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Eau de boisson préemballée : Quatorze unités de production fermées à Bobo-Dioulasso

LEFASO.NET | Par Haoua Touré

lundi 13 mai 2019, par jack

Durant 72 heures, soit du 7 au 9 mai 2019, la Police de l’eau des Hauts-Bassins a effectué des contrôles dans les unités de production d’eau préemballée destinée à être utilisée comme eau de boisson. Quatorze unités, qui ne sont pas en règle, ont été fermées par la Police de l’eau.

La Police de l’eau des Hauts-Bassins a effectué, du 7 au 9 mai 2019, une sortie terrain dans les Hauts-Bassins pour contrôler les unités de production d’eau de boisson préemballée. Il s’est agi, de façon spécifique, de contrôler les autorisations d’implantation de forage, l’étude d’impact environnemental, le suivi de la qualité des eaux vendues, le payement de la Contribution financière en matière d’eau (CFE), l’autorisation d’implantation de l’usine, les autorisations de production et de commercialisation.

En effet, la problématique de l’accès à l’eau potable constitue de nos jours au Burkina Faso un enjeu majeur et un défi. Au regard des enjeux sur la santé des populations, le Laboratoire national de santé publique (LNSP) a réalisé plusieurs études. Ces études ont montré que sur l’ensemble des unités de production d’eau préemballée au Burkina Faso, seulement 70 avaient contracté un protocole avec un laboratoire certifié pour le contrôle régulier de leur eau, à la date du 12 septembre 2018. Cette situation est accentuée par le manque de suivi rapproché de ces sociétés.

Pour ce qui concerne la région des Hauts-Bassins, plus de 150 unités de production d’eau préemballée ont été dénombrées. À la date du 30 avril 2019, seulement 22 unités avaient signé un protocole de contrôle de qualité avec un laboratoire agréé, pour assurer un contrôle régulier de la qualité de l’eau qu’elles produisent.

Pour réglementer le secteur de la production et de la commercialisation des eaux de boisson préemballées, le gouvernement a pris un arrêté en 2015 pour réglementer l’implantation et l’exploitation des unités de production de ces eaux. C’est conformément à cet arrêté que la Police de l’eau a, depuis décembre 2017, contrôlé 46 unités de production.

L’équipe de contrôle, conduite par le chef de la Police de l’eau des Hauts-Bassins, Florentin Garba, et composée de gendarmes et de policiers ; d’agents des directions régionales en charge de l’environnement, du commerce, de l’eau et de l’assainissement ; d’agents du Laboratoire national de santé publique, a avoué faire souvent face à des récidivistes ou à des refus de contrôle.

C’est le cas d’un avocat, propriétaire de l’unité de production d’eau préemballée « Eau naturelle ». Depuis le passage de la Police de l’eau en 2018, cet homme de droit ne cesse de faire de la résistance.

Ainsi, au cours de la sortie du jeudi 9 mai 2019, la Police de l’eau n’a pas pu effectuer le contrôle de son unité de production, car l’agent de production était absent. Joint au téléphone, ledit agent a usé de subterfuges pour ne pas venir remettre la clé des locaux. L’équipe a donc remis une convocation au propriétaire (l’avocat) venu assister en personne au contrôle. Toutefois, le patron des lieux n’a pas facilité la tâche aux contrôleurs et s’est aussi mis à filmer toute la scène pour intimider l’équipe. Alors son téléphone a été saisi sur-le-champ sur ordre du procureur.

Cet incident n’a pas empêché l’équipe de continuer ses contrôles dans d’autres unités de production. Des convocations furent remises à certains endroits.

La mission du 7 au 10 mai 2019 s’est déroulée en deux phases : une première phase terrain qui a permis de contrôler 25 unités et une seconde qui a permis d’auditionner les responsables des unités et de dresser des procès-verbaux à transmettre au procureur du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso, pour ceux dont la situation l’exige.

Parmi les 25 unités de production d’eau préemballée contrôlées, seules deux unités étaient en règle et 17 ont été convoquées pour audition dans les locaux de la Direction régionale de l’eau et de l’assainissement des Hauts-Bassins. Pendant les audiences, dix amendes ont été payées, allant de 50 000 à 500 000 F CFA.

Par ailleurs, quatorze unités non en règle ont été fermées par la Police de l’eau. Aussi, la mission a décelé quatre unités illégales ne fonctionnant que la nuit, six ayant pour source d’eau l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), quatre ayant pour source d’eau des forages mais ne possédant aucune autorisation.

En outre, sept unités ont obtenu un délai de cinq mois pour se conformer à la réglementation en vigueur, car elles possèdent au moins un protocole avec un laboratoire agréé pour le suivi de la qualité de leurs eaux. Enfin, deux unités ont été sommées d’arrêter définitivement la production. Certaines fonctionnaient dans des conditions très insalubres et même à proximité des toilettes, selon le rapport de la mission.

Il est à noter que ces contrôles ont pour objectif de protéger la population et non d’empêcher qui que ce soit d’exercer le commerce d’eau préemballée destinée à être utilisée comme eau de boisson, selon le chef de la Police de l’eau des Hauts-Bassins, Florentin Garba.

Haoua Touré
Lefaso.net


Encadré
Les unités de production fermées par la Police de l’eau

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3. EAU NIKTIE
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