Banditisme : Des escrocs mis hors d’état de nuire par le SRPJ/Bobo

Publié le vendredi 6 avril 2018 à 15h40min

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Banditisme : Des escrocs mis hors d’état de nuire par le SRPJ/Bobo

Deux cas d’escroquerie dont un en cybercriminalité ont été exposés par le Commissaire Galbané Sayibou chef du Service Régional de la Police Judiciaire (SRPJ) des Hauts Bassins au cours d’une conférence de presse le jeudi 5 avril 2018.

Le 19 mars 2018, le gérant du restaurant Royal Elbaaklini Elie Georges saisit le SRPJ pour cause d’escroquerie par les détenteurs des numéros 72-38-43-78/72-38-44-22/69-36-71-36 /68-66-97-80/75-64-85-51/57-87-35-66. La victime déclarait avoir été contactée par téléphone par un certain Touré se disant être un responsable de la société minière Houndé Gold. Les investigations du SRPJ/Bobo aboutissent à l’interpellation de K A M, âgé de 35 ans qui empruntait plusieurs noms : Touré, Kouamé, Koné. Le nommé K A M affirme être transitaire domicilié à Ouagadougou au secteur 17. Les numéros de téléphone cités ci-dessus sont en réalité tous les siens et non à plusieurs détenteurs comme le pensait la victime (gérant du Restaurant Royal) et servaient uniquement à arnaquer.

Le mode opératoire de K A M envers les restaurateurs consistait dans un premier temps à se présenter comme étant un responsable d‘une société minière qui souhaiterait avoir une prestation du restaurant pendant un certain nombre de jours pour une cinquantaine de personnes.

Par la suite, il exige de la victime la composition d’un dossier dont un certain nombre devant être fourni par le bureau des mines sis à Ouagadougou dans un bref délai. Vu l’urgence, il réfère ses victimes à l’un de ses propres numéros de téléphone et dès qu’ils appellent, il décroche en changeant de voix (souvent féminine). Dès ce moment, il commence à exiger une somme pour l’établissement du dossier à chaque étape. Ensuite, il invite la victime à prendre attache avec le responsable du paiement qui n’est nul autre que lui puis, il exige de nouveau un certain montant avant l’émission du chèque.

Enfin, il appelle encore avec un autre numéro se présentant comme le responsable logistique chargé de remettre le chèque à la victime mais qu’il est tombé en panne avec son véhicule au cours du trajet. Il demande alors à la victime un soutien financier pour le dépannage afin de venir remettre le chèque contre une décharge. A l’issue de toutes ces étapes, la victime se trouve spoliée via les transferts électroniques, et les numéros ayant servi à l’arnaque deviennent injoignables. Il met le contact de la victime sur la liste de rejet automatique et le bloque sur tous les réseaux sociaux (whatsApp, Messenger). C’est à partir de ce moment que la victime se rend compte qu’elle a été escroquée.

En plus des restaurants, K A M a arnaqué dans le transport, les usines de fabrique de boissons… en utilisant la même technique et ruinant totalement certaines victimes.
Selon le Commissaire Galbané, ces échanges visent à sensibiliser ces braves populations sur ces individus mal intentionnés qui les spolient à travers l’arnaque.
Au-delà de cette affaire de cybercriminalité, le Commissaire Galbané a fait cas de la seconde affaire du jour qui est le faux monnayage. En effet, des personnes étrangères qui escroquaient les citoyens burkinabé à travers le faux monnayage appelé dans leur jargon « fric moyage » ont été dénoncées au SRPJ par une personne anonyme.
Les investigations ont permis l’interpellation de T. Éric et de A. Bélé, des expatriés âgés de 36 ans chacun, expulsés de la Libye et de la Tunisie. Ces individus ont avoué avoir voulu s’installer au Burkina uniquement aux fins d’escroquerie, bien que cette même pratique leur ait valu la prison en Tunisie comme le souligne le Commissaire Galbané.

Concernant leur mode opératoire, ces deux escrocs faisaient croire à leurs victimes qu’ils étaient venus de la Lybie avec une énorme quantité d’argent et que pour des raisons sécuritaires, l’argent a été plongé dans un liquide qui l’a rendu noir, nécessitant l’achat de substances pour le lavage. Pour convaincre la victime, ils présentent un billet noir et procèdent au lavage avec un liquide devant la victime. Le billet est ensuite remis à la victime pour vérifier son authenticité et le dépenser.
Convaincue, la victime est invitée à débourser de grosses sommes d’argent pour l’achat de ladite substance. En réalité, le billet peint et relavé remis à la victime par ces vendeurs d’illusion est un vrai billet de banque imbibé de pâte dentifrice et de craie verte lavé avec une simple eau plate tandis que les autres ne sont que du simple papier.

Le commissaire en appelle toujours à dénoncer tout cas suspect en appelant le 16 pour la Gendarmerie, le 17 pour la police et le 1010 pour le service d’urgence.

Haoua Touré
Lefaso.net

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