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Traitement de l’information en temps de crise : Le CSC a échangé avec les médias de Bobo-Dioulasso

LEFASO.NET | Romuald DOFINI

vendredi 7 avril 2017, par jack

Dans le cadre de ses missions d’accompagnement des medias et tenant compte du contexte social marqué par des attaques terroristes, le conseil supérieur de la communication (CSC) a tenu ce mercredi 05 avril 2017, une rencontre d’échanges avec les médias à Bobo-Dioulasso sur le traitement de l’information en période de crise.

Au regard du terrorisme grandissant dans notre pays, le Burkina Faso, le Conseil supérieur de la communication(CSC) a tenu à rencontrer les médias de Bobo-Dioulasso pour un partage d’idées sur la manière de traiter une information en temps de crise. Quatrième du genre après celles tenues à Dori, à Ouahigouya et à Ouagadougou, cette rencontre a eu pour objectif d’étaler les difficultés majeures auxquelles les médias font face dans le traitement de l’information en temps de crise au Burkina Faso.

Selon la présidente du CSC, Madame Nathalie Somé, le traitement de l’information dans les médias pose problème en temps de crise. « C’est pourquoi il était nécessaire de rencontrer les hommes de médias et les membres de la société civile afin d’échanger autour de cette question », a-t-elle souligné.

Au cours des échanges, il est ressorti que les journalistes sont devenus comme les chargés de communication des terroristes car selon Jean Paul Toé, directeur général de l’Observation des medias et des études du CSC, « les terroristes veulent qu’on parle d’eux et c’est ce que les journalistes font », a-t-il dit. A l’en croire, ce ne sont pas toutes les informations que le public a le droit d’avoir. Toutefois, le journaliste de par sa profession, doit se démarquer du « journaliste citoyen » c’est-à-dire le journaliste des réseaux sociaux.

Pour lui, en faisant de la communication autour des attaques terroristes, le journaliste donne un pouvoir à l’ennemi pour mieux se préparer à attaquer de plus belle. Ainsi, le journaliste doit avoir un esprit de discernement en matière de publication de l’information. « Il doit penser aux conséquences de son information avant toutes publications », a laissé entendre ce dernier.

En clair, le journaliste doit arrêter de faire de la communication gratuite pour « l’ennemi ».

« Nous ne demandons pas aux médias de faire un blackout sur les questions sécuritaires, mais de prendre des précautions pour éviter de diffuser ou de publier des informations à caractère sensible qui peuvent semer la psychose au sein de la population et aussi compromettre les efforts des forces de défense et de sécurité sur le terrain », a indiqué ce dernier.

A entendre la présidente du CSC, le journalisme est un métier noble qui a ses règles. Et le professionnel du métier doit se former permanemment, d’où l’importance de cette rencontre d’échanges.

Ainsi, des recommandations ont été faites dans le but d’améliorer le travail journalistique en temps de crise. A cet effet, il faut que les Forces de défense et de sécurité (FDS) et le gouvernement communiquent suffisamment, que les journalistes soient formés et aussi que le grand public soit sensibilisé. Pour cela, « il faut qu’on donne de grands moyens à la direction générale de l’observation des médias et des études du CSC afin qu’elle puisse mettre en place un dispositif spécifique pour collecter les manquements et les envoyer par voie électronique aux autres médias afin d’éviter la commission d’autres manquements », a souligné Jean Paul Toé. « Seule la mutualisation des forces peut vaincre l’ennemi ». Il invite cependant tout le monde à se donner la main pour un combat collectif afin de relever le défi sécuritaire qui se pose au Burkina Faso.

Le traitement de l’information est capital dans la lutte contre le terrorisme. L’ennemi veut toujours connaitre la position et la force de frappe de son adversaire. Et si le journaliste donne des informations à caractère stratégique sur la position des troupes et sur tout ce que les FDS détiennent, cela peut servir indirectement à l’ennemi et peut faciliter ses opérations. « C’est pourquoi il est bon de sensibiliser, de garder toujours à l’esprit qu’il y a des choses que le journaliste ne doit pas dire dans un contexte aussi sensible et c’est cette situation qui prévaut dans notre pays », a-t-il conclu.

Présent à cette rencontre, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Attiou, n’a que des mots de remerciement à l’endroit de la présidente du CSC pour « cette belle initiative qui démontre l’engagement du CSC à lutter contre les fléaux qui minent notre société ». Toute chose que les journalistes ne manquent pas de saluer à sa juste valeur.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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