Attaque parasitaire des champs de coton : La SOFITEX à la rescousse des producteurs de Ouéléni (région des Cascades)

Publié le mardi 6 septembre 2022 à 18h10min

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Attaque parasitaire des champs de coton : La SOFITEX à la rescousse des producteurs de Ouéléni (région des Cascades)

Une délégation de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) était dans des champs de coton de la zone cotonnière de Banfora, le vendredi 2 septembre 2022. Cette visite a permis à la mission de visiter des champs de coton affectés par des parasites couramment appelés les Jassides dans la commune rurale de Ouéléni, dans la province de la Léraba, région des Cascades.

La campagne cotonnière de cette année est confrontée à une apparition précoce des Jassides dans des champs de coton, notamment dans la commune rurale de Ouéléni, dans les Cascades. Face à cette apparition précoce de ces parasites qui inquiétait les producteurs de coton, la SOFITEX a jugé nécessaire de dépêcher une équipe de techniciens dans ces différentes zones, afin de rassurer les agriculteurs. C’est ainsi qu’une délégation s’est rendue dans cette localité, accompagnée des professionnels de médias, afin de donner l’information juste sur ces insectes à l’opinion publique nationale, ainsi qu’aux producteurs de coton eux-mêmes.

Vue d’une plante attaquée par les Jassides dans un champ de coton

De tous les champs de coton visités par la délégation, le constat est le même. Les champs sont affectés par les Jassides. En cette période où normalement les cotonniers devraient être à la phase de floraison ou de production de capsules avec des feuilles vertes, malheureusement ils présentent un autre aspect dans ces champs. On constate plutôt des feuilles roussâtres et une croissance ralentie des plantes.

En effet, en se nourrissant par des piqures au niveau des nervures des feuilles, les Jassides provoquent des jaunissements des bords du limbe (souvent accompagnés d’un enroulement vers le bas) qui par la suite s’étendent à tout le limbe pendant que les bords rougissent. La feuille finit enfin par se dessécher. La photosynthèse de la plante est perturbée par ces attaques et des chutes d’organes fructifères en résultent. Lorsqu’il n’y a pas de nourriture pour la plante, la croissance est bloquée.

Ousséni Kaboré, directeur de développement de la production cotonnière de la SOFITEX

Le phénomène n’est pas propre aux cotonniers. Il touche aussi d’autres productions telles les aubergines, le gombo, etc. A en croire Ousséni Kaboré, le directeur de développement de la production cotonnière de la SOFITEX, le phénomène n’est pas nouveau. « Le phénomène est déjà connu des producteurs. Les Jassides existent depuis longtemps, mais cette année, il y a eu une apparition particulière de ces parasites, et c’est ce qui fait que nous avons ce problème. La situation est particulière cette année et nous constatons déjà des rougissements de feuilles et la chute par endroit, ainsi que l’arrêt de la croissance des plantes », a-t-il expliqué.

Face à la situation, certains producteurs étaient déjà désemparés notamment ceux-là même qui ignoraient l’existence de ces parasites. C’est ainsi que la SOFITEX a décidé de prendre le problème à bras-le-corps, pour rassurer ses collaborateurs que des solutions existent. « C’est une apparition précoce, mais l’information est passée au niveau des producteurs afin de les exhorter à faire les traitements très tôt, notamment le traitement de la troisième fenêtre. Mais aussi à rapprocher les dates de traitements. Ceux qui ont respecté les consignes nous avons vu que ça marche bien », a rassuré Ousséni Kaboré.

Un champ de coton qui tente de résister aux parasites

Selon lui, les traitements qui se faisaient chaque deux semaines doivent se faire maintenant chaque semaine et de manière groupée. C’est-à-dire que dans une localité, les producteurs doivent s’associer pour faire le traitement simultanément, pour éviter que les parasites ne se déplacent d’un champ à un autre. Ce qui permettra, dit-il, de réduire la pression des parasites.

Toutefois, il invite les producteurs à ne pas trop s’alarmer car des solutions existent. Aussi, il insiste sur la nécessité de continuer les traitements, afin de permettre à ces plantes de renaître. « Ceux qui ont pris le problème très tôt à bras le corps, vous avez vu que le degré d’attaque n’est pas le même. Des cotonniers ont commencé à donner de nouvelles feuilles, ainsi que la croissance qui a repris », a-t-il rassuré.

En dehors de la Léraba, le constat a été fait dans certaines localités également et la SOFITEX de rassurer que des dispositions sont prises dans toutes les régions cotonnières pour endiguer le phénomène. Il faut souligner que Ouéléni est une zone frontalière avec le Mali et la Côte d’Ivoire et ces parasites sont apparus de façon précoce dans ces pays également. Toute chose qui va nécessairement jouer sur la prévision attendue. « C’est une réduction de production, mais l’espoir est toujours permis. La production ne sera pas nulle », foi de Ousséni Kaboré.

Les producteurs reprennent confiance

Le président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB), Nikiébo N’Kambi

Le président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB), Nikiébo N’Kambi était de la mission. Si le découragement se lisait sur son visage, après cette mission de la SOFITEX, il se dit rassuré. Et il invite tous les producteurs à suivre les conseils des techniciens. « C’est avec découragement que nous avions appris la nouvelle lors de nos sorties. Certains agriculteurs ignoraient l’origine de ces insectes. Après avoir approché les techniciens de la SOFITEX, ils nous ont rassuré que ce n’est pas un phénomène nouveau. Ils apparaissent toutes les saisons mais cette année ça été de façon précoce. Les techniciens nous ont rassuré que le traitement de troisième fenêtre permet de stopper le phénomène, mais qu’il faut rapprocher aussi les traitements. Cela va multiplier les charges, mais permettra de sauver nos champs », a-t-il laissé entendre. Il fonde espoir qu’avec les conseils des techniciens, les agriculteurs pourront récupérer leurs champs.

Lacina Traoré se réjouit de la visite de la SOFITEX

Sidiki Traoré est l’un des producteurs dont le champ de coton est attaqué par les parasites. Même s’il dit ignorer l’origine du mal, il a quand même suivi les conseils des techniciens, en traitant son champ et le constat est visible. L’aspect de son champ est meilleur par rapport à certains. Contrairement à Lacina Traoré qui n’a pas suivi les conseils des techniciens, dans son champ, les cotonniers peinent à se développer. « Depuis que je suis dans la production, c’est la première fois que je rencontre ce phénomène. Vu l’aspect de mon champ je voulais baisser les bras. Mais avec cette visite et les conseils des techniciens, nous allons nous battre encore pour sauver nos champs. Cette visite nous galvanise, nous réconforte et nous rassure », s’est-il réjoui.

El hadj Tahirou Bamba, producteur de coton, invite ses camarades à suivre les conseils des techniciens de la SOFITEX

El hadj Tahirou Bamba est un autre producteur de coton qui n’a pas manqué de saluer cette initiative de la SOFITEX. Cela fait déjà 28 ans qu’il est dans la production du coton. Pour lui, ce phénomène n’est pas nouveau, seulement les Jassides sont apparus de façon précoce. « C’est au vingtième jour après le semi que j’ai fait le constat dans mon champ. Lorsque nous avons approché les techniciens, ils nous ont donné des conseils à appliquer. Nous avons commencé le traitement, malheureusement il était un peu tard, mais nous allons nous donner les moyens pour récupérer certains champs », a-t-il dit.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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