Bobo-Dioulasso : Les élèves et les étudiants battent le pavé pour soutenir leurs camarades des zones touchées par le terrorisme

Publié le jeudi 10 janvier 2019 à 18h34min

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Bobo-Dioulasso : Les élèves et les étudiants battent le pavé pour soutenir leurs camarades des zones touchées par le terrorisme

Les élèves et les étudiants de la région des Hauts-Bassins, réunis au sein de l’Association des élèves et étudiants pour l’émergence du Faso (AEEEF), ont organisé, ce jeudi 10 janvier 2019 à Bobo-Dioulasso, une marche-meeting de soutien à leurs camarades et aux enseignants des zones touchées par le terrorisme. Ils veulent ainsi témoigner leur soutien aux milliers d’élèves du Sahel, de l’Est et du Nord du Burkina Faso qui, jusqu’à aujourd’hui, n’ont toujours pas repris le chemin de l’école à cause des multiples attaques terroristes. Aussi, ils exhortent le gouvernement à redoubler d’efforts pour assurer la sécurité dans ces zones touchées, afin que leurs camarades puissent reprendre les cours.

Environ 7 000 manifestants composés d’élèves et d’étudiants pour la plupart et de membres d’organisations de la société civile, ont pris part à cette marche-meeting de soutien aux élèves et aux enseignants des régions du Nord, du Sahel et de l’Est du Burkina, éprouvés par les attaques terroristes. Portée par l’Association des élèves et étudiants pour l’émergence du Faso (AEEEF), cette marche est destinée à soutenir et rendre hommage aux élèves et enseignants aux des régions durement frappées par les attaques terroristes.

La marche est partie du parvis de la Bourse du travail pour rejoindre le gouvernorat où les différents responsables des structures associatives ont lu leur motion, suivi de la remise des collections de lettres de solidarité et d’encouragement destinées aux élèves et enseignants des zones touchées.

Elvis Somda, président de l’AEEEF

En effet, la situation sécuritaire dans ces régions du pays devient de plus en plus inquiétante. Les groupes terroristes sèment la terreur partout, en s’attaquant au système éducatif. « Ces terroristes ont entrepris de bloquer notre système éducatif dans la partie septentrionale et l’Est du pays. Menaces, incendie d’écoles, enlèvement et assassinats d’enseignants forment entre autres leur mode opératoire pour installer la psychose au sein de la population », a indiqué Elvis W. Landry Somda, président de l’AEEEF.

Les récentes statistiques officielles indiquent que près de 600 établissements sont fermés, mettant dans la rue environ 500 000 élèves dans ces zones concernées. C’est au regard de ce « triste bilan » que l’AEEEF a initié cette marche, qui vise aussi à apporter du soutien aux Forces de défense et de sécurité (FDS) qui luttent intensivement pour repousser les terroristes.

« A travers cette marche-meeting de solidarité et de soutien, nous voulons rendre hommage à l’ensemble des élèves, enseignants et agents d’éducation qui ont perdu la vie suite à des enlèvements et attaques lâches et barbares. Nous réaffirmons notre ferme volonté à soutenir les élèves et enseignants des régions du Nord, du Sahel et de l’Est durement éprouvés par ces attaques », a laissé entendre le président de l’AEEEF.

Conscients du rôle important et déterminant de l’éducation dans le développement d’une nation, les manifestants ont souhaité, de la part du gouvernement, plus de décisions politiques permettant aux FDS d’être efficaces sur le terrain des opérations. Ils ont aussi proposé d’accentuer les dispositifs sécuritaires et d’accroître les fréquences de patrouilles autour des écoles du Nord, du Sahel et de l’Est afin de mettre en confiance tous les acteurs de l’éducation, pour une reprise diligente des cours.

« Au nom de toutes ces structures et par ma voix, nous condamnons fermement ces attaques barbares qui endeuillent toute la nation burkinabè. Au regard des dégâts énormes causés par ces forces du mal, l’AEEEF et ses structures membres prennent l’engagement d’assurer une franche collaboration et une détermination à œuvrer aux côtés des autorités pour vaincre toutes les forces du mal », a dit Elvis Somda. Tout en félicitant le gouvernement pour les actions fortes déjà entreprises dans la lutte contre le terrorisme, les marcheurs espèrent voir la reprise des cours dans les trois régions citées.

Antoine Atiou, gouverneur de la région des Hauts-Bassins

Ils ont été reçus au gouvernorat par les premiers responsables de la région. Le gouverneur des Hauts-Bassins, Antoine Atiou, a salué l’initiative de la marche. Selon lui, le gouvernement a pris le phénomène à bras-le-corps. Car il estime que « des mesures fortes conjuguées aux mesures intelligentes sont en train d’être prises pour contrer cette vague de terrorisme que nous subissons depuis quelques années ».

Par ailleurs, il a souhaité la contribution des élèves et étudiants dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso par le renseignement. Il a indiqué que la lutte contre le terrorisme n’est qu’une question de temps. Toutefois, il reste confiant qu’avec les mesures qui sont prises par le gouvernement, le Burkina Faso pourra vaincre le terrorisme pour permettre aux élèves de ces différentes zones, de reprendre la route de l’école.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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