Bobo : Avec des spatules, des femmes ont marché pour exiger la libération de François Kaboré

Publié le lundi 7 septembre 2015 à 21h50min

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Le coordinateur du Comité de cellule de veille pour la justice sociale du lotissement (CCVJS) du secteur 26 (Sarfalao) de Bobo-Dioulasso est aux arrêts depuis le 2 septembre dernier. Mécontentes de cette arrestation jugée « arbitraire » par les populations dudit secteur, des femmes ont marché, spatules, balais et marmites en main, dans la soirée du jeudi 3 septembre pour exiger sa libération. Dimanche 6 septembre, nous avons écouté des membres de la cellule pour en savoir davantage.

S’il y a d’une chose dont est sure Kélifana Tou, membre de la cellule de veille pour la justice sociale (CCVJS), c’est l’innocence de François Kaboré, accusé et incarcéré pour avoir molesté une femme. « Du pire mensonge ou du moins un complot monté de toute pièces par des personnes malintentionnées qui veulent nuire au mouvement qui lutte contre les injustices sociales dans les opérations de lotissements au secteur 26 (Sarfalao) » selon des populations.

Jeudi soir, pour manifester leur mécontentement, des femmes ont marché du haut-commissariat à la gendarmerie de la brigade territoriale de Bobo-Dioulasso, scandant en chœur « Libérez…. François », « Libérez François », « Libérez François… ». Par cette action, les populations, en particulier les femmes souhaitaient la libération d’un des leurs « injustement emprisonné ». François Kaboré, est en effet, le coordinateur de la cellule de veille pour la justice sociale.

Le 9 aout dernier, ils animaient une conférence de presse, pour non seulement, présenter la cellule, mais aussi pour décliner leur souhait pour une justice équitable sur les questions de lotissement. Un mois après, le voilà en prison pour avoir violenter une femme du nom Awa Balima. Vendeuse de gravillon, elle aurait, selon M. Tou, proférait des injures à l’encontre de tous les membres de la cellule, lors d’un meeting d’un parti politique le dimanche 23 août. Le lendemain, à savoir le lundi 24 aout, François Kaboré et Kelifana Tou se sont rendus à son lieu de travail. « Nous sommes allés pour lui que la politique passe, mais les relations humains demeurent. Nous lui avons dit d’arrêter d’insulter les membres de la cellule qui ne veulent que le bien de toute la population. Sans même finir de parler, elle s’est jetée à terre, criant au secours. J’ai été témoin de la scène et nul part, elle n’a été violentée par François Kaboré », confie M. Tou.

De l’arrestation de François Kaboré

Selon les membres de la cellule, François a d’abord été interpellé par la gendarmerie ou il a été entendu le 25 aout. Une semaine après, alors qu’il déjeunait avec un gendarme au restaurant Don Gregoris, ce dernier – le gendarme- a reçu un appel. « Ils lui ont dit de lui retirer le téléphone et de l’arrêter », raconte Daniel Simporé un des membres de la cellule. C’est ainsi donc que François Kaboré, peintre de profession et père de trois enfants a été arrêté, entendu par la gendarmerie et le parquet avant d’être déferrer à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MACB). A en croire les populations, de même que les membres de la cellule, François est tout simplement victime d’un complot. A les entendre, Awa Balima l’a accusé de lui avoir cassé la mâchoire. Soutenue par un certaine Samuel Yaméogo dit -Guillaume Soro-, ils se sont établis un faux certificat médical qui atteste qu’elle a été effectivement violentée. « Lorsque nous sommes allés au palais de justice, le procureur qui nous a présenté le document, était lui aussi, étonné que le certificat ne soit pas estampillé d’un cachet », ajoute M. Simporé, qui croit comme ses camarades et les marcheurs qu’il s’agit d’une simple machination. Ont-ils toutefois rencontré le haut-commissaire de la province du Houet, ce jeudi soir, pour lui exposer le problème. « Il nous a fait savoir qu’il s’agit d’une affaire de justice et qu’il ne pouvait s’en mêler », explique M. Simporé, qui comme la population du secteur 26 espèrent que la justice statuera très prochainement sur l’affaire.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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