Bobo-Dioulasso : Une coalition d’associations manifeste contre la paralysie du système de santé

Publié le vendredi 27 septembre 2019 à 20h47min

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Bobo-Dioulasso : Une coalition d’associations manifeste contre la paralysie du système de santé

Une coalition d’organisations de la société civile de Bobo-Dioulasso a organisé, ce vendredi 27 septembre 2019, une marche d’interpellation sur les problèmes nés de la crise dans les centres de santé. A travers cette marche, les manifestants exhortent le chef de l’Etat à prêter une oreille plus attentive aux revendications du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) pour le bonheur des populations. Aussi, ils invitent les agents de santé « à redéfinir le contenu de leur mot d’ordre, dans le sens du respect de leur serment et concomitamment au profit du peuple ».

En effet, « cela fait plus de trois mois que les centres de santé publics traversent une crise généralisée et caractérisée par une dégradation de la qualité des prestations, au mépris des droits les plus élémentaires des usagers de ces centres », a déploré le porte-parole de cette coalition, Daouda Ouattara. Cette crise est due au mouvement d’humeur qu’observe le syndicat de la santé, suite, selon lui, à la mauvaise volonté du gouvernement de mettre en œuvre son protocole d’accord.

Face à cette situation, la coalition dit avoir successivement rencontré la direction générale du Centre hospitalier universitaire Souro-Sanou (CHUSS), le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) et le directeur régional de la santé des Hauts-Bassins, afin de mieux appréhender le problème. Par ailleurs, ces manifestants affirment qu’une demande d’audience restée jusqu’à ce jour sans suite, a été adressée au gouverneur de la région.

Selon eux, le constat est amer, car ce mouvement d’humeur est, aujourd’hui, à l’origine de pertes de milliers de vies humaines. « En termes clairs, ce mouvement d’humeur fait plus de morts que le terrorisme. Pour cette raison, nous refusons d’être à la fois victimes de nos compatriotes formés aux frais du contribuable ou victimes de ceux qui ont été élus pour notre cause », a indiqué le porte-parole.

Par ailleurs, les manifestants ont déploré le fait que le CHUSS, contrairement à sa mission régalienne, soit devenu, selon eux, un espace d’extermination, un mouroir. « Les malades et leurs accompagnants sont orientés vers des cliniques dans le meilleur des cas. Et dans le pire des cas, ils sont abandonnés à leur sort. Si les nantis font recours aux services des cliniques, les moins nantis, eux, affrontent la mort », a condamné M. Ouattara.

C’est pourquoi, à travers cette marche, ils exhortent le chef de l’Etat à prêter une oreille plus attentive aux revendications du SYNTSHA, pour le bonheur des populations. Aussi, ils invitent les agents de santé à redéfinir le contenu de leur mot d’ordre dans le sens du respect de leur serment et concomitamment au profit du peuple. Car ils estiment que le mot d’ordre, tel qu’exécuté, pénalise les malades et accompagnants. « Ces mesures, loin d’impacter personnellement les décideurs, sont tournées mortellement contre les usagers de vos services, au point de les exterminer », se sont-ils adressés au SYNTSHA.

Avant de plaider : « S’il est vrai que le gouvernement est ouvert au dialogue, mais que c’est le SYNTSHA entre autres syndicats qui le refuse, nous le supplions d’aller à la table de la négociation, car une journée de dialogue vaut mieux que 100 jours de guerre. En dépit de la légitimité de vos revendications, nous sommes au regret de vous inviter à redéfinir le contenu de votre mot d’ordre dans le sens du respect de votre serment et concomitamment au profit du peuple peiné par votre lutte ».

Ainsi, ils ont marché de la Place Tiefo-Amoro au gouvernorat où ils ont remis leur lettre d’interpellation au directeur de cabinet du gouverneur, Siaka Koné.
Le souhait de la population exprimé à travers cette marche, est la reprise des soins dans les centres de santé, dans les jours à venir. Pour cela, la coalition d’OSC invite les protagonistes à « parler le même langage ».

Romuald Dofini
Lefaso.net

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