La commune de Sindo regorge d’énormes potentialités agricoles. En effet, la commune produit environ cent mille (100 000) tonnes de maïs, treize mille (13 000) tonnes de coton, cinquante mille (50 000) tonnes de riz par an. Outre ces denrées, la commune produit également une quantité non négligeable de soja et de pomme de terre. L’écoulement de cette production est confronté à plusieurs difficultés dont le mauvais état de l’unique voie d’accès à la commune surtout en saison hivernale. En effet, rallier Sindo entre Juillet et pratiquement fin Novembre relève d’un véritable parcours du combattant. L’on se croirait dans une rivière sur le tronçon au regard de la hauteur de l’eau sur la chaussée et cela sur une distance d’environ 1,5 à 03 kilomètres. Toutes les activités de la localité prennent un sérieux coup pendant cette période de l’année.

Les véhicules de transports de personnes et de marchandises passent souvent plusieurs jours embourbés dans les eaux. Victime de cette situation, Amadou TRAORE, soudeur à Sindo, a commandé du matériel de travail de Bobo. Le véhicule n’a pas pu traverser l’eau et y a passé la nuit. Il lui a donc fallu trouver des charrettes pour convoyer ledit matériel dans le village. Cette situation a amené certaines personnes à quitter définitivement le village.

Quitter Sindo ou s’y rendre est un véritable calvaire. Yacouba KONATE, ressortissant de la commune résidant à Bobo-Dioulasso qui se rendait au village pour une visite à ses parents s’est vu obligé de laisser son véhicule pour se faire remorquer pour rejoindre sa famille.

Autres difficultés non moins importantes liées à cette situation, l’évacuation des malades vers le centre médical avec antenne chirurgicale de Orodara. Selon la Sage-Femme d’Etat Mariam COULIBALY, responsable de la maternité du centre de santé et de promotion sociale de Sindo, pendant la saison pluvieuse, l’ambulance n’a pas accès au village. En cas d’évacuation, le malade est transporté dans un tricycle ou un tracteur pour rejoindre l’ambulance après le bas-fond sur une distance d’environ neuf kilomètres. Cette situation aggrave l’état du malade surtout pour les femmes enceintes, car le moyen de transport est inadapté et le patient peut rendre l’âme, en témoigne le cas d’une femme en travail cette année, qui avait perdu beaucoup de sang.

Selon Karim Traoré premier adjoint au Maire de Sindo, l’état de la route constitue un véritable handicap pour le développement de la commune. Les services fonctionnent au ralenti et certains agents demandent à quitter la localité.
Au regard des moyens limités de la commune, il lance donc un appel à l’Etat et aux partenaires au développement à accompagner la commune à travers la réhabilitation de ce tronçon, toute chose qui facilitera la circulation, les déplacements des populations et l’écoulement de l’importante production agricole.

Pour Clément NIKIEMA, Directeur Provincial des infrastructures du Kénédougou, l’état de cette route est à l’image de l’ensemble du réseau routier de la province. Toutefois, le cas de ce tronçon est très complexe et sa réhabilitation nécessite de grands travaux car c’est non seulement un bas-fond, mais aussi dans un état défectueux où il n’y a même plus de couche de roulement. A la suite des travaux d’inventaire de l’état du patrimoine routier de la province, cette route a été proposée pour réhabilitation.
Vivement que cela connaisse un écho favorable pour le bonheur des quelques 24 000 habitants que compte la commune de Sindo.

Nazaire KONATE, Le Faso.net