Dans le cadre du renforcement de la performance du système de santé au Burkina, le ministère de la Santé a procédé, le lundi 23 septembre 2019, au lancement de la formation des responsables sur son outil d’analyse des gaps. Il s’agit, de façon spécifique, de présenter l’outil d’analyse des gaps aux participants et de les former à son utilisation.

Cette formation s’inscrit dans un contexte où l’introduction du nouveau modèle de financement et de la nouvelle stratégie 2017-2022 a permis un renforcement substantiel des systèmes de santé dans les pays. Vu les lacunes notables dans le Renforcement du système de santé (RSS) transversal, les pays ont augmenté les demandes d’assistance technique en la matière. Dans cette lancée, un atelier de renforcement des capacités des acteurs nationaux a été organisé à Postdam en Allemagne, en septembre 2018.

Cet atelier a concerné quatre pays (Burkina, Cameroun, Guinée et Malawi), dans le but de mettre en place un pool d’experts nationaux suffisamment outillés pour former et encadrer les principales parties prenantes afin d’optimiser l’utilisation des investissements du secteur de la santé dans le RSS, y compris pour le prochain cycle de financement (2020-2022) du Fonds mondial.

L’atelier a permis de mettre à la disposition des pays concernés, un outil performant et exhaustif d’analyse des gaps en matière de RSS, utilisable à tous les niveaux du système de santé et qui permet de réfléchir à des solutions concernant les principaux obstacles à la mise en œuvre de systèmes de santé résilients et pérennes. Suite à l’atelier de Postdam, une version similaire a été reproduite au Burkina, avec toutefois des adaptations, et un guide a été produit.

C’est dans le but d’une meilleure appropriation de ce guide et d’une bonne utilisation de l’outil sur le terrain que 175 utilisateurs seront formés à travers sept ateliers répartis en deux séquences, mais de façon simultanée. Pour les premières sessions qui se dérouleront successivement du 23 au 27 septembre dans les villes de Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouagadougou, Kaya et Tenkodogo, c’est la ville de Bobo-Dioulasso qui a été choisie pour marquer le lancement avec 24 participants issus des régions du Centre-Ouest et des Cascades.

Selon le secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Wilfrid Landaogo S. Ouédraogo, il y a un changement de paradigme en termes de planification dans les systèmes de santé. Il est actuellement pratiqué une planification basée sur les statistiques sanitaires en termes de collecte de données dans les centres sanitaires. Mais il se trouve que c’est le système de santé dans son fonctionnement qui doit être passé en revue, pour faire en sorte que les agents puissent davantage affiner les informations pour comprendre si ce système de santé est suffisamment résilient au contact des réalités actuelles en termes de sécurité, de ressources et de pérennité.

Dr Ouédraogo a aussi souhaité qu’à l’issue de cet atelier, le personnel soit outillé pour mettre en œuvre ce qu’ils ont appris.
Pour Dr Estelle Dabiré/Dembélé, l’intérêt de cet atelier tient du fait que l’atteinte d’une santé idéale (couverture sanitaire universelle) dépend de beaucoup d’autres ingrédients. Il faut donc planifier pour savoir comment avoir de l’argent et les ressources humaines pour réaliser ces formations sanitaires.

Selon l’un des formateurs, Dr Salif Sankara, directeur général des offres de soins, plusieurs modules seront dispensés, à savoir la présentation du système de santé de façon globale, la manière de planifier, la présentation de l’outil d’analyse des gaps…
La formation s’étendra sur cinq jours avec des présentations théoriques, des travaux de groupe… Les trois autres sessions sont prévues du 6 au 11 octobre 2019.

Haoua Touré
Lefaso.net