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Bobo-Dioulasso : Une campagne de plaidoyer contre les mariages d’enfants

samedi 25 juillet 2015, par Admin

Afin de lutter contre le phénomène des mariages d’enfants dans la région des Hauts-Bassins, il a officiellement été lancé à Bobo-Dioulasso, le mercredi 22 juillet 2015, une campagne de plaidoyer pour la promotion des droits des enfants dans ladite région. C’était à l’occasion de la commémoration en différé de la « journée de l’enfant Africain ».

La date du 16 juin est destinée à la commémoration de la « journée de l’enfant Africain ». Occasion pour défendre et promouvoir les droits des enfants, la région des Hauts-Bassins l’a célébrée en différé le mercredi 22 juillet sous le thème : « Vingt-cinq ans après l’adoption de la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant : accélérons nos efforts pour éliminer les mariages d’enfants en Afrique ». En effet, après deux décennies « d’altruisme » dans la lutte tant au plan juridique et institutionnel, de nombreuses violations et atteintes graves aux droits des enfants persistent au Burkina Faso en général et singulièrement dans la région des Hauts-Bassins selon son gouverneur Alfred Gouba.
Et ce ne sont pas les chiffres qui lui manquent pour étayer sa thèse. Selon lui, 392 cas de traites d’enfants ont été enregistrés en 2012, 125 cas en 2013 et 185 cas en 2014. Aussi, a-t-il fait savoir que durant la seule année 2014, plus de 116 cas de mariages forcés et 413 cas de conflits conjugaux ont été répertoriés. Principal partenaire dans cette campagne de plaidoyer, l’UNICEF a été représenté par son représentant résidant au Burkina Faso, Marc Rubin. Dans le même ordre d’idées que le gouverneur, il a lui-aussi rendu publiques des statistiques quant au phénomène de mariage des enfants au pays des hommes intègres. « Au Burkina Faso, les statistiques récoltées en 2010 montrent que les femmes constituent 51,7% de la population ; plus de la moitié d’entre elles ont moins de 18 ans ; 52% des filles et des femmes se marient avant l’âge de 18 ans et 3,9% avant l’âge de 15 ans », a-t-il dévoilé avant de préciser que ce sont les filles qui ont les plus faibles niveaux de scolarisation qui sont les plus susceptibles d’être mariées à un âge précoce. D’où le souhait du président du parlement des enfants de la région des Hauts-Bassins de voir tous les enfants scolarisés.

Dénoncer les pratiques néfastes

Tels que mentionnés plus haut, les chiffres traduisent bien la gravité de la situation et interpellent plus d’un à redoubler d’efforts afin d’éradiquer le phénomène. Et le gouvernorat de la région des Hauts-Bassins semble être sur la voie en lançant cette campagne. En effet, selon le gouverneur, la présente campagne de plaidoyer s’inscrit dans cette logique en cela qu’elle vise à dénoncer les pratiques traditionnelles néfastes en vue d’obtenir un maximum d’adhésions au projet de protection des droits de l’enfant dans la région et envisager une synergie d’actions contre les violences qui leur sont faites. Au cours de cette campagne qui, poursuit-il, va durer trois (03) mois, plusieurs activités seront réalisées à travers la région. D’où son invite à toutes les forces vives de la région à s’impliquer activement dans cette activité de plaidoyer. Et le représentant de l’UNICEF de rassurer : « l’initiative d’appuyer le gouvernement burkinabé pour mettre fin au mariage d’enfants est conjointe. Elle réunit l’UNICEF et l’UNFPA. Nous voulons ensemble vous accompagner dans vos efforts communs que vous déployez en direction des familles, des communautés et aussi des enfants pour donner une réponse ferme aux violations, abus et exploitations à l’égard des enfants ».

Heureux de voir cette campagne de plaidoyer lancée, les enfants de la région ont exprimé leur reconnaissance à l’endroit de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre ne cessent de mettre les petits plats dans les grands pour leur épanouissement. Toutefois, ils ont mis à profit la cérémonie de lancement de la campagne de plaidoyer pour formuler un certain nombre de doléances. « Nous souhaitons voir des enfants qui n’ont pas faim ; des enfants bien vêtus ; des enfants scolarisés tant normaux que vivant avec un handicap ; des enfants bien soignés, des enfants épargnés par les pires formes de travail ; des enfants épargnés par les traumatismes de l’excision et des mariages précoces » a souhaité Sirima Roland Auguste, président du parlement des enfants des Hauts-Bassins.
Soucieux, les enfants souhaitent que la population dans son ensemble et surtout les hommes politiques se donnent la main et aident la transition à finir son mandat car disent-ils, « c’est dans la paix et dans l’union des cœurs que notre pays offrira aux enfants un bien-être ».

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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