Grève du SYNTSHA : Pas de service minimum pour les patients de Bobo-Dioulasso

Publié le mercredi 17 avril 2019 à 17h11min

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Grève du SYNTSHA : Pas de service minimum pour les patients de Bobo-Dioulasso

Les travailleurs de la santé humaine et animale observent, sur toute l’étendue du territoire national, une grève de 48 heures les mercredi 17 et jeudi 18 avril 2019, pour exiger le respect concret du protocole d’accord que leur syndicat a signé avec le gouvernement le 13 mars 2017. A Bobo-Dioulasso, le mot d’ordre de grève est respecté par un sit-in des agents à la Bourse du travail. Selon le responsable de la formation syndicale du SYNTSHA des Hauts-Bassins, Gustave Somda, aucun service minimum n’est assuré dans la région.

Le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a décidé d’observer une grève de 48 heures sur toute l’étendue du territoire burkinabè, les 17 et 18 avril 2019. La particularité de cette grève à Bobo-Dioulasso, c’est qu’aucun service minimum n’est assuré dans les différents districts sanitaires.

Du service des urgences, en passant par la maternité et le bloc opératoire du Centre hospitalier universitaire Souro-Sanou, aucun service minimum n’était assuré, à notre passage ce mercredi 17 avril. Tous les bureaux sont fermés et aucun « homme en blouse blanche » au sein de l’hôpital. Ainsi, les malades sont laissés à eux-mêmes, couchés dans les salles ou en train de faire la ronde en espérant de rencontrer un agent de santé qui viendrait à leur secours. A en croire Gustave Somda, responsable de la formation syndicale du SYNTSHA des Hauts-Bassins, ce sont tous les centres de santé de la région qui restent paralysés sous le poids de cette grève.

Gustave Somda

Ainsi, à travers ce mot d’ordre de grève, le syndicat souhaite la résolution de sa plateforme revendicative qui se résume à l’amélioration des conditions de travail et de vie des agents de santé, afin d’optimiser la qualité des soins offerts aux populations. « A travers cette grève, nous exigeons le respect concret du protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA du 13 mars 2017 », a précisé Gustave Somda.

Concrètement, le SYNTSHA exige du gouvernement, le respect du libre exercice des libertés démocratiques et syndicales, le droit de grève en particulier ; la prise de mesures diligentes pour un fonctionnement optimum des formations sanitaires et vétérinaires du pays et de la transparence dans la gestion ; l’arrêt de l’impunité, une lutte concrète contre la corruption, le racket dans les formations sanitaires et les services vétérinaires ; l’adoption suivie de mise en œuvre, en fin avril 2019 au plus tard, des statuts particuliers et du RIME dans les secteurs de la santé humaine et animale.

Par ailleurs, il souhaite le paiement, en fin avril 2019, des salaires et indemnités dus aux travailleurs au terme de la loi 057-2017/AN portant statut de la fonction publique hospitalière, en respectant la date d’effet le 1er septembre 2017 ; la mise en œuvre effective en 2019 du maintien de toutes les indemnités des travailleurs de la santé humaine et animale en stage ainsi que le respect de tous les autres engagements pris par le gouvernement dans le protocole d’accord de mars 2017.

« Le syndicat revendique le traitement diligent et approprié de sa plateforme revendicative. La revalorisation de la fonction soignante, l’amélioration effective des conditions de travail, le renforcement de l’effectif des équipes de travail, l’amélioration des conditions de formation à tous les niveaux. C’est vrai que tout est prioritaire au Burkina Faso, mais il y a des priorités dans les priorités. Lorsque vous arrivez dans les formations sanitaires, il nous manque l’essentiel pour le travail. Le plateau technique n’est pas à la hauteur de nos attentes. Nous ne pouvons pas continuer de soigner des malades qui sont couchés à terre. Il faut que le gouvernement revoie ça. Pour que les populations aient aussi des soins de qualité, il faut que le niveau de recrutement soit relevé », a développé Gustave Somda.

Selon lui, si à l’issue de cet arrêt de travail, des solutions satisfaisantes ne sont pas trouvées, le SYNTSHA se réserve le droit d’engager d’autres actions de lutte pour faire aboutir ses revendications. Une fois de plus, c’est le gouvernement qui est interpelé à travers son ministère de la Santé afin de trouver des solutions pour soulager un tant soit peu les populations.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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