrire. Un système a donc été mis en place pour pouvoir les intégrer dans la base de données tout en les accompagnant pour qu’ils puissent composer et des alternatives seront trouvées pour qu’ils puissent avoir leurs documents.

Ce sont donc pour le ministre autant de stratégies qui sont mises en place par l’école en situation d’urgence pour permettre au moins à l’école de résister. Pour le ministre, il est question aujourd’hui de résistance parce que dit-il, « nous sommes acculés de toutes parts avec cette guerre de terrorisme qui est en train de déchirer notre vivre ensemble et nous sommes obligés d’être résilients et surtout courageux pour affronter cette situation-là ».

Il exprime son espoir sur une certaine continuité du système éducatif malgré l’insécurité au vu de la confiance et la complicité entre les différents acteurs en ce sens que dans certaines localités, il y a des élèves qui continuent d’aller à l’école malgré l’insécurité, des enseignants courageux qui acceptent de risquer leur vie pour aller dans certaines localités, et également des directeurs régionaux qui sont toujours au four et au moulin pour que le système éducatif marche pour que cette année scolaire puisse bien se passer et que dans les années à venir, tout le monde puisse lutter ensemble pour donner une éducation digne aux enfants.

Haoua Touré
Lefaso.net