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Crise au marché central de Bobo-Dioulasso : Des commerçants menacent de ne plus s’acquitter de leurs droits de marché

vendredi 16 février 2018, par jack

Le lundi 12 février 2018 à Bobo-Dioulasso, des commerçants membres du Comité de Gestion du Marché (CGM), visiblement remontés contre le maire de la commune, ont tenu à donner leur version des faits sur la crise qui secoue la structure chargée de la gestion du marché central de Bobo. Cette rencontre fait suite à la nomination par le maire de la commune d’un nouveau président de la structure de gestion du marché en lieu et place d’Ibrahima Traoré, suspendu. Les membres du comité de gestion menacent ainsi d’inviter les commerçants à ne plus s’acquitter de leurs droits de marché si le maire, Bourahima Sanou, ne revient pas sur sa décision.

Les raisons avancées par le maire de la commune pour suspendre le président du comité de gestion du marché de Bobo-Dioulasso seraient que ce dernier aurait procédé à la relecture des statuts de la structure sans les soumettre à l’approbation du conseil municipal. Aussi, aurait-il relu l’organigramme de la structure en rattachant le service financier et d’autres services à la présidence de la structure mais aussi pris des actes financiers notamment la signature de chèque et l’ordonnancement du budget de la structure, sans au préalable le signifier à la tutelle municipale et ce, « en violation des textes ayant créé la structure ».

Suite à la suspension d’Ibrahima Traoré, c’est Martin Coulibaly, premier adjoint au maire qui a été nommé au poste de président par intérim du CGM.

Selon les conférenciers, les reproches faits au président suspendu ne sont qu’une vue d’esprit. « Il y a un adage populaire qui dit que, quand on veut abattre son chien, on l’accuse de rage », a indiqué Moustapha Lega. Selon eux, cette suspension n’aurait pas été faite dans les règles de l’art mais aussi confirmerait la volonté du maire de la commune de vouloir gérer directement le marché.

« Depuis un certain temps, le maire de la commune de Bobo-Dioulasso ne fait que s’acharner sur le président Ibrahima Traoré en le traitant de tous les noms. Nous avons alors compris qu’il souhaitait vivement gérer le marché à la place du président. Nous nous rappelons encore quand le maire traduisait le président devant le tribunal administratif pour la simple raison que c’est lui qui devrait le nommer à son poste et qu’en plus de cela, c’est lui qui devrait être l’ordonnateur » ont-ils dénoncé.

« Loin de vouloir défendre encore moins faire l’apologie » du président suspendu, les conférenciers tiennent selon eux, à rappeler le fonctionnement de la structure afin que les uns et les autres comprennent. « Le poste du président du CGM est un poste électif et non nominatif. Selon les dispositions de la convention de financement relative à la réhabilitation du marché central entre la commune de Bobo-Dioulasso et l’AFD, le maire ne doit pas s’ingérer dans la gestion des marchés en ce sens que la structure de gestion du marché a été créée pour gérer le marché pendant 25 ans (de 2001 à 2026) en lieu et place de la régie communale » ont-ils signifié avant d’indiquer que la nomination du premier adjoint au maire, Martin Coulibaly, au poste de président du CGM est donc une violation des textes qui régissent le fonctionnement de la structure.

Afin de garantir la quiétude du milieu des affaires au sein du marché, les conférenciers souhaitent que le maire revienne sur sa décision. Cependant, ils rejettent en bloc la nomination de Martin Coulibaly au poste de président par intérim du CGM. « Nous n’avons aucun problème avec Martin Coulibaly. Nous voulons tout simplement que les choses se fassent dans les règles de l’art. Le jour que le conseil municipal connaîtra Martin Coulibaly comme président de la commission finances de la commune, nous travaillerons avec lui. Mais pour l’heure, c’est Ibrahima Traoré que nous connaissons comme président du comité de gestion du marché car il est toujours le président de la commission finances de la commune » ont indiqué ces derniers.

Toutefois, ils donnent un ultimatum de 72 heures au maire pour revenir sur sa décision. « Nous demandons humblement au maire Bourahima Sanou, de revenir sur sa décision de suspension du président Ibrahima Traoré. Si au bout de 72 heures rien n’est fait, nous prendrons la responsabilité d’inviter les commerçants à ne plus s’acquitter de leurs droits de marché », ont conclu les conférenciers.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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