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Journées portes ouvertes de la SONABEL : Un cadre d’échanges avec la population

LEFASO.NET | Par Romuald Dofini

lundi 8 avril 2019, par jack

La ville de Bobo-Dioulasso a abrité, du 27 au 29 mars 2019, les premières journées portes ouvertes de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL). L’objectif de cette société, à travers l’organisation de ces journées, est de montrer sa volonté de mieux se rapprocher des populations de la région des Hauts-Bassins, afin de partager avec elle son mode de fonctionnement. A cet effet, elle a tenu un panel le vendredi 29 mars dernier, à la Maison de la culture Monseigneur-Anselme-Titiama-Sanon.

Communier avec le grand public et particulièrement avec sa clientèle dans la région de l’Ouest, c’est la mission que s’est assigné la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), à travers l’organisation de ces journées portes ouvertes dans la ville de Bobo-Dioulasso. Une occasion qui est offerte à la population de mieux connaître la SONABEL, ses missions et son fonctionnement. Ce panel se veut ainsi un cadre d’échanges entre les responsables de la société et la population de Sya. Plusieurs communications ont ponctué ce panel.

La première communication a porté sur le mix énergétique en 2017 et 2018. Elle a été présentée par Pascal Hema, ingénieur électromécanicien, directeur du transport et des mouvements d’énergie. Il a d’abord fait l’historique de la SONABEL. Selon lui, la société privée française « Energie AOF », aujourd’hui SONABEL, a vu le jour en 1954 à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Son siège était basé à Dakar. En 1968, on assiste à la création de la VOLTELEC, société anonyme au capital de 1 million de F CFA.

Et en 1984, avec le changement du nom du pays, la VOLTELEC devient Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL). Par décret n°2013-693/PRES/PM/MME/MEF/MICA du 13 août 2013 portant modification du capital social de la société, le capital de la SONABEL est passé à 63 308 270 000 de F CFA. Cette société a pour mission de produire, transporter, importer, exporter, distribuer et commercialiser l’énergie électrique sur toute l’étendue du territoire burkinabè.

Société d’Etat, elle est placée sous trois tutelles à savoir le ministère de l’Energie (tutelle technique et administrative assurée) ; le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat (tutelle de gestion exercée) et le ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (tutelle financière exercée). La SONABEL est composée d’un conseil d’administration composé de huit membres et d’un observateur.

Après l’historique de la société, le communicateur a fait un état des lieux du mix d’énergie électrique. A l’en croire, le mix d’énergie électrique est formé par les sources thermiques dont la capacité installée est de 281 MW ; les sources hydroélectriques avec une capacité installée de 32 MW ; les sources solaires de deux centrales (Ziga : 1,1 MWc ; Zagtouli : 33 MWc) ; les importations d’énergie en provenance de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Bénin et du Togo.

En 2017, l’ensemble des énergies produites et importées a été de 1670,532 GWh. La part de la production solaire a représenté 1% de l’ensemble des énergies produites et importées. « La contribution de la production thermique a baissé en 2018 au profit des énergies importées et des énergies renouvelables (solaire et hydroélectricité) », a laissé entendre Pascal Hema.

La deuxième communication, présentée par Pazouki-Nam Aristide Ouédraogo, directeur de la distribution à la SONABEL, a porté sur l’électrification des nouvelles zones et le branchement des nouveaux clients au réseau de la SONABEL. Dans le monde moderne, l’électricité est omni-présente. Mais, selon les endroits, en ville ou en campagne, l’accès à ce service s’obtient à des moments différents et tous ne bénéficient pas de la même technologie.

« L’électricité circule depuis le lieu où elle est fabriquée jusqu’à à l’endroit où elle est consommée, par l’intermédiaire d’un réseau de lignes électriques aériennes ou souterraines. Il permet de transporter et de distribuer l’énergie électrique sur l’ensemble du pays et même d’exporter vers les pays voisins. Il est organisé à la manière d’un réseau routier avec ses grands axes, ses axes secondaires et ses échangeurs », a-t-il expliqué.

Le taux d’électrification du Burkina est d’environ 20% et en fin 2018, le nombre d’abonnés était estimé à 669 447. Toutefois, la société ambitionne d’atteindre, en fin 2020, 1 million d’abonnés. Selon le communicateur, il existe plusieurs paliers de branchements, notamment le branchement location 3A, le branchement normal 5/15A, le branchement normal 10/30A 2 fils, le branchement normal 10/30A 4 fils et le branchement normal double tarif. « Il est important de bien estimer la puissance de l’abonnement de votre système de comptage. Ni trop haute pour éviter le gaspillage, ni trop basse pour éviter les disjonctions », a indiqué Pazouki-Nam Aristide Ouédraogo.

Lassana Zoungrana, directeur de la production, a exposé sur « Enjeu et défis du mix énergétique : état des lieux des différentes sources de production d’électricité de la SONABEL ». Il a ainsi fait un aperçu général des différentes sources de production d’électricité dans le monde ainsi que les différentes sources de production d’électricité de la SONABEL. Il a fait cas des contraintes liées à la disponibilité de ces sources de production en période de pointe et de la contribution des différentes sources à la production nationale.

Les perspectives de renforcement de la production nationale d’électricité ont été expliquées également au public. Selon le communicateur, la disponibilité de l’électricité dans un pays constitue un enjeu majeur pour son développement. En effet, au Burkina Faso, les ressources énergétiques sont limitées surtout en ce qui concerne les énergies conventionnelles. Les besoins en électricité sont énormes et s’accroissent au fil des années (10 à 12%).

Dans sa communication, il a expliqué que l’électricité est produite à partir de matières premières que la nature renouvelle en permanence. Il s’agit principalement de l’eau (l’hydroélectricité), le vent (les éoliennes), le solaire (solaire photovoltaïque, solaire thermique), la chaleur du sous-sol (la géothermie), les matières organiques (plantes, arbres, déchets d’animaux, déchets agricoles, déchets urbains, etc.) et les énergies marines (hydrolienne).

La SONABEL dispose principalement de trois sources de production, à savoir le thermique diesel, l’hydroélectricité et le solaire photovoltaïque. Le communicateur a noté que plusieurs facteurs peuvent expliquer l’indisponibilité par moments des moyens de production nationale. « Les pannes fortuites qui surviennent pendant l’exploitation des groupes, la disponibilité de certaines pièces spécifiques de rechange, la pluviométrie qui impacte les niveaux d’eau dans les barrages », a-t-il cité.

Cependant, des perspectives sont en cours afin de renforcer la production nationale d’électricité à court terme. Face aux besoins énergétiques qui sont de plus en plus croissants, il estime que le mix énergétique constitue la meilleure solution pour assurer la disponibilité et l’accès à tous de cette électricité. Car, selon lui, l’accès à l’électricité est l’un des piliers du développement et de la modernisation de tout pays en voie de développement comme le Burkina Faso.

La facturation de l’électricité et les nouveaux moyens de paiement ont été abordés par Souleymane Ouédraogo, directeur commercial et de la clientèle. Afin d’éviter à sa clientèle les longues attendes pour payer les factures, la SONABEL a mis en place un nouveau moyen de paiement des factures plus fiable et plus simple. « Notre objectif, c’est d’offrir une meilleure qualité de service à la clientèle de la SONABEL en diversifiant les canaux de vente de crédit d’énergie prépayée et de règlement des factures d’électricité, notamment garantir la disponibilité des services de vente de crédit d’énergie sept jours sur sept et 24 heures sur 24, assurer la disponibilité des services de vente de crédit d’énergie sur toute l’étendue du territoire », a dit le communicateur.

Une communication a été faite également sur le projet « Backup solaire » qui est un projet du ministère de l’Energie. Ce programme a pour objectif d’accroître l’accessibilité et la fourniture permanente de l’énergie aux ménages et aux PME/PMI. Il vise à disponibiliser 10 000 kits solaires aux ménages et PME PMI, d’ici à la fin 2020.

La dernière communication a porté sur les attentes et les préoccupations des consommateurs et a été présentée par Daniel Da Hien de la Ligue des consommateurs du Burkina. Dans son exposé, il a parlé des droits fondamentaux et devoirs du consommateur, les actions citoyennes de protection et les préoccupations des consommateurs dans le secteur de l’énergie. Au titre des devoirs, il a souligné que le consommateur a le devoir d’être averti, c’est-à-dire de s’informer suffisamment sur les biens et les services qu’il utilise ; d’être actif, c’est-à-dire de se défendre lorsqu’il sait que sa cause est honnête et juste et d’être socialement responsable, etc.

Depuis quelques années, et particulièrement depuis 2008, notre pays est confronté à une crise énergétique dont la manifestation visible est le délestage de longue durée. Cette crise persistante a des impacts néfastes aussi bien sur toute l’économie que sur les consommateurs, individuellement et collectivement. Et ce, malgré l’effort fourni par la SONABEL pour répondre au besoin de croissance de la demande en électricité au Burkina. Les attentes et préoccupations des consommateurs sont énormes.

« Chaque année, surtout aux périodes de forte canicule, accompagnées très souvent de délestages intempestifs, il est de coutume pour les autorités en charge de l’énergie de trouver des explications pour justifier leur incapacité à satisfaire les besoins énergétiques des consommateurs. Malgré les multiples annonces et promesses d’une fin prochaine des délestages, la réalité pour le consommateur est de plus en plus pénible », a fait savoir Daniel Da Hien.

C’est pourquoi il a indiqué qu’il y a une nécessité aujourd’hui de repenser les attributions de la nationale de l’électricité. En effet, l’une des préoccupations majeures de la population burkinabè est l’énergie. Elle est aussi au cœur de l’activité socio-économique du pays. Malheureusement, elle est aujourd’hui une denrée précieuse, inaccessible et indisponible. Face aux coupures d’électricité programmées, la Ligue des consommateurs du Burkina invite les usagers à s’adapter à ces contraintes.

La ligue a aussi demandé à la SONABEL de cesser l’application de la pénalité car elle estime que l’application d’une pénalité de retard n’est autorisée par aucun texte (loi, ordonnance, règlement, etc.). Par ailleurs, elle a souhaité que la société communique sur les modalités et conditions de dédommagement des consommateurs qui, du fait des coupures d’électricité, ont enregistré des dégâts de toutes sortes ; que le calendrier de délestage proposé par la SONABEL connaisse une appréciation de nos autorités car « le sacrifice devra être consenti par tous ».

Malgré les efforts de la SONABEL, la demande reste plus forte que l’offre. Dans un tel contexte, économiser l’énergie participe au bonheur de tous. C’est pourquoi la Ligue des consommateurs du Burkina invite les consommateurs à adapter leur mode de consommation à la réalité du moment.

Cela passe par des attitudes et gestes simples, comme éteindre toutes les lampes inutilement allumées, garder les portes et les fenêtres fermées lorsque le climatiseur est en marche, utiliser les ampoules Led, éviter d’ouvrir et refermer le réfrigérateur ou le congélateur sans besoin impératif et éteindre tous les appareils consommateurs d’énergie aux heures de décente ou en cas d’absence prolongée. La ligue a saisi cette occasion pour saluer tous les efforts de recherche de solutions et le pari pris par la SONABEL pour améliorer et étendre ses services à toute l’étendue du territoire national.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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