Le centre culturel Sindi fermé pour nuisance sonore : Le musicien Adama Dramé dénonce une injustice

Publié le lundi 5 février 2018 à 00h48min

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Le centre culturel Sindi fermé pour nuisance sonore : Le musicien Adama Dramé dénonce une injustice

Le samedi 3 février 2018, le musicien burkinabè Adama Dramé a tenu une conférence de presse au sein du Centre Culturel Sindi international sis à Bindougousso, au secteur 14 de Bobo-Dioulasso. Cette conférence avait pour objectif d’informer les professionnels de médias et l’opinion publique sur « l’injustice et l’arbitraire » dont il est victime depuis février 2017, date à laquelle, la police municipale lui a interdit toute répétition et prestation dans son centre culturel au profit d’une école privée de formation en santé.

A 52 ans de carrière musicale, Adama Dramé, artiste burkinabè n’a qu’un seul souhait aujourd’hui, c’est de continuer à faire de la musique car dit-il « je ne sais que faire cela. Sans la musique, je ne suis plus ». C’est pourquoi, ce dernier souhaiterait avoir un terrain d’entendre avec les autorités administratives de la ville de Sya afin de pouvoir continuer à exercer ce métier dans son centre culturel, qu’il a baptisé Sindi International et connu depuis 1998.
En effet, au cours d’un point de presse qu’il a animé ce samedi 3 février 2018, Adama Dramé s’est entretenu avec les journalistes de la ville de Bobo-Dioulasso sur « l’arbitraire et l’injustice » dont il dit être victime de la part de la police municipale qui lui a interdit toute prestation au sein de son centre.

« J’ai acheté la parcelle où est érigé ce centre en 1996 au secteur 14 Bindougousso pour en faire un centre culturel. C’est là où je réalise depuis des années, toutes mes productions et où je prépare mes spectacles à travers le monde. Ce centre abrite également un studio d’enregistrement inauguré par le grand Chancelier, le Colonel Mamadou Djerma le 16 Aout 2003 », a indiqué l’artiste.

Ce dernier a expliqué que c’est en 2014, qu’il a aperçu pour la première fois, deux personnes donnant des indications derrière le centre dont l’une, la fondatrice de l’école privée de formation en santé publique et en janvier 2015, les travaux de la future école commencèrent.
« En septembre 2016, les premiers élèves occupèrent les salles de cours de cette école et en février 2017, la police armée débarqua chez moi un matin et me signifia que la musique dérangeait les élèves », a laissé entendre Adama Dramé.

C’est ainsi que, un moi après cet incident, soit en mars 2017, il a été convoqué à la police municipale et un agent lui a signifié sur place qu’il lui était interdit désormais de faire de la musique au centre, qui selon lui, il venait de réhabiliter et de renforcer ce centre en y investissant plus de 10 millions de Francs CFA.
« La vrai raison de cette décision est que je ne possédais pas de document de changement de destination dont j’ignorais l’existence », a ajouté le conférencier.
Selon lui, ce sont trois parcelles à utilité de garage qui ont été attribuées à la fondatrice de l’école qui a pu changer la destination d’une des trois parcelles en école de santé. C’est ainsi, qu’il a entrepris aussi des démarches nécessaires à ce sujet afin de changer son Permis Urbain d’Habiter en centre culturel.
« Quatre structures étaient habilitées à donner leur avis favorable à savoir la direction régionale de la culture, le Cadastre, la direction régionale des impôts et celle de l’urbanisme. En dehors du directeur régional de l’urbanisme, toutes les autres directions ont donnée un avis favorable », a-t-il relaté.

A en croire ce dernier, avant d’ériger ce centre culturel, il aurait informé les autorités administratives qui ne s’y étaient pas opposées auparavant. C’est pourquoi, il accuse l’administration de n’avoir pas lui donné l’information juste avant. Car il estime que, avant qu’un individu puisse être en conformité avec la loi, il faut que ce dernier ait connaissance de cette loi.
Il a par ailleurs souligné que la fermeture du centre lui a causé des dommages tant moraux, physiques, sociaux et financiers. Avant d’accuser les autorités administratives et particulièrement la police municipale de manque de dialogue. Selon lui, il aurait cherché à dialoguer avec les différents responsables des structures sans succès. C’est pourquoi, il a décidé de s’en remettre au Médiateur du Faso.

« L’école et les élèves ont trouvé le centre », a précisé ce dernier. Cependant, Adama Dramé ne souhaite pas la fermeture de cette école de formation, mais plutôt, il souhaiterait avoir un accord avec les autorités administratives de la ville ainsi que la fondatrice de l’école de formation en santé, afin de réaménager son programme de répétition pour le bien être de tous.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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