Bavures des koglwéogo à KarangassoVigué : Le témoignage de M.B., une des victimes

Publié le vendredi 9 février 2018 à 01h35min

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Bavures des koglwéogo à KarangassoVigué : Le témoignage de M.B., une des victimes

Agé de 24 ans, M.B. est l’une des victimes des koglwéogo qui a subi des tortures suite à un vol de moutons dans la commune rurale de Karangasso Vigué. En effet, suite à la rencontre des autorités coutumières et des Dozo à KarangassoVigué où les agissements des Koglwéogo ont été déplorés, nous avons rencontré le mercredi 07 février 2018, une des victimes des Koglweogo qui nous explique les circonstances de son arrestation.

M.B. est berger de profession dans le village de K. Vigué. Nous l’avons rencontré à Bobo-Dioulasso le mercredi 07 février 2018 pour son témoignage, quand il est venu porter plainte contre les koglwéogo.
Accusé d’avoir volé deux montons avec la complicité d’un de ses compagnons, il dit avoir connu les tortures des koglwéogo.
Enlevé chez lui à domicile aux environs de une (01) heure du matin par des koglwéogo, M.B. sera par la suite conduit à Koueresso où est implantée la base des koglwéogo.
Ainsi arrivé à leur base, la victime sera attachée comme un « animal », les mains et les pieds étroitement ligotés puis accrochée à un arbre.

« J’ai été enlevé par les koglwéogo chez moi à la maison aux environs de 01heure du matin pour Koueresso. Ils ont passé un morceau de bois entre mes pieds et mes mains alors ligotés pour ensuite m’accrocher à un arbre. C’est ce qui a laissé ces marques que vous voyez sur mes bras », a relaté la victime.

Selon lui, les moutons qu’il est accusé d’avoir volés sont des moutons égarés dont il a très vite constaté la présence parmi ses bêtes. Il affirme avoir gardé ces deux moutons pendant plus de dix jours avant de les vendre avec la complicité d’une autre personne.
« C’est ainsi que je me suis retrouvé entre les mains des koglwéogo après que leur propriétaire ait retrouvé l’un de ses moutons sur le marché », nous a confié la victime.

A l’en croire, il a fallu que son père paie une amende de 25 000 Francs CFA et 1 litre de carburant (essence) aux koglwéogo avant qu’il ne soit remis à la gendarmerie de Dan.

« C’est à la gendarmerie que j’ai été liberté après une garde-à-vue de 3 jours suivie du paiement d’autres amendes. A la gendarmerie, mon père a encore payé 73 000 Francs pour fait de vol et 37 500 francs représentant le prix du 2ème bélier resté introuvable », a expliqué, M.B.

Romuald Dofini
lefaso.net

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