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Lutte contre la vie chère : La CCVC soutient l’ODJ dans es Hauts Bassins

LEFASO.NET | Haoua Touré

lundi 30 avril 2018, par jack

Le grand Ouest du Burkina se porte mal avec une campagne agricole insatisfaisante des cotonculteurs, un taux de chômage croissant des jeunes, un manque d’infrastructures sanitaires, … C’est pour dénoncer tous ces maux qui minent cette partie du Faso que la CCVC (Coalition Contre la Vie Chère) a organisé une marche meeting dans la matinée du lundi 30 avril 2018, place Tiefo Amoro, à l’occasion de la remise de la plateforme des coordinations ODJ (Organisation Démocratique de la Jeunesse) de l’Ouest (Boucle du Mouhoun, Cascades, Hauts Bassins et Sud-Ouest) au Gouverneur des Hauts Bassins.

Dans l’espoir d’une suite favorable de leurs plateformes revendicatives pour une amélioration des productions agricoles, des conditions de vie et d’assainissement des paysans, des aménagements routiers..., la Coordination des Sections Provinciales de l’Organisation Démocratique de la Jeunesse du Burkina Faso (ODJ) des régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, des Hauts Bassins et du Sud-Ouest a convergé de la place Tiefo Amoro au gouvernorat le lundi 30 avril 2018 pour remettre leur message au gouverneur des Hauts Bassins Antoine Attiou.

L’ODJ a officiellement remis deux plateformes au secrétaire général du gouvernorat des Hauts Bassins Bernard Beba représentant le gouverneur Antoine Attiou. La plateforme générale comporte 13 grands points généraux sur un total de 84 parmi lesquels on retient :

I-L’amélioration des facteurs de production agricole : la mécanisation agricole, la valorisation de la force de travail en campagne et la souveraineté alimentaire (réhabilitation des canaux d’irrigation et de drainage défectueux des périmètres irrigués, création de centres de formation agricole dans les communes et formation des jeunes paysans sur les bonnes pratiques agricoles…),

2- La protection des paysans contre l’expropriation de leur terre et leur dédommagement correct suite aux aménagements hydro-agricoles,

3- L’accès des paysans à l’eau potable et à l’assainissement (réalisations de forages en nombre suffisant dans tous les villages, construction de latrines publiques dans chaque village…)

4- Le désenclavement et l’amélioration du réseau routier (Sidéradougou, Karangasso Vigué, Bomborokuy-Barani,…)
Cependant, la Plateforme minimale fait un résumé de 32 points saillants qui doivent être examinés et traités avec des issues favorables selon les organisateurs et comprend entre autres :

1 Le dédommagements des producteurs pour le préjudice subit à cause de la mauvaise qualité des intrants fournis par la SOFITEX lors de la campagne 2017/2018 et la poursuite des responsables,

2- La dotation de chaque Groupement de producteurs de coton (GPC) de tracteur à cout subventionné,

3- La formation professionnelle des jeunes pour le métier d’orpaillage (technique de creusage, fosses…)

4- La gratuité effective de l’école pour les enfants de 03 à 16 ans…

5- La suppression des cotisations des parents d’élèves (APE)…

Bernard Beba representant du gouverneur

Le vice-président du bureau exécutif national ODJ et coordonnateur des provinces Mohamed Traoré a fait le point de ces plateformes en revendiquant la dissolution des Unions des Producteurs de Coton sur toute l’étendue du territoire, la dissolution des APE, la construction d’infrastructures sociales et d’usines, la dotation des villages en ambulances. Il estime d’une part que le président Roch Marc Christian Kaboré dans son mandat a failli à sa mission dans ses rapports avec les paysans pour les raisons suivantes : « Le régime sortant (celui de l’ancien président Blaise Compaoré) a tout fait mais n’a jamais traité les paysans de la sorte. Nous avons reçu du mauvais engrais, ce sont des cailloux qui ont été remis aux producteurs. L’actuel président faisant partie du régime sortant sait bien ce que représente la frange paysanne au Burkina puisque d’après leurs propres statistiques, 80% de la population est paysanne. S’il amène quelque chose pour nuire à cette couche paysanne je pense qu’il a failli à sa mission ».

Concernant le point de la revendication sur la formation des paysans Mohamed Traoré dit ceci : « Quand on nous a remis les engrais on a signalé le plus tôt possible sa mauvaise qualité en mai 2017 auprès des autorités compétentes. Cependant le ministre de l’agriculture lors d’une sortie médiatique a affirmé que l’engrais est de bonne qualité mais que ce sont plutôt les paysans qui n’ont pas su l’utiliser. Nous avons demandé alors une formation sur le bon usage de cet engrais mais sans succès. A notre connaissance, l’utilisation des engrais c’est se courber et les mettre sous les plants. S’il y a une autre manière, qu’on nous le montre avant de nous remettre l’engrais ».

Vice président ODJ Mohamed Traoré

Par ailleurs, l’ODJ revendique également la dissolution des unions de producteurs de coton car ne répondant pas aux aspirations des paysans. Selon Mohamed Traoré, cette organisation a été créée par la SOFITEX et mise à la disposition des paysans : « Au début, nous ne l’avons pas su mais nous préférons maintenant la remettre à la SOFITEX. Nous avons échangé avec le DG de la SOFITEX sur le problème de l’engrais et il nous a répondu qu’il y a eu des études préalables par l’INERA, des analyses au laboratoire avant la remise de l’engrais. Nous avons demandé à ce qu’on mette à notre disposition les résultats des analyses mais le résultat qui nous a été soumis est celui demandé par le fournisseur à savoir l’agro-pro n’impliquant ni la SOFITEX, ni les paysans et nous préférons garder des réserves. Nous avons demandé en décembre des expertises sur cet engrais avec l’implication de la SOFITEX, des paysans les Unions et le gouvernement mais jusqu’à présent la demande est restée sous les tables ».

Le secrétaire Général du gouvernorat des Hauts Bassins Bernard Beba qui a réceptionné les deux plateformes revendicatives de la jeunesse du grand Ouest a au nom du gouverneur salué cette démarche républicaine sous le respect des dispositions et la disponibilité du gouverneur à recevoir ce message conformément à leur correspondance. Il retient à priori que ces revendications touchent la plupart des secteurs de la vie humaine et souhaite de ce fait qu’ensemble tous les acteurs examinent ces plateformes dans l’espoir d’y trouver des solutions. Bernard Beba souligne cependant qu’étant donné qu’il s’agit du Grand Ouest (Boucle du Mouhoun, Cascades, Hauts Bassins et Sud-Ouest) les copies des revendications seront remises aux autres gouverneurs des régions concernées.

Haoua Touré
Lefaso.net

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