Education inclusive : Les élèves de l’école Colsama de Bobo se mobilisent

Publié le jeudi 14 mars 2019 à 16h04min

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Education inclusive : Les élèves de l’école Colsama de Bobo se mobilisent

Pour la 4ème fois depuis 2016, à l’initiative de l’Organisation Dupont pour le développement social (ODDS), les élèves des école primaires de Bobo-Dioulasso ont tiré la sonnette d’alarme pour une éducation inclusive. Cette année, c’est l’école primaire de Colsama qui a abrité cette activité, le mercredi 13 mars, sous le patronage du gouverneur des Hauts-Bassins Antoine Atiou, et le parrainage de Tahirou Traoré Coordonnateur national de la coalition nationale pour l’Education pour tous au Burkina Faso. C’était en présence du maire de l’arrondissement 7 de la commune de Bobo-Dioulasso, Herman Sirima.

La campagne « Tirer la sonnette d’alarme pour l’éducation inclusive » est une initiative qui se veut mondiale, et à laquelle l’Organisation Dupont pour le développement social (ODDS) et ses partenaires adhèrent, au regard des réalités rencontrées sur le terrain concernant la problématique de la scolarisation des enfants et jeunes en situation de handicap.

Cette campagne a pour objectif de contribuer à attirer davantage l’attention des décideurs, des partenaires techniques et financiers et des acteurs du monde éducatif pour plus d’investissement dans l’éducation inclusive en faveur des enfants et jeunes en situation de handicap au Burkina Faso.

Herman Sirima maire de l’arrondissement 7 de Bobo

C’est dans le cadre de cette activité que les élèves des blocs Colsama (plus de 4000 élèves), les enseignants, les autorités politiques, les partenaires techniques de l’ODDS et d’autres acteurs du monde éducatif, ont tiré le mercredi 13 mars 2019, la sonnette d’alarme en faveur de l’éducation inclusive. L’activité a consisté en une interpellation des autorités et des acteurs de l’éducation au Burkina Faso par les élèves, pour la prise en compte des personnes en situation de handicap dans les différentes formations scolaires. Aussi, les élèves concernés par l’activité ont-ils plaidé pour des mesures adéquates et rapides aux fins de favoriser l’accès des enfants en situation de handicap à l’école publique.

Mme Kobandé une maman d’enfant Handicapé scolarisé

Pour se faire entendre par les différents acteurs qui sont interpellés, ces élèves ont leur méthode : faire beaucoup de bruit en utilisant tous les moyens à leur portée, comme des cloches, sifflets, tam-tams, djembés, sirènes, vuvuzelas, boites vides, etc. Le cocktail de tintamarre dure seulement une minute et est entrecoupé de lecture de messages. Pour mémoire, l’activité n’est pas propre au Burkina Faso seulement. En effet, elle a lieu chaque année presque dans le monde entier, à la même période, c’est-à-dire dans la dernière semaine du mois de mars.

Au Burkina Faso, l’ODDS a adhéré à l’activité en 2016, avec l’ambition qu’à moyen ou long terme, toutes les écoles du Burkina Faso observeront chaque année, à la même période (autour du 20 mars), la minute de sonnette d’alarme, jusqu’à ce que les écoles publiques deviennent accessibles aux enfants en situation de handicap.
Ainsi en 2016, les élèves étaient environ 900 au Lycée Ouezzin Coulibaly ; en 2017 environ 1000 aux écoles Colma C ; en 2018, plus de 22 000 de 39 établissements scolaires à travers toutes les treize régions du Burkina Faso dont 1500 élèves dans la région des Hauts-Bassins à tirer la sonnette et environ 264 540 à travers 1584 écoles dans 24 pays dans le monde.

Sœur Natalie Dembelé Coordinatrice du Programme Handicap et Développement Inclusif de l’ODDS

Selon la Coordinatrice du Programme handicap et développement inclusif de l’ODDS, Sœur Natalie Dembelé, « le bilan des 3 campagnes antérieures est positif car les chefs de circonscription, les encadreurs pédagogiques et les enseignants sont de plus en plus sensibles et réceptifs à l’éducation inclusive ».

Ils sont encore nombreux, les enfants en situation de handicap au Burkina Faso qui ne connaissent toujours pas le chemin de l’école. Selon les données du recensement général de la population et de l’habitat de 2006 au Burkina, 73,4% des enfants en situation de handicap scolarisables (7-12 ans), ne sont pas scolarisés.

Des sous-activités ont accompagné la sonnette d’alarme des élèves : le test kit scolaire où les élèves évaluent eux-mêmes le degré d’accessibilité de leurs écoles, en relevant tout aspect limitant ou empêchant les enfants en situation de handicap d’y être à l’aise ; le relais de sonnette d’alarme.

Haoua Touré
Lefaso.net

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