Bobo-Dioulasso : Le ministre de la culture fait le bilan des activités menées par son département en 2019

Publié le vendredi 14 février 2020 à 18h37min

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Bobo-Dioulasso : Le ministre de la culture fait le bilan des activités menées par son département en 2019

Le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango, a animé une conférence de presse, ce vendredi 14 février 2020 à Bobo-Dioulasso.Au cours de cette rencontre avec les journalistes, il a été question pour lui, de faire le bilan des activités menées par son département au cours de l’année écoulée (2019) et de présenter les perspectives pour l’année 2020.

Face à la presse ce vendredi 14 février 2020, le ministre en charge de la culture, Abdoul Karim Sango, a jugé satisfaisant le bilan des activités menées par son département au cours de l’année écoulée (2019). Bien que cela ce soit déroulé dans un contexte d’insécurité au regard des nombreuses attaques terroristes sur le territoire burkinabè. Selon lui, ce contexte a fortement impacté négativement le secteur culturel, artistique et touristique en 2019. Il a ainsi saisi cette occasion pour exprimer sa compassion et sa solidarité à toutes ces familles victimes de ces attaques et particulièrement aux forces de défense et de sécurité.

Cependant, il note que des acquis importants ont été engrangés au cours de l’année 2019, même si de nombreux défis restent toujours à relever. En terme de bilan, le ministre Sango retient, entre autres, l’inscription des sites de métallurgie ancienne du fer au patrimoine mondial de l’UNESCO, le classement de 1679 nouveaux biens meubles dans les registres d’inventaire des musées en vue de renforcer la sauvegarde du patrimoine culturel national, l’organisation de conférences régionales pour la diffusion des résultats du colloque de Dori sur la contribution de la culture à la prévention et à la lutte contre l’extrémisme violent dans plusieurs régions du pays, l’installation du comité en charge de travailler sur le retour des biens culturels du pays se trouvant à l’extérieur et la formulation d’une requête aux fins de restitutions de ces biens adressée à l’Etat français, le financement à hauteur d’un milliard de FCFA sous forme de subvention au profit de réalisateurs burkinabè,etc.

Par ailleurs, le ministre note une satisfaction au niveau de l’organisation conjointe réussie du cinquantenaire et de la 26e édition du FESPACO, ayant permis, selon lui, de confirmer le leadership du Burkina Faso en matière de cinéma en Afrique avec 165 films sélectionnés dont 22 films burkinabè. Aussi, il est à noter la signature de plusieurs accords de coopération culturelle avec la Chine, la Turquie, le Koweït et la participation du pays à de grands sommets internationaux sur la culture.

« Nous notons l’accompagnement technique et financier de 520 projets d’opérateurs culturels à travers le Fonds de développement culturel et touristique, le bureau burkinabè de droit d’auteur et le fonds de téléphonie mobile pour un montant de 688 109 000FCFA et la bonne tenue de la 15e édition de la foire internationale du livre de Ouagadougou avec la participation de plus de 82 exposants et 8 678 visiteurs. Au titre des droits d’auteurs, le BBDA a collecté à peu près deux milliards de FCFA au profit des acteurs permettant ainsi d’améliorer leurs conditions de vie et de travail », a laissé entendre Abdoul Karim Sango.

Le Burkina Faso continue toujours d’attirer des touristes étrangers malgré la situation sécuritaire

Malgré les difficultés que connait le secteur du tourisme et de l’hôtellerie, en raison de la situation sécuritaire que traverse le pays, le ministre Abdoul Karim Sango a affirmé que son département avec le soutien du gouvernement, travaille à créer les conditions de relance de l’activité touristique au niveau interne.

« Le secteur de l’hôtellerie enregistre une croissance relative. Alors que le nombre de touristes était de 540 390 en 2018, il est passé à 572 070 en 2019 soit un taux de 5,9%. S’agissant de façon particulière des arrivées de touristes récepteurs, le taux de croissance même s’il reste faible n’en demeure pas moins positif, il est estimé à 0,01%. Contrairement à une opinion qui laisse croire que notre pays n’est pas fréquentable, celui-ci attire toujours des touristes étrangers », souligne Abdoul Karim Sango.

A l’en croire, le secteur a connu un bond avec l’initiative du ministère de développer le tourisme interne. Ainsi, on est passé en 2018 de 395 898 touristes internes à 427 570 en 2019, soit un taux d’accroissement de 8%.

Il a aussi affirmé que plusieurs actions ont été engagées pour soutenir le secteur du tourisme notamment l’accompagnement des acteurs du privé pour l’organisation de la deuxième édition de la vitrine internationale du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration de Ouagadougou (VITHRO), l’organisation de la première édition du prix de l’entrepreneuriat touristique en vue de stimuler et de promouvoir les investissements dans le secteur touristique et la promotion du tourisme interne par la réduction des prix des chambres d’hôtels pendant les vacances.

A toutes ces actions, le conférencier a ajouté la sensibilisation de 1260 personnes à la pratique du tourisme interne dans le cadre du projet « Connais-tu ton beau pays ? » et l’accompagnement technique et financier de 19 projets d’opérateurs touristiques pour un montant de 466 283 192 FCFA.

Des défis majeurs sont à relever pour l’année 2020

Après avoir dressé un bilan satisfaisant des activités menées en 2019, le ministre de la culture, des arts et du tourisme, Abdoul Karim Sango, a dévoilé les perspectives pour l’année en cours.

Au niveau de la culture, il note ainsi, l’organisation de la 20e édition de la semaine nationale de la culture, SNC Bobo 2020, qui se tiendra du 28 mars au 4 avril 2020 avec pour pays invité d’honneur la République du Mali ; la poursuite de l’organisation des grandes conférences publiques régionales sur la place des valeurs culturelles dans la transformation positive de la nation burkinabè et la poursuite du plaidoyer auprès du ministère en charge de l’éducation pour l’introduction de modules d’enseignement consacrés aux arts et à la culture.

Il a par ailleurs noté la tenue des actions en vue de la protection, de la valorisation des sites inscrits au patrimoine mondial, la réalisation d’une plateforme numérique de diffusion de la musique burkinabè, la réalisation du plan architectural de la cité des arts de Bobo-Dioulasso et éventuellement la pose de la première pierre, etc.

Le ministre a laissé entendre qu’au niveau du tourisme, plusieurs actions seront menées pour non seulement améliorer la qualité des services touristiques par le renforcement des capacités des opérateurs, mais aussi pour contrôler les entreprises touristiques et le classement des établissements touristiques d’hébergement et celui des restaurants.

Toutefois, il reste convaincu que l’atteinte de ces objectifs requiert une organisation forte et des actions coordonnées notamment, le renforcement de la collaboration avec les collectivités territoriales pour une prise en charge efficace des compétences et des ressources culturelles et touristiques transférées, la mise en œuvre du Plan de développement institutionnel du ministère afin de rapprocher les prestations du secteur aux usagers, la mise en œuvre du plan de travail 2020 de la stratégie de communication du secteur et le développement de la recherche dans le secteur.

« Toutes ces actions seront exécutées dans le cadre des orientations du PNDES, de la stratégie nationale de la culture et du tourisme et ma lettre de mission. A terme nous devrons capitaliser une contribution des industries touristiques et culturelles au moins respectivement de 7% et 4,5% et la création des emplois de l’ordre de 5,6% comme attendus par le PNDES », a souligné Karim Sango.

Selon lui, le choix de la ville de Sya, pour rendre compte de sa gestion, n’est pas fortuit. « Bobo-Dioulasso est un carrefour cosmopolite, la capitale économique certes mais la ville culturelle par excellence au regard de la richesse et de la diversité des activités qu’elle abrite. Et cette conférence se tient la veille du jour d’installation du comité national d’organisation de la semaine nationale de la culture prévue pour se tenir du 28 mars au 04 avril prochain », a-t-il justifié ce choix. Il a tenu également à remercier tous les acteurs qui ont permis à son département d’engranger « ces performances satisfaisantes » et souhaite toujours leur accompagnement pour relever les futurs challenges.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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