Cette idée « originale » de coupler ces deux événements commémoratifs, à savoir les 30 ans de lutte contre la pandémie du sida et la journée internationale des personnes vivant avec un handicap vient des acteurs du monde communautaire. Une idée saluée à sa juste valeur par les premières autorités de la région. Cette cérémonie a été organisée en deux phases. Une première phase consacrée aux activités entrant dans le cadre de la commémoration des 30 ans de lutte contre le VIH/SIDA avec la prestation de serment de 200 jeunes à s’engager pour lutter contre cette pandémie.

Pour le gouverneur de la région Antoine Attiou, cette journée commémorative des 30 ans de lutte contre le sida nous rappelle que durant 30 ans, les acteurs communautaires et les pouvoirs publics ont lutté efficacement contre la pandémie du sida. Ce qui a abouti à faire chuter le taux de prévalence, jadis de 7,8% à 0,92%. Une baisse considérable qui s’explique par l’engagement des acteurs dans la lutte acharnée contre cette épidémie.

Certes, la lutte n’est pas totalement gagnée parce que dans la région des Hauts-Bassins, le taux de prévalence est toujours de 1,4% et ce taux paraît élevé comparativement à celui national. Selon madame Suzanne Sidibé, chef d’antenne du conseil national de lutte contre le sida, ce taux s’explique par la position stratégique de la région. « La région des Hauts-Bassins est une région frontalière avec le Mali, la Cote d’Ivoire qui est permanemment traversée par toutes sortes d’acteurs économiques, ce qui constitue l’un des facteurs de cette vulnérabilité », explique t- elle.

Au cours de cette cérémonie, environ 200 jeunes âgés de 15 à 24 ans ont prêté serment afin d’assurer le relais et s’engagent à lutter contre cette maladie pour que d’ici à 2030, on ne parle plus du VIH/SIDA dans la région des Hauts-Bassins, voire dans tout le Burkina Faso. Pour cela, ils demandent le soutien et la confiance sans faille des ainés pour relever le défi d’ici à 2030.

Cette commémoration est aussi une occasion de rendre hommage à ceux qui n’ont pas pu survivre face à cette maladie et surtout de magnifier ces hommes et ces femmes qui ont contribué à façonner cette riposte nationale.

La deuxième phase de cette cérémonie était consacrée à la célébration de la journée internationale des personnes handicapées dédiée à la personne en situation de handicap. Cette journée a connu une forte mobilisation des autorités ainsi que des personnes en situation de handicap. Placée sous le thème « Enjeux et défis de l’inclusion des personnes handicapées dans la mise en œuvre du Programme National de Développement Economique et Social (PNDES) », cette journée était une tribune pour exposer les acquis de la lutte, mais aussi un cadre de dialogue entre les associations des personnes handicapées, les partenaires et les autorités afin que leurs préoccupations soient de plus en plus prises en compte pour leur épanouissement réel. Un thème qui selon le président des associations des personnes handicapées, Abdoulaye Traoré, appelle à un changement.

Au vu des nombreux problèmes que rencontrent les personnes en situation de handicap et qui font obstacle à l’amélioration de la qualité de leur vie, le gouvernement a pris des résolutions dans le cadre du PNDES. A travers ce programme, le gouvernement s’engage à œuvrer aux côtés de ces personnes pour leur épanouissement.

Au cours de cette cérémonie, des engagements ont été pris pour lutter toujours efficacement contre la pandémie du VIH/SIDA et aussi pour accompagner les personnes en situation de handicap, pour le développement du Burkina Faso.

Romuald Dofini
Lefaso.net