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Fête du 1er-Mai : Les syndicats des Hauts-Bassins exigent la délocalisation des cimenteries CIMASSO et CIMAF

LEFASO.NET | Par Romuald Dofini

jeudi 2 mai 2019, par jack

Les travailleurs de la ville de Bobo-Dioulasso, à l’instar de ceux des autres localités du Burkina Faso, ont commémoré, le mercredi 1er mai 2019, la fête du travail. À l’occasion de cette journée, la coordination régionale de l’Unité d’action syndicale des Hauts-Bassins (UAS/Hauts-Bassins) a organisé une marche-meeting.

Partis de la Bourse du travail, les marcheurs se sont rendus au gouvernorat, pour livrer leur message au premier responsable de la région. Les militants de l’UAS contestent l’installation des cimenteries CIMASSO et CIMAF dans les zones convoitées par ces industries, car ils estiment que leur implantation jouera sur la qualité de l’eau dans la région.

La question de l’implantation des cimenteries CIMASSO et CIMAF, respectivement dans les zones de Kodéni et Bolibana de la ville de Bobo-Dioulasso, était au cœur d’une marche-meeting organisée par l’Unité d’action syndicale (UAS), le mercredi 1er mai 2019. Réunis à la Bourse du travail, les militants du mouvement syndical, ont par la suite convergé vers le gouvernorat de la région des Hauts-Bassins où ils ont livré leur message au gouverneur Antoine Atiou.

Antoine Atiou, gouverneur de la région des Hauts-Bassins

La préoccupation majeure soulevée par le secrétaire général de l’UAS/Hauts-Bassins, Bakary Millogo, concerne l’implantation des cimenteries CIMASSO et CIMAF dans les zones convoitées par ces industries. Selon le porte-parole du mouvement syndical, l’implantation de ces usines jouera sur la qualité de l’eau dans la région. C’est pourquoi les militants de l’UAS demandent une fois de plus la délocalisation de ces cimenteries.

« Si cette question préoccupe les citoyens, c’est parce qu’il s’agit d’une question fondamentale de la vie des populations. Il faut délocaliser CIMASSO. Elle n’a pas sa raison d’être à Kodéni. CIMAF aussi n’a pas sa raison d’être à Bolibana parce que la question de la pollution de la nappe phréatique est une préoccupation pour nous. Nous réitérons notre exigence que ces cimenteries soient délocalisées, conformément à la délibération de la première session ordinaire de la Délégation spéciale communale du 4 avril 2016, parce qu’elles sont implantées sur les zones protégées du Kou, mettant en danger la vie des populations de la ville et du pays par les risques de pollution de la nappe phréatique », a indiqué Bakary Millogo.

Bakary Millogo, SG de l’UAS_Hauts-Bassins

La deuxième préoccupation évoquée par les marcheurs, c’est la question de la location des locaux des juridictions dans la ville de Bobo-Dioulasso. En effet, depuis 2014 (année de l’insurrection populaire), le Tribunal du travail, la Cour d’appel et le Tribunal de grande instance sont en location (les anciens locaux ont été incendiés pendant l’insurrection d’octobre 2014). Pour des questions de transparence, les militants de l’UAS ont souhaité savoir à combien revient au gouvernement, la location mensuelle de ces locaux. Car ils estiment que quelques millions auraient suffit pour réhabiliter les anciens locaux. « Nous avons exigé, le 1er mai 2018, la résiliation des contrats de bail de certaines juridictions de la ville de Bobo-Dioulasso, en l’occurrence le Tribunal du travail, le Tribunal de grande instance et la Cour d’appel et la réhabilitation de l’ancien Palais de justice. Nous reconduisons cette revendication parce qu’elle est non-satisfaite et surtout parce que le gouverneur de la région que nous avons rencontré le 3 avril 2019, n’a pas pu mettre à notre disposition lesdits contrats de bail », a laissé entendre le secrétaire général de l’UAS/Hauts-Bassins.

Aussi, l’UAS demande la réhabilitation de certaines infrastructures qui font la fierté de la ville de Sya. « Nous tenons ce meeting à la Place de la mairie centrale, sur le chantier de la Bourse du travail en réhabilitation. Comme cette Bourse du travail, nous souhaitons que l’État réhabilite, dans les meilleurs délais, l’Hôtel de ville de Bobo-Dioulasso et dote ladite ville d’un gouvernorat digne de la deuxième ville du Burkina Faso », a ajouté Bakary Millogo.

Parlant de la situation nationale, l’UAS estime que « le MPP, plus de trois ans après son arrivée au pouvoir, ne montre pas qu’il peut apporter les solutions attendues aux préoccupations fondamentales de notre peuple (…) Il apparaît clairement que l’objectif fondamental du pouvoir MPP et alliés est de s’opposer farouchement à l’aspiration profonde des populations à un changement qualitatif en leur faveur, en remettant en cause les acquis de l’insurrection et de la résistance héroïque au putsch du 16 septembre 2015 ».

À l’occasion de ce 1er-Mai 2019, fête du travail, la coordination régionale de l’UAS des Hauts-Bassins a lancé un appel solennel à ses militantes et militants pour que, dans l’unité d’action, ils resserrent les rangs pour lutter contre l’impunité. L’UAS appelle aussi la jeunesse de la région à occuper la place qui lui revient dans la lutte pour la justice et le progrès social.

Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou, qui a reçu les marcheurs, a salué cette démarche pacifique des manifestants tout en les rassurant que leurs doléances seront prises en compte, pour le bonheur des Burkinabè. « Les points qui sont du ressort des autorités régionales, nous les examinerons ici et nous trouverons des réponses à ces préoccupations. Les points qui relèvent du niveau central, nous nous ferons le devoir de les transmettre au gouvernement pour que des solutions soient recherchées », a-t-il promis.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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