C’est sous une fine pluie que la communauté musulmane, constituée en majorité des parents, amis et proches des deux victimes leur a rendu un dernier hommage à Bobo-Dioulasso. Ainsi, après la levée des corps le jeudi 17 Aout 2017 à la morgue du district sanitaire de Bogodogo à Ouagadougou, les deux corps (de Tanou Amadou et de Diallo Abdallah) ont été transférés à Bobo-Dioulasso où ils sont inhumés.

Arrivés dans la soirée du jeudi, ce n’est que le lendemain vendredi 18 Aout 2017 que, les deux dépouilles seront accompagnées à leur dernière demeure au Cimetière route de Banankélédaga. Après la prière du vendredi, les fidèles musulmans toujours sous le choc, se sont retrouvés sur la place Wara-wara pour la prière mortuaire. Une prière pour le repos des âmes des disparus mais aussi pour qu’ils retrouvent le salut éternel auprès de Dieu.

Les autorités communales, provinciales et régionales étaient présentes sur les lieux avec à leur tête le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou, venues témoigner leur soutien au peuple burkinabè et plus particulièrement aux familles des victimes. « Nous sommes venus cet après-midi, pour rendre un hommage posthume à feu Tanou Amadou et Diallo Abdallah tombés sous les balles assassines des malfaiteurs le 13 Aout dernier. Et vous avez vu la mobilisation à la place wara-wara ; c’est dire que la population tout entière de Bobo-Dioulasso a été profondément marquée par ce qui est arrivé. Au nom des membres des corps constitués de la région des Hauts-Bassins, je voudrais présenter mes condoléances aux familles endeuillées et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés qui sont encore dans les hôpitaux », a laissé entendre le gouverneur.

Parmi les victimes, il y a le corps de l’adjoint du grand imam de la grande mosquée de Dioulassoba, Tanou Amadou. « Un grand homme, un homme de Dieu », nous a confié El Hadj Sanogo Amadou, le vice président de la communauté musulmane.
Selon lui, ce dernier était vraiment un frère que tout le monde admirait pour sa vocation pour l’islam. Et aujourd’hui sa perte est vraiment énorme pour la communauté musulmane. « Il était vraiment un homme très sérieux qui travaillait pour la communauté musulmane et c’est vraiment une grande perte pour notre communauté musulmane », a-t-il déploré.

Pour lui, cet acte prouve que les terroristes ne sont pas des musulmans. « Parce qu’on ne peut pas tuer un imam au nom de l’islam » a affirmé le vice président de la communauté musulmane. Toutefois, il souhaite que les enquêtes se poursuivent pour connaître les présumés malfaiteurs qui ont commis ces actes. « Nous savons que le terrorisme est un projet global pour la destruction de l’humanité en général. Ce sont les ennemis des musulmans qui font ça. Et c’est nous (les musulmans) qui prenons les pots cassés dans cette affaire. C’est une organisation qui est financée par nos ennemis », a laissé entendre ce dernier. Aussi, après avoir présenté ses condoléances au peuple burkinabè, il n’a pas manqué de rappeler la nécessité pour les burkinabè de s’unir et particulièrement au gouvernement, de mettre les dispositions nécessaires pour vaincre ces ennemis qui selon lui veulent nuire à l’image de l’islam.

Romuald Dofini
Lefaso.net