Santé : L’Association des hémophiles du Burkina sensibilise les journalistes de Bobo-Dioulasso

Publié le jeudi 13 février 2020 à 10h40min

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Santé : L’Association des hémophiles du Burkina sensibilise les journalistes de Bobo-Dioulasso

L’Association des hémophiles du Burkina a organisé, le samedi 1er février 2020, une conférence de presse avec les journalistes de Bobo-Dioulasso, afin de leur faire mieux connaître cette pathologie. Une cellule locale de l’association au niveau des Hauts-Bassins a été mise en place afin de décentraliser la prise en charge des patients dans cette région.

Afin de sensibiliser l’opinion publique et favoriser une meilleure prise en charge des malades hémophiles au Burkina Faso, l’Association des hémophiles du Burkina a organisé, le samedi 1er février 2020, une conférence de presse avec les hommes de médias de Bobo-Dioulasso au Centre de transfusion sanguine de ladite ville.

Les patients atteints d’hémophilie sont généralement pris en charge à Ouagadougou. Pour décentraliser cette prise en charge, une cellule régionale de l’Association des hémophiles du Burkina a été mise en place et présentée aux journalistes au cours de la conférence.

Eléonore KafandoPr Titulaire en Hématologie Biologique

La cellule s’est donné pour mission de collaborer avec les journalistes afin qu’ils servent de relais pour mieux faire connaître à la population cette pathologie qu’est l’hémophilie, dans le but de favoriser le diagnostic précoce.. La cellule collaborera avec des agents de santé qui seront bientôt formés et mis à la disposition du Centre hospitalier universitaire de Bobo-Dioulasso pour une prise en charge décentralisée des enfants.
L’hémophilie est une maladie hémorragique héréditaire due à l’insuffisance des facteurs de coagulation dans le sang. On estime à plus de 10 000, le nombre des personnes atteintes de cette pathologie au Burkina Faso.

Chez les hémophiles, les blessures d’apparence mineure peuvent entraîner des hémorragies internes ou externes difficiles à contrôler et pouvant conduire à la mort.
Quant aux hémorragies touchant les articulations, elles causent une douleur très aigue et des pertes fonctionnelles.

Selon les explications du Pr titulaire en hématologie biologique, Eléonore Kafando, il y a deux types d’hémophilie et trois degrés de sévérité. « Lorsque le patient manque de facteur 8, on parle d’hémophilie A ; et lorsqu’il manque de facteur 9, on parle d’hémophilie B. Mais et il y a trois degrés de sévérité en fonction du taux de facteur. Quand le patient a moins de 1% de facteur 8 ou 9, on parle d’hémophilie sévère et lorsque le patient a un taux de facteur compris entre 1 et 5%, on parle d’hémophilie modérée. Mais si le patient a un taux de facteur 8 ou 9 supérieur à 5%, alors on parlera d’hémophilie mineure », explique Pr Kafando.

Les membres de la cellule des Hauts-Bassins de l’Association des Hémophiles du Burkina Faso

Aussi, le constat est que cette maladie est méconnue des populations et des agents de santé ; ce qui signifie que la maladie est sous-diagnostiquée et qu’elle n’est pas bien prise en charge. Mais aujourd’hui, le diagnostic est possible de même que la prise en charge et elle est réalisée grâce à la collaboration avec la Fédération mondiale de l’hémophilie.

Quoi qu’il en soit, dès les premiers symptômes qui se manifestent généralement par des saignements permanents de l’enfant, il est conseillé de se rendre dans un centre de santé pour des examens car bien qu’héréditaire et incurable, un diagnostic précoce permet une meilleure prise en charge pour une vie de qualité et un meilleur taux d’espérance de vie du patient. Chez les petits garçons, les cas sont très souvent détectés lors de la circoncision.

Le président de la cellule des Hauts-Bassins de l’Association des hémophiles du Burkina, Yacouba Gnanou, a pris en exemple le cas de son petit garçon dont le cas a été détecté lors de sa circoncision : « J’ai découvert la maladie de l’hémophilie grâce à mon enfant. Deux mois après sa naissance, nous l’avons circoncis. Mais après la circoncision, il a saigné pendant près de 6 heures. Alors nous l’avons amené à l’hôpital et les agents de santé nous ont dit que c’est possible qu’il soit atteint d’hémophilie. Et comme on avait entendu dans les médias qu’il y a une association qui lutte contre cette maladie, nous nous sommes rendus à Ouagadougou. Ils ont fait un prélèvement sanguin et les résultats des examens ont montré qu’il souffrait d’hémophilie. Voilà comment j’ai intégré l’association ».

Yacouba Gnanou président de la cellule des Hauts-Bassins de l’Association des Hémophiles du Burkina

L’Association des hémophiles du Burkina détient un récépissé de reconnaissance depuis le 7 juillet 2015 et est né de la volonté et de la conjugaison des efforts des personnes hémophiles ou parents et des professionnels de la santé publique de l’hôpital pédiatrique Charles-de-Gaulle et du Centre national de transfusion sanguine.

Elle compte à ce jour près de 160 membres et a pour objectifs de regrouper, d’aider et de représenter toutes les personnes concernées par l’hémophilie et les autres maladies hémorragiques rares, de rendre accessibles aux hémophiles le diagnostic et les traitements efficaces, de plaider pour la prise en charge intégrale des malades.

L’association est affiliée à l’Alliance franco-africaine pour le traitement de l’hémophilie (AFATH), branche de la Fédération mondiale, et accréditée à la Fédération mondiale de l’hémophilie en juillet 2016 à Orlando (USA). Elle a également signé, en juillet 2017, un partenariat avec l’Association française des hémophiles, sous l’égide de la Fédération mondiale.
Un protocole d’accord a également été signé entre l’association et le ministère de la Santé du Burkina Faso, en 2019.

Haoua Touré
Lefaso.net

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