Situation tendue entre les populations affectées par la construction du barrage de Samandéni : Le président du cadre de concertation répond aux « allégations » du MANDE

Publié le mardi 26 décembre 2017 à 12h27min

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Situation tendue entre les populations affectées par la construction du barrage de Samandéni : Le président du cadre de concertation répond aux « allégations » du MANDE

Le jeudi 21 décembre 2017, les membres du cadre de concertation des populations affectées par la construction du barrage de Samandéni, avec à leur tête le président dudit cadre, Abdourhamane Sidiki Ouattara, étaient face aux hommes de médias dans la ville de Bobo-Dioulasso. Cette rencontre avait pour objectif de faire une mise au point sur les accusations non fondées des frondeurs contre ledit cadre. Étaient présents à cette rencontre, les chefs des différents villages affectés par la construction du barrage de et certains conseillers des villages.

Le programme de développement intégré de la vallée de Samandéni connaît depuis quelques jours une tentative de remise en cause des acquis chèrement engrangés dans le cadre de la mise en œuvre du programme. Cette situation tend à faire croire à l’opinion publique que son exécution ne se fait pas suivant les règles et que sa mise en œuvre est tachée d’irrégularités. En effet, certaines populations « instrumentalisées », se réclament être les populations affectées par la construction du barrage de Samandéni et en veulent au cadre de concertation des populations affectées par la construction du barrage et au Programme de Développement Intégré de la vallée de Samendeni (PDIS). Ces dernières manifestent depuis quelques temps déjà contre la mauvaise gestion autour de l’exécution du protocole d’accord, menaçant ainsi la quiétude dans les différents villages.

« … Ces personnes se proclament être des populations affectées pour attaquer tout le monde et dire que eux aussi ont droit à une indemnisation. Ces dernières s’en prennent au cadre de concertation alors que nous, nous ne les reconnaissons pas dans la cuvette de Samandéni. Et ils continuent de menacer nos populations verbalement », a laissé entendre le président du cadre de concertation, Abdourhamane Sidiki Ouattara.

Selon lui, l’inquiétude règne autour de la construction du barrage et l’anxiété règne au sein des populations du fait que d’autres personnes essaient d’instrumentaliser les populations en les montant les uns contre les autres pour simplement assouvir leurs intérêts égoïstes politiques. « Nous sommes arrivés à un risque considérable parce que le danger des communautés plane dans la zone et il va falloir interpeler les plus hautes autorités pour qu’il y ait une réaction rapide afin d’éviter une situation dramatique que personne ne souhaite pour la région et pour le pays », a-t-il indiqué.

C’est pourquoi les membres du cadre ont jugé nécessaire de rencontrer le chef de canton des Bobo-Mandarè ce jeudi 21 décembre 2017, pour disent-ils demander ses conseils et ses bénédictions pour la résolution de ce conflit qui oppose les populations. Au cours de cette rencontre, une fois de plus, il a été rappelé au chef de canton toutes les activités menées par le cadre en faveur des populations affectées.

Le chef de canton pour sa part, n’a pas manqué d’appeler les uns et les autres au sens du patriotisme et du dialogue pour que la paix règne au Burkina Faso.

Le cadre de concertation répond aux « allégations » des frondeurs

Après la rencontre avec le chef de canton, le cadre de concertation des populations affectées par la construction du barrage de Samandéni a tenu à rencontrer dans l’après-midi du jeudi, les journalistes de la ville de Sya pour échanger avec eux sur les questions d’actualité liées à l’exécution du protocole d’accord des populations affectées par la construction du barrage de Samandéni avec le gouvernement burkinabè.

Cette conférence de presse avait pour objectif de répondre aux « allégations » sur le cadre de concertation, de la Maison des Associations et Mouvements pour le Développement des Hauts-Bassins (MAMDE) dont le président est le porte-parole des frondeurs. Mais aussi pour prendre l’opinion publique nationale à témoin et attirer l’attention des autorités sur le danger de tel comportement.

Pour Abdourhamane Sidiki Ouattara, président du cadre de concertation des populations affectées par la construction du barrage de Samandéni, le cadre de concertation a été simplement choisi pour accompagner le projet dans la mise en œuvre du protocole d’accorde parce que les audits qui avaient été faits, avaient révélé qu’il y’avait trop de faux à l’intérieur du recensement. Car selon lui, beaucoup de gens ne résidaient pas dans la cuvette mais avaient été payés. C’est ainsi que le cadre de concertation a été mis en place pour accompagner le programme afin de s’assurer que les mesures vont profiter directement aux vraies populations affectées.

« Dans la cuvette de Samandéni, il y’a 58 000 ménages qui sont affectés. Dans ces 58 000 ménages, il y’a ceux qui sont concernés par l’indemnisation des terres, ceux qui sont concernés par l’indemnisation des maisons, ceux qui sont concernés par l’indemnisation des vergers, et tout payement est sous entendu par un protocole d’accorde », a signifié Abdourhamane Sidiki Ouattara.

A en croire ce dernier, le gouvernement a respecté ses engagements car tout ce qui a été dit dans le mémorandum a été pris en compte par les autorités du pays.
Toutefois, il a affirmé que les populations qui s’agitent autour de l’exécution du protocole ne sont pas réellement affectées par la construction du barrage de Samandéni, car ne faisant pas partir de la cuvette du barrage.

« Le mouvement des frondeurs a démarré pratiquement en septembre-octobre. Lorsque nous avons appris que les frondeurs voulaient manifester, nous avions d’abord approché les responsables du PDIS et ils nous ont rassuré par la suite qu’ils ont informé qui de droit. Nous avons également approché les populations pour leur sensibiliser sur les mauvaises intensions du MANDE à travers des communiqués passés dans les différentes stations de radio », a ajouté le président du cadre de concertation.

Par ailleurs, Abdourhamane Sidiki Ouattara a signifié que Job Millogo, président de l’association MANDE et porte-parole des frondeurs, n’est pas de la zone affectée par la construction du barrage, donc « il ne connaît pas les réalités des populations, il n’est pas imprégné des réalités sur la construction du barrage. Et la plupart des frondeurs ont déjà reçu une part d’indemnisation ».

Pour lui, les protocoles brandis par les manifestants lors de la marche ne sont pas vrais, car personne n’a pris le temps de vérifier l’exactitude de ces protocoles.
« Ce dernier (Job) fait appel à tous ceux qui ont dix huit (18) ans de venir s’inscrire qu’il y a un recensement ; et il prend 8000 F avec eux. C’est pour ça que je souhaite qu’il vienne pour que nous allions parler devant tout le monde », a souhaité Monsieur Ouattara.

En ce qui concerne le bornage du barrage, le président dément cette information selon laquelle les bornes initiales du barrage ont été trichées par l’équipe d’exécution du projet pour réduire l’enveloppe destinée aux populations affectées par la construction du barrage.

« Nous, en tant que population, nous ne sommes pas responsables de la délimitation ou de l’implantation des bornes. Le système de bornage est fait par des techniciens et non par les populations. Les populations n’ont rien à avoir dans ça », a-t-il laissé entendre avant d’inviter toutes les personnes qui le souhaitent de diligenter une enquête ; et au cas où lui, le président du cadre est en faute, il répondra de ses actes.
« Nous ne sommes pas pour la violence et le chef de canton nous a aussi invités à éviter la violence. Nous demandons aux populations de ne pas réagir parce que ce que les frondeurs réclament, ce ne sont pas nous qui refusons de leur donner cela ; les 15 000 000 F ne sont pas dans nos mains. Nous savons tous qu’il y a des manipulations politiques derrières les frondeurs », a-t-il souligné.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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