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CERAV/Afrique : Un Centre Régional pour la promotion des Arts Vivants et le Cinéma en Afrique

LEFASO.NET | Romuald DOFINI

jeudi 10 août 2017, par jack

Dans le cadre de la mise en place de ses organes, le Centre Régional pour les Arts Vivants en Afrique (CERAV/Afrique) a organisé le 19 juillet 2017 dans ses locaux à Bobo-Dioulasso, la cérémonie d’installation des membres de son conseil scientifique et culturel (CSC). C’était sous la présidence du Docteur Bemile Stanislas Méda. A l’issue de cette cérémonie, ce dernier nous présente le Centre ainsi que ses missions dans une interview qu’il nous a accordée.

Lefaso.net : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Président du Conseil d’Administration : Je suis Bemile Stanislas Méda, président du Conseil d’Administration du Centre Régional pour les Arts Vivants en Afrique (CERAV/Afrique). Mon rôle est de conduire les travaux du Conseil d’Administration qui réunit un certain nombre d’administrateurs qui viennent de différents pays tel que du Maroc, du Congo, du Sénégal et aussi de l’UNESCO.

Lefaso.net : Présentez-nous brièvement le CERAV/Afrique et ses missions ainsi que les différents organes qui le composent.

PCA : Le CERAV/Afrique, comme son nom l’indique, est un Centre Régional pour les Arts Vivants en Afrique qui prend en compte les arts vivants et le cinéma en Afrique. Il a été créé sous la bannière des différents centres de catégorie 2 à travers le monde par l’UNESCO. Il a un niveau de responsabilité non pas seulement au plan national, mais sur l’ensemble du continent. Il a pour mission, de promouvoir la diversité culturelle en prenant en compte la convention 2005 qui a été signée et ratifiée par notre pays et aussi les différents pays membres qui adhèrent au CERAV.

Nous avons également une autre mission qui est de soutenir les pays afin qu’ils puissent élaborer leur politique culturelle qui prend en compte la promotion et la protection des expressions de diversité. Le conseil d’administration est l’organe qui délibère d’abord et ensuite la délégation générale (qui comporte trois grandes directions qui permettent d’animer le centre). Au-delà de ces deux organes, il y a le conseil scientifique et culturel qu’on vient d’installer et qui est un conseil qui réunit un certain nombre de membres qui sont chargés à leur niveau d’orienter de par leur expertise, le travail qui est fait au niveau du plan d’action qui est proposé par la délégation générale, mais aussi d’orienter ce que le conseil d’administration prend comme acte délibéré.

A l’intérieur des trois organes, il y a d’autres divisions qui vont naitre car on a besoin d’étoffer le volet de la communication avec la création d’un site web qui va se charger de ce qu’on fait et qui va donner une visibilité au centre.

Lefaso.net : Qu’est-ce que le Conseil Scientifique et Culturel du CERAV/Afrique et qu’est-ce qui le distingue du Conseil d’Administration ?

PCA : Nous avons lors du conseil administration ébauché un certain nombre de dossiers et pour que ces dossiers puissent murir, il fallait que nous ayons comme une sorte de comité ad hoc, une sorte de structure qui se penche véritablement plusieurs jours sur l’ensemble des dossiers en fonction de leur technicité, de leur compétence dans les différents volets.

Et qu’ils puissent nous dire sur la question de la pertinence des dossiers, mais aussi sur la question de la viabilité parce qu’un dossier peut être pertinent mais pas viable du point de vue des finances que cela demande, mais aussi du point de vue de la durabilité. Pour la nomination des membres du conseil scientifique et culturel, nous avons eu à identifier des personnalités qui sont dans le domaine des arts vivants et du cinéma qui maitrisent l’approche théorique, mais aussi qui sont dans la pratique. Faire un shortlist en faisant une première sélection, c’est ce qui nous a permis d’avoir ce résultat qui pour nous est très satisfaisant.

Car on sent que ces personnes ont un certain bagage. Et au-delà de certaines différentes nationalités linguistiques, nous pouvons avoir les deux langues que sont le français et l’anglais faisant donc une des ouvertures à un des pays anglophones, le Ghana qui fait partie de ce conseil.

Lefaso.net : En tant que PCA du CERAV/Afrique, quelles sont vos attentes à l’issue de cette première session du CSC ?

PCA : En gros trois gros dossiers sont à examiner au cours de cette session. Mais s’il y a le temps, il y aura la question du site web, des ressources documentaires. Nous espèrerons qu’au sortir de ce conseil, nous aurons des choses beaucoup plus concrètes.

Lefaso.net : Au regard de la spécificité du CERAV/Afrique, comment le centre compte mobiliser les ressources nécessaires pour l’atteinte de ses objectifs ?

Le PCA : La mobilisation des fonds pour le CERAV est un défi majeur car le centre est un centre nouvellement créé et qui s’est opérationnalisé seulement à partir de 2015. Mais nous avons foi que les pays adhérents ou en cours de processus d’adhésion ont compris les enjeux. C’est ainsi que, lors du premier conseil, nous avons demandé à ce que les pays qui veulent adhérer au centre puissent apporter une contribution qui permette de créer un fonds de base.

Mais le CERAV/Afrique n’a pas que les pays auxquels il faut s’adresser, il y a également de nombreuses organisations non gouvernementales ou gouvernementales qui travaillent dans le sens de la promotion et de la protection de la diversité des expressions culturelles dans le monde. Ces structures ont été également approchées. Au plan national, le Burkina Faso étant un pays de culture, il y a des opérateurs économiques qui interviennent ici et là comme des mécènes.

Donc ces personnes sont approchées et nous espérons qu’ils vont réagir ne serait-ce que sur des projets ou même appuyer le fonctionnement de la structure. Mais on dit qu’il faut faire les choses par soi-même pour que les autres puissent vous appuyer. Ce qui fait que le CERAV aussi a développé des stratégies pour créer des recettes propres.

Par exemple, en faisant des prestations internes soit à travers les formations et en participant à des appels à candidature sur des projets tels que, le Fonds International de Développement Culturel (FIDC), qui sont lancés où bien en faisant des formations extérieures sur la demande des pays qui sont intéressés. Il y a autant d’éléments qui permettent de créer des recettes pour le CERAV.

Lefaso.net : Quels sont les pays membres du CERAV/Afrique ?

PCA : À l’heure actuelle, un certain nombre de pays ont déjà manifesté soit leur volonté, soit sont déjà inscrits. Ceux qui ont déjà adhéré, on peut citer le Maroc, le Congo, la Cote d’Ivoire, le Benin, le Sénégal et nous sommes en train de travailler sur le Niger en espérant qu’ils pourront adhérer. Mais, c’est une approche qui demande de la patience. On s’est donné comme tâche, de mobiliser cette année10 adhérents et on espère y arriver car les démarches sont en cours.

Lefaso.net : Quel appel à lancer pour le CERAV/Afrique au plan national, régional et international ?

Le PCA : Au plan national, c’est déjà de dire que l’effort du gouvernement est immense mais il faux toujours soutenir le CERAV (louer les locaux, les ressources humaines), il faut aider davantage pour permettre au centre de se passer de ce genre d’aide. Au plan Afrique, c’est l’adhésion des pays au centre car c’est un joyau que tous les africains défendent pour transmettre notre culture aux générations futures. Au plan mondial, je souhaite que le monde se saisisse de cette opportunité pour que la contribution du CERAV soit une réalité dans la défense de la diversité des expressions culturelles et artistiques.

Propos recueillis par Romuald Dofini
Lefaso.net

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