Planification familiale : Promouvoir l’utilisation des méthodes contraceptives pour prévenir les grossesses non-désirées

Publié le mercredi 11 juillet 2018 à 18h13min

PARTAGER :                          
Planification familiale : Promouvoir l’utilisation des méthodes contraceptives pour prévenir les grossesses non-désirées

Faire l’état de la situation des grossesses non-désirées et de l’utilisation des méthodes contraceptives, c’est l’objectif de la caravane « 100 jours pour convaincre sur la planification familiale ». Partis le 25 juin 2018, les caravaniers ont, pour cette deuxième étape, déposé leurs valises dans la région des Hauts- Bassins, précisément dans la province du Tuy. Ils y ont séjourné du 1er au 7 juillet 2018.

« Comparativement aux autres districts de la région des Hauts-Bassins, l’utilisation des méthodes contraceptives est relativement peu élevée, soit 19% pour la commune, contre 23% pour la région », a noté le Dr Saidou Bagaya, Médecin-chef du district sanitaire (MCD) de Houndé. En effet, dit-il, le phénomène des grossesses non-désirées est une réalité dans la commune et lorsque les jeunes filles tombent enceintes, elles sont souvent bannies de leurs familles et rejetées par la société.

C’est le cas de Salimata Ba, dans la commune de Founzan, une localité située à environ 40 kilomètres de Houndé. Agée de 19 ans, Salimata, par ignorance, est tombée enceinte à l’âge de 16 ans, après avoir eu des rapports sexuels non-protégés avec son petit ami.
Rejetée par sa famille, la jeune fille nous confie avoir perdu deux années scolaires à cause de sa grossesse. « À l’époque, quand mes ainés me parlaient de méthodes contraceptives, je leur répondais que c’était une pratique réservée aux adultes », se souvient cette élève en classe de 4e, soulignant que « j’ai des regrets pour cette erreur que j’ai commise.

Ma fille de 2 ans et moi, nous sommes une charge pour mes parents et je ne suis pas fière de cette situation ». Puis de poursuivre : « Lorsque mon papa me regarde, je sens de la déception dans son regard, mais je le comprends, je suis sa fille unique. »

Toutefois, Salimata refuse de baisser les bras. À son tour, elle appelle ses jeunes sœurs à écouter les conseils des ainés pour éviter les grossesses non-désirées et les maladies sexuellement transmissibles. « J’invite les jeunes filles à aller dans les centres de santé pour écouter les conseils des médecins sur les méthodes contraceptives », a-t-elle lancé.

Pierre Boni, désemparé par la situation de ses filles, raconte combien il a été négligeant sur les méthodes contraceptives.

Après Founzan, cap a été mis sur Koumbia, où nous avons rencontré Pierre Boni. Il est père de deux filles âgées respectivement de 16 et 18 ans, toutes deux enceintes. Pierre Boni est aujourd’hui désemparé. Les deux partenaires de ses filles ont refusé de reconnaître les grossesses. « Mes filles ont pourtant reçu une éducation basée sur la religion et je n’ai pas voulu leur parler des méthodes contraceptives, au risque de leur laisser une porte ouverte au vagabondage sexuel », a-t-il confié.

Aminata Rachelle Ouédraogo, sage-femme responsable du centre d’écoute pour jeunes de l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF) de Bobo-Dioulasso, invite les jeunes à s’intéresser aux services de sa structure.

Soulignant que le taux de natalité chez la frange jeune de la population est très élevé, madame Ouédraogo soutient : « Nous recevons des jeunes sans distinction. Ce n’est pas par ce que je suis jeune que je n’ai pas droit à la sexualité. Tous les jeunes qui expriment le besoin d’avoir des produits contraceptifs pour mieux gérer leur sexualité sont les bienvenus. » Et de renchérir que des jeunes dont l’âge est compris entre 10 et 24 ans fréquentent les centres de l’ABBEF.
« Nous leur offrons toutes les méthodes contraceptives sans restriction », a-t-elle conclu.
Pour cette étape de Tuy, les communes de Boni, Founzan, Koumbia et Bereba ont été visitées.

Amandine Kabo

PARTAGER :                          
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique