Bobo-Dioulasso : Des acteurs des droits humains plaident pour l’abolition de la peine de mort

Publié le mercredi 19 août 2015 à 00h33min

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Bobo-Dioulasso : Des acteurs des droits humains plaident pour l’abolition de la peine de mort

La Direction régionale des droits humaines et de la promotion civique (DRDHPC) a organisé, mardi 18 août 2015 à Bobo-Dioulasso, un atelier de sensibilisation sur les enjeux de l’abolition de la peine de mort au Burkina. Destiné aux acteurs de la justice, de la défense et sécurité, des leaders d’opinions et des médias, l’atelier avait entre autres pour objectif de susciter l’adhésion du public cible au plaidoyer pour abolir cette « sanction irrévocable ».

Trois thèmes à savoir – Le cadre juridique de protection du droit intangible à la vie – Enjeux et défis de l’abolition de la peine de mort au Burkina Faso – Le rôle et la responsabilité des différents acteurs dans le processus de l’abolition de la peine de mort –ont constitué de la matière à réflexion pour les participants à l’atelier
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Présentées respectivement par Germaine Kiema conseiller en droit humain, Aly Sanou secrétaire général du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) et Germain Pimé, directeur régional des droits humains et de la promotion civique des Hauts-Bassins, les communications ont montré la nécessité d’abolir la peine de mort au Burkina. « Beaucoup de personnes restent toujours convaincues que la peine de mort est un effet dissuasif qui peine pourtant à être démontré », soutient Germain Zong-Naba Pimé, directeur régional. Pour lui, le Burkina Faso a ratifié nombre de conventions – aussi bien internationales que régionales- relatives à la protection du droit à la vie a l’obligation de les respecter et les pratiquer. Parmi ces conventions figure le pacte international relatif au droit civique et politique qui protège le droit à la vie. En outre, assure M. Pimé : « la peine de mort est une sanction inhumaine qui nuit à l’individu, à sa capacité de s’améliorer ». Malheureusement, malgré ces engagements internationaux, le Burkina Faso n’a pas encore ratifié le deuxième protocole facultatif au pacte international relatif aux droits civils et politiques qui encourage les Etats parties à abolir la peine de mort. Et le secrétaire général de la région des Hauts-Bassins, président de la cérémonie d’ouverture, de rappeler que : « la peine de mort qui est une sanction contraire à l’intangibilité du droit à la vie est malheureusement encore en vigueur dans notre droit positif, même si aucune exécution n’a été faite depuis 1978 pour les crimes de droit commun et 1988 pour les crimes à caractère militaire ». D’où son classement au rang des pays abolitionnistes de fait de la peine parmi 35 autres à travers le monde selon le rapport d’Amnesty International de 2014.

De la nécessité d’avoir un appareil judiciaire performant…

Les participants qui sont essentiellement des acteurs judiciaires, de défense et de sécurité, des leaders d’opinions, des médias… sont, selon Germain Pimé, incontournables dans le processus d’abolition de la peine au Burkina. En effet, dit-il : « lors de notre passage à l’examen périodique universel, il nous avait été demandé de poursuivre les concertations avec tous les acteurs afin d’atteindre l’objectif d’abolir la peine de mort ». L’atelier de Bobo-Dioulasso est donc une réponse à cette demande avec pour objectif de susciter l’adhésion desdits acteurs à l’abolition de la peine de mort sous nos cieux.

L’espoir du ministère en charge de la Justice, des droits humains et de la promotion civique à travers sa direction régionale des Hauts-Bassins est que ces acteurs soient des relais à même de porter et de largement diffuser le message auprès des populations. Il faudra également, souligne Ali Sanou, que les gouvernants affichent clairement une volonté politique d’abolir la peine de mort, qui selon lui, en elle-même est loin d’être un effet dissuasif. Et de conclure que l’effet dissuasif contre la commission des crimes et délits serait d’avoir un appareil judiciaire performant capable de réprimer les atteintes aux droits humains.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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