Kounounponi Christine Abia alias N’teny Mandelson a offert « un cadeau de fin d’année » à ses mélomanes. Ce cadeau n’est rien d’autre que son quatrième album qu’elle a dédicacé ce jeudi 29 décembre 2022 à Bobo-Dioulasso. « Wêdaga » est un Album au titre éponyme entièrement enclin à la miséricorde. Il contient dix titres « magnifiques » les uns entraînant les autres sur des thèmes aussi bien développés que chantés. Ne dérogeant pas à la règle, ce quatrième album de l’artiste est teinté indéniablement de la culture Kasséna. Enregistrée en live, l’œuvre est chantée dans la langue kasséna et le français.

A travers cet album dit de maturité, la « sirène du Nahouri » veut s’internationaliser. Et pour cela, plusieurs stratégies de promotion sont mises en place. Ce, avec l’accompagnement de tout le monde et notamment les hommes de médias. A en croire l’artiste, le titre de l’album « Wêdaga » signifie en français Dieu est puissant, et ce choix, selon elle, n’est pas fortuit. Car elle estime « qu’on ne peut rien faire sans l’apport de Dieu ». Cette cérémonie de dédicace à l’allure d’un concert a connu la présence des proches de l’artiste et certains de ses collègues dont les artistes Cisby et Mariam Badini.

Nourrie dès son enfance des cultures et des traditions Kasséna, Kounounponi Christine Abia alias N’teny Mandelson est aujourd’hui la nouvelle amazone de la musique burkinabè. Elle voit le jour à Pô dans la province du Nahouri où elle effectue ses cycles primaire et secondaire avant de poursuivre des études d’administration commerciale et de comptabilité à Ouagadougou. Son parcours de vie a été juxtaposé avec une acquisition de la passion pour la musique fondée autour de la transmission des vibrations artistiques de ses parents chansonniers traditionnels.

Elle extériorisera d’ailleurs cet élan de transmission en chantonnant ses leçons à l’école primaire. La musique s’impose par finir à elle avec acuité. Elle compose ses premières chansons au début des années 2000 puis réalise la portée mystérieuse et spirituelle de la musique pour elle au vu de la fréquence des compositions qui viennent en elle. Elle se met dans l’élan d’apprentissage et de perfectionnement en se mettant sous la coupe du grand Abdoulaye Cissé, de l’orchestre national puis elle rejoint les « Sirènes du Faso », ensuite en techniques vocales avec Aloise Nikiéma.

Des albums et une présence confirmée sur la scène musicale nationale

En 2006, N’teny Mandelson rentre en studio où elle enregistre une maquette de trois titres. En 2009 elle se trouve les ressources nécessaires pour entamer l’enregistrement de son premier album de neuf titres. Cet album intitulé « Lumière » sorti en janvier 2012, étale la belle voix de N’teny Mandelson et sonne sur le plan thématique une lueur de sagesse qui mélange la parole d’éveil, d’amour et d’espoir sur un fond musical qui trottine entre variété et tradition. Après de nombreuses scènes à travers le Burkina Faso, N’teny Mandelson revient sur la scène discographique en 2014 avec un nouvel album de douze titres poussé vers des tendances plus hybrides, tout en gardant néanmoins les saveurs Djongo, zouk et musiques urbaines.

Mandelson a réussi en deux albums à pénétrer dans l’arène du showbiz burkinabè, et son troisième album « Yougnôgo » l’a inscrite au cœur du palmarès des grandes divas de la musique burkinabè. Ainsi, après trois albums et quelques titres à succès, N’teny Mandelson s’est construit un penchant de femmes au grand cœur et une notoriété enviée qui ont suscité plusieurs collaborations artistiques. A travers ce nouvel album, l’artiste « monte de niveau ». Une véritable performance inouïe dans la carrière de la sirène du Nahouri.

Ce quatrième album comporte des titres tels que « Amou telling » ; « Takini » qui signifie la patience ; « Awêdaga » (Dieu est puissant) ; « Cabri mi coli » qui signifie en français les murs font frontières. A travers ce titre, l’artiste nous enseigne que ce sont les murs qui font frontières sinon toutes les familles se ressemblent. « Ce qu’il y a chez le voisin, il y a pareil chez toi. Ne divulguons pas nos secrets », a-t-elle laissé entendre.

Le titre « Abitchari » (Mon cœur) est un hymne à son chéri ; « Ténawè » est un titre à travers lequel l’artiste nous rappelle que Dieu est incontournable dans tout projet humain. On y trouve également des titres tels que « Dibayagui » ; « Bolou » et « Braves combattants ». Selon elle, ce dernier titre rend hommage à tous ceux qui luttent au quotidien pour la sécurité au Burkina Faso. De ce fait, elle en appelle aux fils et filles de tout bord politique, traditionnel et religieux pour qu’ensemble ils puissent combattre l’ennemi commun.

Après la présentation de l’œuvre, l’artiste a livré un mini-show à ses invités. La marraine de l’artiste, Julienne Dembélé/Sanon, n’a pas voulu se faire conter l’évènement. Elle a tenu à être présente pour soutenir sa filleule. Selon elle, « la musique constitue un tremplin vers la paix. A travers cette musique, nous pouvons lutter contre l’extrémisme violent et obtenir la paix dans notre pays », dit-elle.

L’artiste musicien Cisby n’a pas manqué de saluer également la qualité de l’œuvre. Selon lui, ce quatrième album, entièrement enregistré en live, est nettement meilleur par rapport aux précédents albums de l’artiste. Il n’a pas manqué de réitéré ses encouragements et soutiens à N’tény Mandelson et a invité les journalistes à l’accompagner dans sa promotion. Cette œuvre est disponible sur support CD au prix unitaire de 3000 FCFA.

Romuald Dofini
Lefaso.net