An 4 de l’insurrection : Une coalition d’OSC de Bobo rend hommage aux martyrs

Publié le jeudi 1er novembre 2018 à 20h24min

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An 4 de l’insurrection : Une coalition d’OSC de Bobo rend hommage aux martyrs

A l’occasion de la commémoration de l’an 4 de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, la Coalition des OSC de Bobo (COB) a tenu, le mercredi 31 octobre 2018 à Bobo-Dioulasso, une conférence de presse. Une occasion pour cette coalition de rendre hommage à toutes les victimes tombées au cours des manifestations, et aussi faire une analyse de la situation nationale.

30 et 31 octobre 2014 – 30 et 31 octobre 2018, voilà quatre ans que le peuple burkinabè exprimait, à travers un mouvement populaire, sa quête d’approfondissement de la démocratie et de justice sociale. C’est en souvenir de ce moment historique que la Coalition des OSC de Bobo (COB) a tenu cette conférence de presse, pour témoigner sa solidarité aux familles des victimes et demander justice pour tous les martyrs.

Ainsi, au cours de cette commémoration, une minute de silence a été observée en la mémoire des victimes. « En termes de souvenir, nous voudrons rendre hommage aux fils et filles du pays tombés au champ d’honneur pour la patrie. Nous voudrons aussi avoir une pensée pour l’ensemble des personnes blessées dont certains, jusqu’à une date récente, étaient en quête de soins appropriés. Aussi, nous voulons saluer à juste titre, l’action du Haut-conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), qui a permis de restaurer la dignité des insurgés blessés », a laissé entendre Gustave Somé, coordinateur de la COB.

Dans la même perspective, les membres de la coalition invitent le HCRUN et le gouvernement à proposer et à mettre en œuvre un mécanisme d’indemnisation des victimes blessées, ainsi que des ayants-droit des victimes décédées, y compris ceux du coup d’Etat manqué de septembre 2015. Toutefois, le coordinateur de la COB, Gustave Somé, a relevé que la commémoration de l’an 4 de l’insurrection populaire se déroule de façon dispersée.
« Les associations de victimes et de parents de victimes, le gouvernement, les organisations de la société civile, les syndicats, chacun, de son côté, déploie ses initiatives pour un moment qui devrait appeler à l’union et à la cohésion », a-t-il déploré.

Cette situation, selon lui, doit interpeler tous les fils et filles du pays « car si l’insurrection a brillé par son caractère populaire, tous, nous devons être sérieusement inquiets de cette dispersion des forces qui traduit inéluctablement un délitement des rapports entre certains acteurs-clés de l’insurrection et une divergence des aspirations sociales et politiques actuelles ».
Il invite cependant le peuple burkinabè à ne pas se tromper sur les motivations réelles de l’insurrection. Car il estime que si la modification de l’article 37 a été la cause immédiate, les causes profondes résident dans la quête de la justice sociale et la satisfaction des besoins de base.

Une invite à l’unité nationale

Ainsi, en ce jour anniversaire, la COB a saisi cette occasion pour donner sa lecture de la situation nationale et inviter les fils et filles du pays à l’union, pour le développement du Burkina Faso. Gustave Somé a ainsi souligné les incessantes attaques de nature terroriste dans le pays, la persistance des tensions politiques et des revendications sociales.
A tout cela s’ajoute la croissance de la demande sociale, notamment les tensions autour des lotissements et attributions de parcelles, ainsi que des promotions immobilières.

Au regard des nombreuses attaques terroristes auxquelles le pays fait face, les conférenciers ont souhaité, de la part du gouvernement, un accompagnement des Forces de défense et de sécurité (FDS) en termes d’équipements et de prise en charge financière et l’engagement d’un processus urgent de dialogue sous l’égide des autorités morales sur les questions qui cristallisent les tensions.

Par ailleurs, ils ont souhaité l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de réponse en vue d’apporter assistance aux populations du Sahel, particulièrement à celles déplacées ; et le renforcement du dialogue social avec un accent sur sa sincérité en vue de réduire les tensions sociales au Burkina Faso.

Pour le coordinateur de la COB, pendant que notre pays est confronté à de fortes menaces extérieures, entretenir des tensions internes est simplement suicidaire. C’est pourquoi il invite le peuple burkinabè à plus de solidarité et de paix. Aussi, la COB s’engage dans un processus d’accompagnement de la gestion des passifs liés aux lotissements dans la ville de Bobo-Dioulasso à travers la mise en place d’un comité de facilitation, de conciliation et de suivi.

Si certaines organisations ont prôné le retour de Blaise Compaoré au Burkina Faso, la COB, pour sa part, ne partage pas ce même avis. Pour le coordinateur, « le retour de Blaise Compaoré n’apportera pas grandes choses au pays, mais fera plutôt revenir les choses en arrière ».

Romuald Dofini
Lefaso.net

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