Bobo-Dioulasso : Un atelier pour relancer les Centres d’éducation de base non-formelle

Publié le mardi 8 octobre 2019 à 21h10min

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Bobo-Dioulasso : Un atelier pour relancer les Centres d’éducation de base non-formelle

Le ministère de l’Eduction nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales a organisé, les 7 et 8 octobre 2019 à Bobo-Dioulasso, un atelier de renforcement des capacités des autorités communales pour la relance des Centres d’éducation de base non-formelle (CEBNF) et la prise en compte de l’éducation non-formelle dans les plans de développement communaux. Les CEBNF sont dédiées aux adolescents et jeunes non-scolarisés ou précocement déscolarisés, dans le but de leur donner plus d’opportunités dans le domaine socio-professionnel et les éloigner du contexte actuel de la radicalisation.

La communalisation intégrale est en marche au Burkina Faso depuis 2006. Ce processus de décentralisation a consacré entre autres le transfert de l’éducation non-formelle aux collectivités territoriales. Ainsi, les Centres d’éducation de base non-formelle (CEBNF), étendus ou transformés en Complexes d’enseignement et de formation technique et professionnelle (CEFTP), restent sous la tutelle technique de la Direction générale de l’enseignement, de la formation technique et professionnelle (DGEFPT) et le reste des centres sous la responsabilité de la Direction générale de l’éducation non-formelle (DGENF). Dès lors, de nouveaux challenges se posent aux structures déconcentrées.

Ainsi, les élus locaux doivent impérativement s’approprier cette formule en vue d’une prise en main réussie de la gestion/animation des centres d’éducation non-formelle. C’est dans ce sens que le ministère de l’Eduction nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales a organisé, les 7 et 8 octobre 2019 à Bobo-Dioulasso, un atelier de renforcement des capacités des autorités communales pour la relance des CEBNF et la prise en compte de l’éducation non-formelle dans les plans de développement communaux.

L’atelier a pour objectif de contribuer au renforcement des capacités des élus locaux sur le cadre juridique et institutionnel qui régit l’éducation non-formelle ainsi que les outils de gestion des centres. Il vise également à rappeler le contenu des textes portant sur le transfert de l’Education non-formelle (ENF) aux collectivités et sur l’organisation et le fonctionnement de l’ENF. Il s’agira aussi de donner aux élus locaux des informations sur la philosophie, la finalité, les objectifs et les textes juridiques en matière d’ENF et de les informer des conditions d’ouverture et des principales caractéristiques de la formule.

Oumou Zagré Konaté, Directrice de l’Education Non Formelle des Adolescents

Pour Oumou Zagré/Konaté, directrice de l’éducation non-formelle des adolescents, « c’est seulement à travers et dans cette synergie d’action que nous parviendrons à soustraire nos adolescents et jeunes des griffes des groupes armés terroristes qui abusent de l’extrême pauvreté et de l’oisiveté de nos enfants pour les recruter ».

Mamadou Zallé, directeur des affaires culturelles, sociales et environnementales au Conseil régional, a, pour sa part, salué la tenue de cet atelier car il ne maîtrise pas tout ce qui est en rapport avec les CBNF. « Il arrive qu’on en parle lors de nos sessions mais nous ne maîtrisons pas beaucoup de choses à part le cadre juridique. Le fait que le transfert des compétences est dévoué aux collectivités territoriales fait également que nous n’avons pas la réalité des CBNF. C’est pourquoi nous avons jugé utile d’y participer pour partager les expériences qu’ils vivent afin d’apporter notre contribution », a-t-il justifié.

Une armoire réalisée par les élèves de la CEBNF de Dafra

Le ministère ambitionne de ce fait de donner une seconde chance aux déscolarisés précoces, d’intégrer les non-scolarisés dans un circuit éducatif et d’offrir des opportunités de formations professionnalisantes aux jeunes. La relance de ces CEBNF permettra ainsi une relance de l’économie locale et la promotion de l’insertion socio-professionnelle des adolescents et des jeunes.

Il est à noter que la mise en œuvre des CEBNF, avec l’appui technique et financier de partenaires dont le Secrétariat permanent des engagements nationaux et des programmes d’urgence, s’inscrit dans la recherche de formules novatrices pour offrir à tous les enfants de 7 à 15 ans, le minimum éducatif, conformément aux conclusions de la Conférence de Jomtien en 1990 et aux recommandations des états généraux de l’éducation en 1994. Cette mise en œuvre, pour être viable, connaît l’implication des communautés de base, des animateurs, des partenaires techniques et financiers et de l’Etat, dans une sorte de partage de responsabilités et de charges.

Salfo Nikiema représentant du Secrétariat Permanent des Engagements Nationaux et des Programmes d’Urgence

Salfo Nikiema, représentant du Secrétariat permanent des engagements nationaux et des programmes d’urgence, a rassuré qu’ils ambitionnent de faire encore mieux pour les enfants dans les années à venir.

L’atelier a été couronné par diverses activités : des exposés, des partages d’expériences, des recommandations, des échanges, des visites de sites... Des visites ont également été effectuées dans les CBENF de Dafra et Dô, le mardi 8 octobre 2019, pour que les maires puissent mieux s’imprégner des réalités des CEBNF et les prendre en compte dans leurs plans communaux de développement.

San Traoré maire de la commune rurale de Kourinion

Les CEBNF visités sont confrontés à des difficultés majeures : manque d’animateurs-formateurs, de matériels de formation, de moyens d’accompagnement des apprenants pendant et après leur formation (moyens de transport, financement pour s’installer à leur propre compte). Par exemple, les élèves du CEBNF de Dafra parcourent de très longues distances pour se rendre au centre, ce qui décourage certains.

Selon San Traoré, maire de la commune rurale de Kourinion, grâce à cet atelier, ils ont beaucoup appris sur l’importance de l’éducation non-formelle et les CEBNF, en théorie et en pratique. Etant donné qu’ils ont des CEBNF qui, en réalité, ne fonctionnent pas dans certaines communes, cette visite de terrain leur a permis de s’inspirer des réalités pour voir dans quelle mesure les relancer car elles contribuent à l’employabilité des jeunes.

Haoua Touré
Lefaso.net

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