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Forêt classée de Kua : Une délégation gouvernementale échange avec les acteurs de Bobo

LEFASO.NET | Par Romuald Dofini

dimanche 26 mai 2019, par jack

Suite à la polémique autour du déclassement de 16 ha de la forêt classée de Kua pour y construire un centre hospitalier universitaire, une délégation gouvernementale, composée du ministre en charge de l’Administration territoriale, Siméon Sawadogo, du ministre de la Santé, Léonie Claudine Lougué/Sorgho et de celui en charge de l’Environnement, Nestor Batio Bassiere, a rencontré, ce samedi 25 mai 2019 à Bobo-Dioulasso, les « polémistes ».

Le déclassement de 16 hectares de la forêt classée de Kua dans la ville de Bobo-Dioulasso pour la construction d’un hôpital, continue de faire couler beaucoup d’encre. En effet, suite au passage d’une équipe de techniciens chinois sur le site dans la matinée du mercredi 22 mai 2019 pour un certain nombre de travaux, les forestiers avaient sonné la mobilisation dans ladite forêt pour exprimer leur mécontentement face à « l’entêtement » des autorités à vouloir autoriser le déclassement de 16 hectares pour y construire un CHU. A cet effet, les manifestants avaient déterré toutes les bornes qui délimitaient l’espace réservé à la construction de l’hôpital.

C’est au regard de cette manifestation que, sur instruction du président du Faso, une délégation gouvernementale est venue rencontrer les « polémistes » dans la ville de Sya. La délégation était composée du ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale, Siméon Sawadogo, du ministre de la Santé, Léonie Claudine Lougué/Sorgho et du ministre de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, Nestor Batio Bassiere. Cette rencontre, faut-il le noter, s’est tenue à huis clos.

Chef de la délégation gouvernementale, Siméon Sawadogo

C’est au terme des échanges que le chef de la délégation gouvernementale, Siméon Sawadogo, a accordé une interview aux journalistes. « Nous sommes venus sur instruction du président du Faso et du premier ministre, échanger avec les responsables coutumiers et religieux, le maire et ses collaborateurs, le conseil régional et finir avec les agents des eaux et forêts autour de la question de la forêt classée de Kua. Nous avons tenu des échanges francs et courtois. Des constats et des propositions ont été faits. Nous avons appris beaucoup de choses non seulement sur le choix du site, mais aussi sur la nécessité de préserver l’environnement autour de la ville de Bobo-Dioulasso », a-t-il laissé entendre.

Selon lui, cette visite à Bobo-Dioulasso était également une occasion de réaffirmer l’engagement du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, à construire cet hôpital dans la capitale économique. « Nous avons confirmé que le choix du président n’a pas changé », a-t-il insisté.

Les responsables coutumiers et réligieux

Face à cette polémique sur le choix du site, le chef de la délégation a fait savoir que le gouvernement a proposé de mener une étude d’impact environnemental et social sur le lieu afin de connaître les tenants et aboutissants, car il estime qu’un tel projet est assez important pour l’environnement et pour les personnes qui vivent autour. « C’est cette étude qui va donner les éléments techniques au gouvernement, aux différents acteurs pour qu’ une décision définitive soit prise concernant non seulement la construction du CHU mais aussi pour la préservation de la forêt », précise- t-il.

Avant la fin de cette étude pour qu’une décision définitive soit prise, le ministre Sawadogo a invité les forestiers à continuer de jouer leur rôle de protection de la forêt. A l’en croire, des efforts seront fournis pour que cette étude ne dépasse pas deux à trois mois.

Au terme de la rencontre, tous les acteurs ont remercié le président du Faso pour son choix de construction de l’hôpital à Bobo-Dioulasso. Le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’environnement, du tourisme et de l’hôtellerie, Youssiffo Ouédraogo, a salué cette démarche de la délégation. « C’est ce qu’il fallait faire initialement pour avoir les points de vue de tous les acteurs y compris les acteurs techniques avant de commencer quoi que ce soit sur le site », a dit Youssiffo Ouédraogo. Avant d’ajouter : « Nous restons sur notre position, il faut changer de site pour la construction de l’hôpital ».

Youssifo Ouédraogo, SG SYNTETH

Par ailleurs, il a déploré le fait que l’arrondissement 3 de la commune de Bobo-Dioulasso veuille délibérer sur 300 hectares pour offrir à une société immobilière. « Tout cela prouve que ce n’est pas un problème de site qui se pose pour la construction de cet hôpital. Jusque- là, nous ne connaissons pas les raisons réelles pour lesquelles le gouvernement a décidé de construire cet hôpital dans la forêt classée de Kua », a-t-il laissé entendre.

Pour lui, « si le gouvernement veut rester dans la logique, cette forêt ne doit pas faire l’objet de déclassement. Ce serait une première pour le Burkina Faso et nous craignons que cela constitue une porte ouverte pour le déclassement des autres forêts et même empêcher les agents forestiers de mener convenablement leurs activités de protection des autres ressources et des autres forêts ».

Romuald Dofini
Lefaso.net

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