Au regard des nombreuses injustices que subissent les enfants dans le monde entier et plus particulièrement dans notre pays qui est le Burkina Faso, l’ONG Terre des hommes, appuyé de ses partenaires, a mis à la disposition de la population un numéro vert, le « 116 », afin de dénoncer toutes les violences faites aux enfants. Cinq ans après le lancement du dispositif, le numéro est toujours peu connu des populations et même souvent mal utilisé.

C’est ainsi que suite à l’analyse de la situation et aux échanges avec la Direction de la Lutte contre les Violences envers les Enfants (DLVE), le projet de lutte contre les violences envers les enfants au Burkina Faso par le renforcement du système de protection mis en œuvre par l’ONG Terre des hommes, en partenariat avec Handicap International, l’association Keoogo, l’association Tié et le centre d’étude et d’appui conseil en travail social a, au titre de sa stratégie de renforcement des mécanismes de protection des enfants, planifié des actions de soutien au numéro vert à travers une campagne de communication.

Cette campagne qui se tient à Bobo-Dioulasso du 01 au 15 décembre 2016, a pour objectif de susciter auprès des populations des zones d’intervention du projet, le recours au N˚ vert pour la dénonciation des cas de violences faites aux enfants.

Aussi, cette campagne permettra d’informer les populations des violences faites aux enfants, de faire connaître le 116 comme dispositif de dénonciation, de conseil, ainsi que de promouvoir son utilisation par les populations. Durant ces deux semaines de campagne, plusieurs activités sont inscrites au programme à savoir des émissions radios et télé, des diffusions de films sur les violences faites aux enfants, des conférences publiques, des théâtres fora, des causeries dans les services sociaux scolaires, etc.

Selon la directrice provinciale de la femme, de la solidarité nationale et de la famille, Solange Somé, depuis la mise en place du numéro vert, ce sont 29 cas de violences faites aux enfants qui ont été signalés dans la province du Houet.
Toutefois, le coordinateur du réseau de protection de l’enfant du Houet, Evariste Méda ne manquera pas de souligner les difficultés auxquelles ils font face. Malgré les financements de l’ONG Terre des hommes, se pose le manque de moyens logistiques et roulants et le problème de dotation en carburant pour mener à bien leur mission qui est d’offrir à ces enfants en difficulté, un avenir heureux.

En rappel, ce numéro vert est mis en place depuis 2009 à Ouagadougou et en 2015 à Bobo-Dioulasso. Sa vocation est, d’une part de recevoir les appels dénonçant des cas d’enfants en danger et alerter les services sociaux pour intervention rapide avec les acteurs de protection et, d’autre part d’apporter de l’aide, des conseils, des orientations aux populations en matière de protection des enfants victimes de mauvais traitements.

Ce numéro est à la disposition de tout public : enfants victimes de mauvais traitements, parents, professionnels ou toute autre personne en face d’une situation de violences. Et il fonctionne actuellement de 7h à 22h, avec en vue un fonctionnement 24h/24h.

Romuald Dofini
Lefaso.net