Bobo-Dioulasso : Les travailleurs du MENA ont réaffirmé leur engagement à poursuivre la lutte

Publié le mercredi 10 janvier 2018 à 21h16min

PARTAGER :                          
Bobo-Dioulasso : Les travailleurs du MENA ont réaffirmé leur engagement à poursuivre la lutte

Du mardi 9 au jeudi 11 janvier 2018, les enseignants de la région des Hauts-Bassins, à l’instar d’autres localités du Burkina Faso, observent 72heures d’arrêt de travail, pour réclamer la satisfaction de leur plateforme revendicative. A Bobo-Dioulasso, plusieurs activités ont ponctué cet avènement.

Suite à la non satisfaction de leur plateforme revendicative déposée au niveau du gouvernement pour examiner les préoccupations du monde de l’éducation, les travailleurs du MENA ont une fois de plus décidé d’observer un arrêt momentané de travail du 09 au 11 janvier 2018 sur toute l’étendue du territoire national. Les enseignants de la ville de Bobo-Dioulasso n’ont pas été en marge de cette grève. A cet effet, ils ont tenu une conférence à la bourse du travail dans la matinée du mardi 09 janvier (premier jour de la grève) sur la grève du 03 janvier 1966 et sur le sens profond du mouvement syndical. Une conférence animée par Bakary Millogo, coordinateur de l’Unité d’Action Syndical (UAS/Hauts-Bassins).

Le présidium de l’assemblée générale des enseignants, composé des responsables de leur syndicat

Selon ce dernier, cette conférence avait pour objectif de faire le « cours de l’histoire » afin de permettre à chaque enseignant de comprendre très bien les limites du mouvement syndical dont le rôle n’est pas la conquête et la gestion du pouvoir d’État.

« Il faut que nous en tant que organisation syndicale, nous connaissions nos limites. Le syndicat est une organisation de masse et il n’a pas pour vocation la conquête et la gestion du pouvoir d’État ; ces tâches la relèvent des partis politiques. Ce sont les hommes politiques qui instrumentalisent les syndicats », a laissé entendre Millogo Bakary. « Toutefois, a-t-il indiqué, c’est le mouvement syndical qui permet aux travailleurs de ne pas se laisser instrumentaliser par des « putschistes », car, pour lui, le putschisme n’est pas une question militaire, c’est une question politique ».

C’est pourquoi il a jugé utile et nécessaire l’organisation des séances de formations sur le syndicalisme pour que les gens sachent correctement qu’est-ce que le syndicalisme, quel est le devoir du syndicat, quelles sont les luttes que le syndicat peut mener.

Traoré Ibrahim, responsable de la coordination régionale des syndicats de l’éducation des Hauts-Bassins

Ibrahim Traoré, responsable de la coordination régionale des syndicats de l’éducation des Hauts-Bassins, s’est réjouit de la mobilisation du personnel du monde éducatif de la région. « La lutte sur le plan régional est très bien suivie, notamment dans la ville de Bobo-Dioulasso où les enseignants se sont mobilisés à la bourse du travail ce matin », a-t-il souligné.

A en croire le coordinateur régional des syndicats de l’éducation des Hauts-Bassins, Ibrahim Traoré, plusieurs activités marqueront ces soixante-douze (72h) heures de grève. « Cette rencontre ce matin, (premier jour de la grève), sur le 03 janvier 1966, c’est pour rappeler aux uns et aux autres que les conditions qui ont amené le 03 janvier la, ce sont les mêmes conditions qui sont en train de se réunir par rapport à notre problème », a affirmé ce dernier.

Toutefois, il n’a pas manqué de souligner l’objectif de cette grève qui selon lui est de mettre « une pression » sur le gouvernement pour qu’il examine les différentes préoccupations du monde éducatif à travers leur plateforme déposé au niveau de leur ministère.

La forte mobilisation des enseignants à la bourse du travail

Par ailleurs, ils ont tenu a réaffirmer leur engagement à poursuivre cette lutte jusqu’à obtenir gain de cause à travers une marche meeting organisée dans la matinée du mercredi 10 janvier 2018. Cette marche a connu l’adhésion massive du corps enseignant. Ces derniers ont ainsi rallié la bourse du travail passant par l’avenue Charles de Gaulle pour contourner le rond-point des Nations. Le troisième jour servira pour eux de tirer le bilan de la lutte à la bourse du travail.

Faut-il le rappeler, les enseignants du Burkina Faso, revendiquent la satisfaction de leur plateforme revendicative qui comporte quatre grands points à savoir :
 l’adoption d’un statut valorisant des personnels de l’éducation et de la recherche ;
 l’amélioration de l’accès à l’éducation par la construction et l’équipement d’infrastructures éducatives, l’effectivité de la gratuité de l’éducation de base ;
 la revalorisation de la fonction enseignante ;
 l’amélioration des conditions de travail pour une efficacité du système éducatif.

Romuald Dofini
Lefaso.net

PARTAGER :                          
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique