Marchés de Bobo-Dioulasso : Les membres du Comité de gestion et le maire de la commune toujours à couteaux tirés

Publié le vendredi 16 août 2019 à 01h16min

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Marchés de Bobo-Dioulasso : Les membres du Comité de gestion et le maire de la commune  toujours à couteaux tirés

Le Secrétaire général du Comité de gestion des marchés (CGM) de Bobo-Dioulasso, Moustapha Lega, dénonce l’insistance du maire de la commune, Bourahima Sanou, à vouloir contrôler la gestion de la SGM (Structure de gestion des marchés). C’était au cours d’une conférence de presse ce jeudi 15 août 2019 au marché de Bobo-Dioulasso

Selon Moustapha Lega, suite à la délibération nº 2019-0018/CB/M/SG/DAG/Questure, la commune de Bobo-Dioulasso, par l’entremise du maire, a décidé de la création d’un Etablissement public local à caractère économique dénommé Structure de gestion des équipements et infrastructures marchands (SGEIM) en lieu et place de la SGM en « violation des textes fondateurs de la SGM ».

Face à cette crise qui semble porter un coup à leur gagne-pain qu’est le marché, le comité de gestion a décidé de s’exprimer ce jeudi 15 août 2019 au marché de Bobo-Dioulasso. Selon Moustapha Lega, à l’issue de leur élection en 2017 en tant que membres du CGM, ils ont voulu comprendre la gestion financière de la structure, ce que l’ex- directeur Hamadou Barry et le maire leur auraient refusé.
Par ailleurs, il a mentionné deux points essentiels qui n’autorisent pas le maire à s’approprier cette gestion.

Moustapha Lega Secrétaire Général du Comité de Gestion des Marchés de Bobo-Dioulasso

D’abord cette gestion relève, dit-il, d’un contrat entre l’Agence française de développement et la mairie à travers la création d’une structure autonome avec une gestion concessionnaire de 25 ans qui coure de 2001 à 2026. La création de cette structure fait suite à la réhabilitation du marché central de Bobo-Dioulasso en 2001 au cours de laquelle les commerçants avaient mobilisé la coquette somme de 1 milliard 600 millions et 50 millions comme capital social.

Par ailleurs, la structure est composée de 17 membres dont 12 commerçants, deux conseillers municipaux, un représentant du ministère du Commerce et un représentant des finances. Au regard donc de cette composition, il déduit que cette structure est la propriété des commerçants apporteurs de capital social.

Moustapha Lega note également qu’il leur est parvenu qu’au menu du conseil municipal qui se tiendra le 16 août 2019, figure une délibération portant fixation des indemnités des membres du conseil d’administration et des organes consultatifs de la nouvelle structure (SGEIM).

À leur avis, il ne revient pas au maire de décider des indemnités à octroyer du moment que la structure est autonome.

Il a rappelé que le maire, par rapport à la gestion du marché, avait pris quatre arrêtés qui ont été purement et simplement annulés par la justice, d’où cette question : "Le maire défie-t-il la justice ou bien sommes-nous dans quelle république ? Quelles sont les motivations réelles du maire à vouloir démanteler la SGM".

Le Comité de gestion des marchés met en garde : si d’aventure la SGM est dissoute au profit de la SGEIM, le maire Bourahima Sanou et son conseil municipal seront responsables de ce qui adviendra. Les hautes autorités du Burkina sont de ce fait invitées à prendre des mesures idoines pour éviter des troubles au sein du marché central de Bobo-Dioulasso, prévient le Comité de gestion.

Haoua Touré
Lefaso.net

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