Le Programme de Développement Intégré de la Vallée de Samendéni (PDIS), dans l’architecture des grands projets de développement initiés par les gouvernements successifs au Burkina, est l’un des plus grands projets menés depuis l’indépendance du pays. Il s’étend sur deux régions reconnues comme étant les greniers du pays à savoir les Hauts-Bassins et la boucle du Mouhoun. Il intègre la mobilisation des ressources en eau, l’énergie, l’agriculture, l’élevage, l’écologie, l’industrie et le tourisme.

Pour illustrer son importance pour le développement du pays, le programme a mobilisé à plusieurs reprises les travaux du conseil des ministres. Ce qui fait de ce projet donc un enjeu pour le gouvernement burkinabè. C’est dans cette dynamique que le Premier ministre burkinabè accompagné d’une délégation gouvernementale a tenu à se rendre sur le site le samedi 25 mars 2017 afin de toucher du bout du doigt l’état d’avancement des travaux du barrage de Samendéni.

« C’est avec beaucoup de joie que je me retrouve aujourd’hui avec plusieurs membres du gouvernement pour visiter donc le fameux barrage de Samendéni », a laissé entendre le Premier ministre avant d’ajouter : « Nous avons constaté avec beaucoup de joie les avancées décisives de ce chantier, un chantier qui a certes connu des difficultés dans le passé ». Toutefois, s’est-il réjoui de l’avenir de ce barrage et de ce que le projet va apporter à l’économie nationale. A l’en croire, les infrastructures du projet sont en phase de finition. Et selon le chronogramme établi par les chefs de l’entreprise, « nous avons bon espoir qu’au plus tard en fin juin le barrage sera mis en œuvre. Ce qui sera une grande victoire pour le peuple burkinabè », a indiqué ce dernier.

A la suite de la visite du chantier, le Premier ministre a rencontré les populations affectées par la construction du barrage. Selon son excellence, après la visite du chantier, c’était un devoir pour lui de rencontrer ces populations pour échanger avec elles et surtout écouter leurs doléances car la mise en œuvre du projet a connu des difficultés par le passé du fait d’incompréhensions dans la mise en œuvre du Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES).
Cette rencontre est aussi le lieu pour lui de rassurer ces populations quant au respect des engagements pris dans le cadre du protocole d’accord qui lie le gouvernement avec les populations affectées.

A l’entendre, « cette rencontre avec la population de Samendéni s’explique aussi par la volonté commune de trouver des solutions justes aux difficultés qui ont émaillé l’exécution de cet important projet pour le PNDES et la transformation structurelle de notre économie nationale » ; a dit le Premier ministre.

La réalisation du projet a sans doute connu beaucoup de malentendus (affectant les populations) qui ont ralenti l’exécution des travaux du barrage de février 2015 à avril 2016. A la suite du conseil des ministres du 02 novembre 2016, le gouvernement a donné des instructions pour la poursuite du PGES à travers la signature du protocole d’accord avec les populations concernées. Un protocole d’accord qui comporte dix-sept points dont la mise en œuvre doit se poursuivre jusqu’en 2019. Selon Abdramane Ouattara, président du cadre de concertation des populations affectées, par ailleurs maire de la commune de Karangasso Sambla, à ce jour, le taux d’exécution du PGES est d’environ 70%. Toute chose qui réjouit les populations. Elles tiennent à remercier le gouvernement burkinabè à travers son Premier ministre pour son écoute et la prise en compte de leurs préoccupations. « Les populations par ma voix, remercient le gouvernement pour les efforts financiers qui ont été faits pour que leurs intérêts soient défendus » ; a-t-il laissé entendre.

L’objectif global du programme de développement intégré de la vallée de Samendéni est de mobiliser 1,05 milliard de m3 d’eau pour accroitre la production agricole et énergétique, en vue de contribuer au développement socio-économique et culturel durable de la haute et moyenne vallée du Mouhoun par la mise en valeur de son fort potentiel économique. De manière spécifique, le programme devra permettre d’assurer la croissance du secteur rural ; de renforcer la sécurité alimentaire du Burkina Faso ; de lutter contre la pauvreté ; de protéger l’environnement et de développer le secteur agro-industriel et touristique. Ce qui amène le Premier ministre Paul Kaba Thiéba à remercier tous les partenaires qui œuvrent pour que ce projet voie le jour.

Romuald Dofini
Lefaso.net