Situation nationale : Le CED demande la suppression de la Haute Cour de Justice et de la Justice militaire

Publié le lundi 19 juin 2017 à 15h12min

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Situation nationale : Le CED demande la suppression de la Haute Cour de Justice et de la Justice militaire

Deux mois après l’assemblée générale du Cadre d’Expression Démocratique (CED) tenue à Ouagadougou, l’honneur revient à la ville de Bobo-Dioulasso d’accueillir la coordination nationale avec à sa tête Pascal Zaida, le samedi 17 juin 2017. Une occasion pour ses militants d’appeler les fils et filles du pays à une véritable réconciliation nationale.

« Le Burkina Faso, pays des hommes intègres va mal », selon le coordinateur régional du Cadre d’Expression Démocratique, James Dembélé. Ainsi, la tenue de cette assemblée générale du CED à Bobo-Dioulasso, a permis de mettre les militants et sympathisants du parti au diapason de l’information afin d’interpeller les autorités politiques, religieuses et coutumières sur les questions nationales. Une manière pour eux de contribuer à l’éveil de conscience des Burkinabè.

La question de l’incivisme, d’une réconciliation nationale, de la relance économique au niveau des Hauts-Bassins, et même la question du tribunal militaire et de la Haute Cour de justice ont constitué les temps forts de cette rencontre.
Selon Pascal Zaida, coordonnateur national du CED, l’incivisme a atteint un point jamais égalé au Burkina Faso. « Et cela a été encouragé par le pouvoir en place car on aurait entendu que c’est Salif Diallo et Simon Compaoré qui auraient dit à la population de casser tout et de bruler tout pour que le démon quitte Kosyam », a t-il laissé entendre.

Selon lui, au Burkina Faso, un pays qui se dit insurgé ne peut se retrouver avec trois juridictions. A cet effet, il demande la suppression de la Haute Cour de justice et du tribunal militaire et le reversement de tous les dossiers à la justice qui va trancher. « Nous ne voulons pas trois juridictions dans un état de droit. On a besoin d’une seule juridiction au Burkina Faso », affirme t-il.

« La Haute Cour de justice a été créée en 1995 pour juger les autorités politiques mais, elle n’a jamais jugé et ce n’est que sous la transition qu’ils ont voulu la rendre fonctionnelle et comme ils n’ont pas été vigilants, ils ont fait tout avec leur esprit de vengeance et de méchanceté en violant la constitution et le droit international (...), C’est un scandale que de laisser des députés siéger dans une juridiction dans un pays où on parle des séparations des pouvoirs », s’est dit scandalisé le coordonnateur national.

S’agissant du tribunal militaire qui selon lui a été créé dans un « mauvais esprit », et qui relève de l’exécutif comme celui-ci, ne peut pas garantir une justice équitable pour des faits qui relèvent du droit commun.

« Notre pays dans le concert des nations civilisées fait partie des rares pays à continuer à s’accommoder avec les juridictions d’exceptions et politiques. Ce type de juridictions dont la particularité est le déni des droits de l’homme et la lutte politique déguisée, constitue sans nul doute des risques graves pour l’unité nationale et le triomphe de la démocratie », a déploré Pascal Zaida.

Toutefois, convaincu que les conventions internationales des droits de l’homme ne sauraient être niées ; encouragé par la dernière décision du Conseil constitutionnel déclarant la Haute cour de justice contraire à la constitution et aux conventions auxquelles notre pays est partie, le CED appelle à la suppression pure et simple du Tribunal militaire et de la Haute Cour de justice.

En outre, il appelle au retour « sans exclusive » de tous les exilés. Cependant, il invite les autorités religieuses et coutumières à faire siennes ce défi du retour de ces enfants du pays pour une véritable réconciliation nationale.
Selon eux si l’économie des Hauts-Bassins est « sapée », il faut s’en prendre aux premiers responsables du pays qui sont interpelés à plus d’un titre à faire « l’économie des querelles politiciennes » et de n’avoir d’yeux que pour Bobo-Dioulasso et son développement.

Il souhaite que les Burkinabè soient intègres et honnêtes pour échanger sur la nécessité que tous les filles et fils de ce pays retournent au bercail pour une réconciliation véritable et durable.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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