Bobo-Dioulasso : Le Comité local de l’eau désensable la rivière du Kou

Publié le mardi 2 juin 2015 à 21h45min

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Bobo-Dioulasso : Le Comité local de l’eau désensable la rivière du Kou

Grâce à un appui technique et financier de l’Agence de l’eau du Mouhoun (AEM), le Comité local de l’eau du Kou (CLE-Kou) a entamé des travaux de désensablement de la rivière du Kou et de débouchage des ponts de Nasso et de Dindéresso. Entre dragage, désensablement et ouverture de ces ponts obstrués par des déchets, le personnel de l’AEM et surtout des riverains du Kou ont travaillé en mode HIMO (Haute intensité de main d’œuvre). Ces travaux entrent dans le cadre des activités de maintien du cours d’eau du Kou, un affluent du fleuve Mouhoun. C’était le mardi 26 mai 2015.

Canal majeur des ressources en eau de la région des Hauts-Bassins, la rivière du Kou (affluent du fleuve Mouhoun) n’échappe pas à l’action de l’homme. Fortement dégradée, sa portion qui passe à Nasso et dans le village de Dindéresso a reçu un coup de main. Sur initiative du Comité local de l’eau du Kou (CLE-Kou) et sur financement technique et financier de l’Agence de l’eau du Mouhoun (AEM), des personnes peu ou prou concernées par le sort du Kou étaient à Nasso et à Dindéresso. Pour désensabler, déboucher les ponts et renforcer les berges de ce cours d’eau… Machettes et pelles en main, la population riveraine, des sapeurs-pompiers, des agents de la direction provinciale de l’Agriculture et de l’AEM…ont entamé les travaux en mode HIMO (Haute intensité de main d’œuvre) et en toute fraternité. A en croire Marius Sanon du CLE-Kou, l’initiative de sa structure est née d’un constat : « Il y a trop de problème dans la rivière du Kou.

Notamment l’ensablement de ce cours d’eau et l’obstruassions des ponts de Nasso et du pont dit Chinois de Dindéresso ». Tout en se félicitant du financement technique et financier de l’AEM, il a invité les exploitants du cours d’eau à plus de responsabilité et à s’impliquer d’avantage dans les activités de maintien de leur bien commun. A la tête de l’Agence de l’eau du Mouhoun, Ghislain Kaboré et ses hommes étaient à Nasso. En plus d’avoir assuré les volets technique et financier de cette initiative du CLE-Kou, lui et son personnel ont mis leurs mains dans la pâte. En participant aux travaux de dragage, d’ouverture du pont Chinois de Dindéresso…

Pour le Directeur général de l’AEM qu’il est, l’apport technique de sa structure a consisté à faire le diagnostic nécessaire afin de guider les actions du CLE-Kou « Une opération de désensablement ne se mène pas comme ça. Il ne suffit pas d’avoir une bonne volonté. Il faut identifier les zones qui sont soumises aux phénomènes et les moyens appropriés pour lutter contre ces phénomènes. Dans le cas échéant, nos actions peuvent se retourner contre nous. On peut fragiliser les berges, on peut fragiliser le cours d’eau en essayant de le désensabler…Avant de venir sur le terrain, nous avons donc fait le diagnostic nécessaire pour les travaux ». Pour ce qui est du volet financier, l’AEM dit avoir donné le matériel nécessaire pour l’exécution des travaux. En tant que garant du bon usage des ressources en eau dans sa sphère d’affluence, l’AEM qui couvre six régions du Burkina Faso n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.

Car pour Ghislain Kaboré, un cours d’eau doit être entretenu « un cours d’eau doit être entretenu pour qu’il continue de fonctionner normalement. En Europe, c’est connue. Les grands cours d’eau sont dragués chaque année. Chez nous, il y a un peu de retard sur ce volet entretien des cours d’eau. Quelques soit les actions qui vont être initiées, il faudra toujours entretenir le Kou. En ce qui concerne les ponts de Nasso et Dindéresso, nous allons voir comment faire pour qu’ils continuent de jouer leur rôle d’évacuateur... Dès la fin de la saison pluvieuse, nous comptons stabiliser une bonne partie des berges justes à l’amont du pont de Dindéresso. C’est parce que les berges ne sont pas stabiliser que l’eau vagabondent. A long termes, il faudra un schéma d’aménagement et de gestion de l’eau pour le Kou ». Riziculteur, Seydou Ouattara du village de Sossoma s’est réjoui des travaux d’entretien de la rivière Kou. A l’instar des dizaines d’exploitants présents au cours des travaux, sa survie serait liée à celle de ce cours d’eau : « Je suis né ici, j’ai grandi ici et j’ai toujours travaillé ici.

Pour moi, le Kou est une fortune inestimable. Quand il a des problèmes, j’ai des problèmes. Par exemple mes jardins sont inondés à chaque fois que l’eau du Kou déborde à cause des berges qui ne tiennent pas. Je remercie le CLE-KOU et l’AEM pour l’activité de ce matin. C’était à nous de le faire ». Pour rappel, le CLE-Kou regroupe une multitude d’acteur. Structuré, il regroupe l’administration (le Haut-commissaire du Houet est le président du CLE-Kou), des usagers de l’eau (riziculteurs, producteurs, éleveurs) des exploitent ld’eau comme l’ONEA…

Ousséni Bancé
Lefaso.net

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