Bobo-Dioulasso : Une fausse rumeur provoque une manifestation de conducteurs de tricycles

Publié le jeudi 12 juillet 2018 à 18h42min

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Bobo-Dioulasso : Une fausse rumeur provoque une manifestation de conducteurs de tricycles

Dans la soirée du mercredi 11 juillet 2018, le commissaire principal de police de la ville de Bobo-Dioulasso, Oumarou Songné, a organisé une conférence de presse, suite à la marche des conducteurs de tricycles dans la matinée du même jour. Ces derniers manifestaient pour dénoncer la mort d’un des leurs, suite à une supposée course-poursuite avec la police. Il s’agissait donc, pour le commissaire, à travers cette rencontre avec les Hommes de médias, de démentir cette information.

Le mercredi 11 juillet 2018 à Bobo-Dioulasso, un groupe de conducteurs de tricycles a manifesté dans les artères de la ville au motif qu’une équipe de patrouille de la police nationale aurait eu un incident avec un des leurs, qui aurait par la suite succombé à ses blessures. Selon les manifestants, leur collègue aurait été pourchassé par les policiers, ce qui aurait causé l’accident ayant conduit à sa mort.

Selon le commissaire principal, Oumarou Songné, cette manifestation des conducteurs de tricycles et leurs déclarations ne sont rien d’autre qu’un montage pour défendre et pérenniser le transport des personnes dans les tricycles. C’est pourquoi, à travers cette conférence de presse, il a tenu à éclairer l’opinion publique et les Bobolais en particulier. « Aucune équipe de la police n’a pourchassé un conducteur de tricycle dans la tournée du 10 juillet.

Le personnel a reçu la consigne de ne pas poursuivre un conducteur de tricycle transportant des passagers. Et il n’y a pas eu un incident entre la police et un conducteur de tricycle dans la journée du 10 juillet, ayant occasionné des blessures et pis, entraîné mort d’homme », a martelé le commissaire Songné.

À l’en croire, le mardi 10 juillet 2018, une équipe de patrouille du commissariat central de police de la ville de Bobo-Dioulasso a effectivement rencontré un conducteur de tricycle qui transportait neuf femmes. L’équipe a demandé au conducteur de s’arrêter et celui-ci, au lieu de coopérer, a viré immédiatement dans la rue suivante. « L’équipe de la patrouille a continué sa mission, sans le poursuivre », a-t-il signifié.

Selon les dires du commissaire, c’est quelques temps après, toujours dans leur tournée, que l’équipe a vu un attroupement et elle s’est rendue à cet endroit pour vérification.
« Arrivés sur les lieux, ils [les policiers] ont constaté que c’est le conducteur du tricycle qui avait refusé de s’arrêter, qui venait de faire un accident, sans les femmes à bord » a-t-il déclaré, poursuivant que : « Immédiatement, le chef d’équipe a fait appel aux sapeurs pompiers qui l’ont évacué au CMA de Do pour une prise en charge, car il avait une petite blessure au front ».

Le président de l’association des conducteurs de tricycles (en chemise pagne) et la victime, Issouf Kaboré (en bleu noir).

À en croire le commissaire, le blessé a été pris en charge et libéré quelques temps après. Visiblement bien portante, la victime de l’accident, Issouf Kaboré, était présente à la conférence de presse, en compagnie du président de l’association des conducteurs de tricycles de la ville de Bobo-Dioulasso.
Surpris par la tournure des évènements, Issouf Kaboré confie être étonné par la réaction de ses collègues. « Lorsque j’ai été interpellé, j’ai eu peur et j’ai voulu m’échapper. Dans le virage, les neuf dames ont eu le temps de descendre du tricycle, mais j’ai terminé ma course dans un caniveau. J’ai été libéré le même jour [de l’hôpital] », a-t-il témoigné.

Tidiane Kologo, président de l’association des conducteurs de tricycles de Bobo-Dioulasso, quant à lui, a tenu à lancer un appel de sensibilisation aux conducteurs de tricycles, pour le respect des lois.
Aussi a-t-il invité ses collègues à toujours vérifier les informations avant toute manifestation, afin d’éviter des troubles au Burkina Faso. « J’invite mes frères à éviter vraiment les comportements d’incivisme. J’affirme que notre collègue, Issouf Kaboré, n’a rien et il n’a même pas passé la nuit à l’hôpital », a-t-il affirmé.

Cette rencontre a été une occasion pour le commissaire Songné de rappeler à tous que la note interdisant le transport des passagers dans les tricycles dans la ville de Sya, est toujours en vigueur. « Si les gens n’arrêtent pas, ils seront poursuivis et sanctionnés sévèrement, même les passagers qui embarquent dans les tricycles », a-t-il conclu.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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