« L’agriculture constitue l’équilibre d’un pays », a dit le Dr Millogo Vinsoun, enseignant chercheur à l’Université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso et par ailleurs directeur du laboratoire d’innovation du projet mécanisation agricole appropriée (ASMC). C’est pourquoi, il est plus que nécessaire pour le Burkina Faso de s’investir dans l’agriculture et notamment à travers l’entretien des bœufs de trait, car selon le Dr Millogo, « il faut mécaniser le domaine de l’agriculture à travers l’entretien des animaux pour que la production soit intensive et durable ».

Cette formation entre ainsi dans le cadre d’un volet du projet qui prend en compte l’utilisation de la force animale. Elle a pour objectif de donner des stratégies d’alimentation des bœufs de trait aux étudiants, aux chercheurs et aux techniciens qui à leur tour vont former les producteurs qui disposent des bœufs de trait à l’échelle de la région des Hauts-Bassins. « C’est pour cela nous avons invité un technicien d’élevage du Tuy, du Kénédougou et du Houet et les chercheurs qui sont impliqués dans le projet au niveau de l’institut de développement rural. Nous avons voulu former les étudiants de l’ensemble de l’option élevage parce que c’est eux les futurs ingénieurs du développement rural. Ils pourront ainsi partager ces informations au niveau rural qui permettront aux bœufs de trait de pouvoir mieux se porter », a-t-il signifié.

Pour lui, si les animaux se portent mieux à travers une alimentation équilibrée, cela permet également aux producteurs d’améliorer surtout la rapidité du travail et l’efficience en terme d’utilisation des équipements.

Le projet mécanisation agricole appropriée (ASMC), qui est un projet de recherche et de développement obtenu avec le gouvernement américain à travers l’USAID et des universités américaines veut ainsi introduire des technologies mécanisées multifonctionnelles et modulaires qui seront adaptées à l’usage des petits agriculteurs sur les plans techniques, environnementaux et économiques. Il vise donc à l’amélioration de la mécanisation agricole au profit des populations.
Ainsi, le travail au Burkina Faso développera et améliorera les pratiques de mécanisation durables avec les bêtes de somme et des petits tracteurs à deux roues motrices, en mettant l’accent sur les zones de labour, les semailles, le désherbage et les techniques de décorticage.

« Si nous voulons utiliser la force animale, il faut que l’animal soit en bonne santé, il faut qu’il soit bien nourri. Nous sommes en train, dans ce cadre là, d’entrainer des animaux modèles. C’est-à-dire des animaux qui vont pouvoir marcher eux-mêmes, pouvoir marcher et s’arrêter dans les champs. C’est un langage que nous sommes en train de leur inculquer pour qu’ils puissent servir d’exemple aux producteurs. Cela va permettre au producteur lui seul de pouvoir travailler sur plusieurs hectares », a laissé entendre le Dr Millogo Vinsoun.

Ces méthodes vont contribuer au développement de la productivité du travail et vont augmenter la rentabilité des surfaces agricoles, le tout en réduisant durablement la pauvreté parmi les petits agriculteurs.

Romuald Dofini
Lefaso.net