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Journée de la Femme : « Une fête des profanes » selon des Bobolais

LEFASO.NET | Romuald DOFINI

jeudi 9 mars 2017, par jack

Ce 08 mars 2017 est célébrée la journée internationale de la Femme. Cette année au Burkina Faso, elle est célébrée sous le thème : « La valeur morale de la personne humaine : responsabilité des communautés dans la lutte contre l’exclusion sociale des femmes ». Un thème qui est d’actualité au pays des Hommes intègres. A cet effet, plusieurs activités sont au programme afin de magnifier la femme et aussi pour que cette fête soit belle. Pour cette 160e commémoration, qu’est-ce que les hommes prévoient pour leur(s) femme(s) ? La réponse de quelques citoyens bobolais.

Pour Boukary Ouédraogo, la journée du 08 mars est une très bonne journée. Une occasion qui est donnée aux hommes de célébrer la femme tout en restant à ses cotés. « C’est une très bonne journée pour les femmes et pour les hommes aussi, et je me dis qu’on doit respecter les femmes, on doit rester à côté d’elles et faire tout ce qu’elles veulent pour cette journée », a-t-il laissé entendre avant d’ajouter que pour cette 160e commémoration, il compte prier beaucoup pour sa femme qui a « un problème de santé » afin qu’elle recouvre la santé « et le reste viendra ».

A côté, il y a Monsieur Dembélé James qui partage ce même avis. Selon lui, il n’y a pas de jour propice pour célébrer la femme. « Tous les jours sont indiqués pour le faire » a-t-il dit. Cependant, la meilleure façon pour lui de le faire, c’est de rester aux soins de la femme pour cette journée, lui offrir un cadeau, le temps de la remercier pour les moments passés ensemble. A l’en croire, la fête du 08 mars est la fête de la célébration de la femme qui est le symbole du foyer et qui marque également l’émancipation de la femme. Et pour lui, cette date doit rappeler à la femme que son rôle a changé, que son rôle ce n’est plus de rester à la maison s’occuper seulement du foyer, certes qui est une bonne chose.

« C’est un grand jour pour lequel j’ai du respect. J’aimerai voir plus que des femmes au foyer, des femmes qui travaillent et qui aident beaucoup leur mari à participer aux dépenses quotidiennes de leur foyer », a dit ce dernier. « Pour ma femme, j’ai l’habitude de lui acheter le pagne du 08-Mars ; mais cette année, il y a une quinzaine de pagnes, donc c’est un peu compliqué. J’ai prévu de l’amener au restaurant, de causer avec elle, lui dire de se battre et de croire en elle, car elle peut faire comme moi ou mieux que moi ; je vais surtout l’encourager dans son combat » a-t-il poursuivi.

Issouf Traoré, embouchant la même trompette, ne manquera pas de souligner que la journée du 08mars a une dimension universelle. « Pour nous, en tant qu’Africains, les femmes sont nos mamans et on doit les respecter. Tout homme doit respecter la femme » a-t-il souhaité. Aussi cette journée doit-elle permettre aux hommes d’être à l’écoute de leurs femmes, d’essayer de discuter, de communiquer avec elles et surtout de se remettre en cause et d’avoir des débats très profonds pour repartir sur de nouvelles bases.

« Pour moi, comme chaque année, je vais préparer un bon plat pour la famille, rester à la maison toute la journée auprès de ma famille » nous a confié ce dernier.

Si d’aucuns comptent magnifier la femme, célébrer cette journée, force est de constater que cet avis n’est pas toujours partagé.
Considérée comme une fête des profanes, la journée du 08 mars ne sera pas célébrée par certains. C’est du moins ce que nous a confié monsieur Sanfo, commerçant au grand marché de Bobo. Pour lui, cette fête n’a pas sa place en Afrique et encore moins au Burkina Faso. A l’entendre parler, elle reste une fête des Européens.

Un avis que partage Herman Somé pour qui cette journée est une manière de « jeter de l’argent par les fenêtres ». « Au lieu d’investir ces milliards-là dans de bonnes choses, ils vont les jeter par la fenêtre », a-t-il déploré. Selon lui, les millions qui serviront à célébrer cette journée pourraient bien servir à construire des écoles, des centres de santé ou encore financer ces femmes dans leurs projets. C’est pourquoi il souhaite que le gouvernement à travers son ministère en charge de la femme « revoie cette question de la journée internationale de la femme ».

En rappel, c’est depuis la période révolutionnaire que l’Etat burkinabè a inscrit la commémoration de la journée internationale de la Femme comme évènement majeur dans notre pays. Elle offre l’occasion de dresser le bilan des progrès accomplis dans la promotion de l’égalité du genre. Elle permet aussi de passer en revue les difficultés que les femmes doivent surmonter dans la société et les moyens à mettre en œuvre pour améliorer leur condition.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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