Filière sésame : Le PAPFA enseigne les bonnes techniques culturales aux femmes du Kénédougou

Publié le mardi 8 octobre 2019 à 19h14min

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Filière sésame : Le PAPFA enseigne les bonnes techniques culturales aux femmes du Kénédougou

Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA), il a été initié, ce lundi 7 octobre 2019, une visite commentée sur le site du champ-école des producteurs de sésame de la commune de Kourinion, dans la province du Kénédougou. Cette visite a été placée sous la présidence du haut-commissaire de ladite province, Abdallah Sangaré.

Le Projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA) est mis en œuvre dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades et des Hauts-Bassins, afin de contribuer à améliorer durablement la sécurité alimentaire et les revenus des exploitations agricoles intervenant dans la production et la valorisation de produits dans les filières riz, maraîchage, sésame et niébé. Pour cela, le projet entend contribuer à l’amélioration de la productivité agricole, à la valorisation de ces productions agricoles et à la promotion de l’entreprenariat pour faire face au faible taux de croissance en milieu rural. Les femmes et les jeunes sont les premiers bénéficiaires dudit projet.

Selon Issa Kouadima, chef d’antenne de l’unité de coordination régionale du PAPFA basée à Bobo-Dioulasso, le projet à deux grandes composantes : une qui s’occupe de la production et l’autre chargée de la valorisation et de la commercialisation. « Une chose est d’accompagner les producteurs à produire suffisamment et l’autre est de les aider à la commercialisation et à la valorisation pour augmenter leurs revenus », a-t-il indiqué.

Issa Kouadima, chef d’antenne de l’unité de coordination regionale du PAPFA

C’est dans cette optique que le projet a réalisé environ 99 Champs-écoles de producteurs (CEP) à travers sa zone de couverture, afin d’amener les producteurs à changer de pratiques culturales. C’est ainsi que les femmes du village de Mina, dans la commune de Kourinion, province du Kénédougou, ont bénéficié d’une formation sur les bonnes techniques de culture du sésame.

En effet, deuxième produit agricole d’exportation du Burkina Faso après le coton, le sésame constitue une source importante d’entrées de devises pour le pays. Ainsi, entre 2010 et 2016, la valeur des exportations du sésame est estimée à environ 350 milliards de francs CFA. Des chiffres qui classent le Burkina parmi les cinq plus grands pays exportateurs de sésame dans le monde. Selon les acteurs du PAPFA, malgré ces performances, de nombreux défis doivent être relevés pour assurer une meilleure compétitivité de la filière. Il s’agit principalement de la production et de la maîtrise de la qualité.

Champ ayant subi les nouvelles techniques culturales du PAPFA

L’objectif de cette formation au profit de ces femmes est de les amener à changer de pratiques culturales en suivant les itinéraires techniques requis afin d’obtenir de bons rendements. « Nous avons remarqué que les producteurs, dans leurs pratiques paysannes, ont l’habitude de jeter le sésame et très souvent, c’est du gaspillage, c’est de la perte de temps et les rendements sont faibles à la récolte. Ils n’ont pas suffisamment de revenus pour subvenir à leurs propres besoins. Donc, en faisant ce champ-école, c’est de dire aux paysans qu’on peut produire le sésame comme les autres spéculations en suivant les itinéraires techniques requis à la vulgarisation », a indiqué Issa Kouadima.

La visite commentée des acteurs du projet sur le site du champ-école de Mina, ce lundi 7 octobre 2019, s’inscrit dans le cadre du suivi des travaux. A l’issue de cette visite, les populations de la localité semblent avoir beaucoup adhéré. « Ce champ-école a permis aux femmes de connaître les bonnes pratiques agricoles. Ce que nous avons vu ici est très satisfaisant et elles ont pris l’engagement aussi de reproduire les mêmes techniques dans leurs propres champs pour qu’au finish, on puisse avoir de bons rendements et améliorer considérablement les revenus des populations », a-t-il laissé entendre.

Champ ayant subi les techniques paysannes

Le projet se donne aussi pour mission d’accompagner ces femmes pour la suite à travers des financements. « Elles ont appris les techniques de production. L’année suivante, nous allons les accompagner à produire et chaque femme pourra produire 0,5 hectare de sésame. L’accompagnement va consister en un appui en intrants, en équipements agricoles et en appui-conseil et cela est subventionné à hauteur de 80%. L’accompagnement va jusqu’à trois ans. La première année est subventionnée à 80% par le projet et les producteurs supportent les 20% ; la deuxième année à 60% et le producteurs 40% et la troisième année, le projet supporte 40% et les producteurs 60% », a ajouté le chef d’antenne de l’unité de coordination régionale.

Camille Traoré, coordinatrice du groupement des femmes de Kourinion

La coordinatrice du groupement des femmes de Mina, Camille Traoré, prenant la parole au nom des femmes de la commune de Kourinion, a adressé ses salutations aux acteurs du projet pour cette « belle initiative ». « Ce projet est venu nous apprendre les bonnes techniques pour bien cultiver le sésame et nous sommes très heureuses. Avant, nous ignorons qu’on pouvait cultiver le sésame comme les autres spéculations et avoir un bon rendement. Après avoir suivi cette nouvelle technique qui va beaucoup nous aider maintenant dans la culture du sésame dans notre province, nous prenons l’engagement d’en faire de même dans nos différents champs », s’est-elle réjouie.

Cette visite a été placée sous la présidence du haut-commissaire de la province du Kénédougou, Abdallah Sangaré. Embouchant la même trompette, il a remercié les acteurs du projet qui, selon lui, contribue au développement de sa province.

Abdalla Sangaré, Haut commissaire de la province du Kénédougou

« Nous pouvons remercier déjà le PAPFA pour cette initiative et le choix porté sur notre province et particulièrement sur le village de Mina à Kourinion, pour implanter ce champ-école. Avec cette visite, nous sommes suffisamment édifiés à travers ce que nous avons appris. Nous avons pu constater une grande différence entre le champ technologique et le champ des paysans à travers des pratiques culturales et les techniques pour faire la culture du sésame. Et aujourd’hui, les populations sont assez satisfaites. Nous les invitons toujours à faire en sorte que ces expériences qui viennent d’être inculquées ici, qu’elles puissent les appliquer effectivement pour faire face à cette question d’insécurité alimentaire et bien sûr améliorer leurs revenus », a-t-il laissé entendre.

La filière sésame est l’une des principales filières porteuses au Burkina Faso, d’où l’intérêt de tous les acteurs à la soutenir. La culture du sésame procure des revenus substantiels aux acteurs directs, permettant ainsi de lutter contre la pauvreté. Le sésame est utilisé au Burkina Faso pour produire de l’huile, pour faire de la sauce, du savon, des produits pharmaceutiques, des insecticides ainsi que des friandises. Il est également utilisé dans la pâtisserie. Les résidus de graines et les tiges du sésame sont utilisés comme fertilisants et le tourteau de sésame sert à l’alimentation des animaux et de la volaille.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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