Révision du fichier électoral : Le président de la CENI déplore la faible participation des jeunes et des femmes

Publié le mardi 23 juin 2020 à 21h32min

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Révision du fichier électoral : Le président de la CENI déplore la faible participation des jeunes et des femmes

Dans le cadre du processus électoral au Burkina Faso, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Newton Ahmed Barry, a procédé au lancement officiel de la révision du fichier électoral national dans la province du Houet, ce mardi 23 juin 2020 à Bobo-Dioulasso. Cette opération est prévue se tenir du 23 juin au 9 juillet 2020, dans 641 postes d’enrôlements.

Les élections donnent l’occasion à chaque citoyen burkinabè, de choisir ceux et celles qui vont diriger le pays. Et pour pouvoir exprimer ce choix, il faut avoir sa carte d’électeur. C’est pour permettre aux citoyens en âge de voter de pouvoir se faire enrôler que le Premier ministre Christophe Dabiré, accompagné par le président de la CENI, Newton Ahmed Barry, procédaient au lancement de l’opération de révision des listes électorales biométriques, le 10 février 2020 à Dédougou, dans la Boucle du Mouhoun.

Quatre mois après, c’est au tour de la province du Houet d’accueillir les équipes d’enrôlement. La cérémonie de lancement de l’opération dans la ville de Sya a connu la présence des autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses. Les citoyens sont donc invités à se présenter dans les différents centres d’enrôlement munis de leur carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) ou de leur passeport en cours de validité, pour se faire enrôler afin d’obtenir la carte d’électeur.

Le président de la CENI, Newton Ahmed Barry

Le président de la CENI, Newton Ahmed Barry, a rappelé que l’enrôlement est un acte citoyen, indépendamment de la couleur du citoyen, de son appartenance et de son ethnie. Pour lui, le choix porté sur Bobo-Dioulasso pour les dernières étapes de l’opération n’est pas fortuit. « La ville de Bobo-Dioulasso n’a pas été choisi au hasard. C’est une ville qui magnifie la cohésion sociale et la tolérance entre les communautés. Nous sommes venus à Sya pour magnifier ce vivre-ensemble, cet esprit de résilience et de tolérance, cet esprit d’acceptation de l’autre qui est le fondement même de la ville de Bobo-Dioulasso », a-t-il laissé entendre.

A en croire le président de la CENI, il y a un énorme défi à relever dans la province du Houet. Il s’agit selon lui, de l’objectif de 280 000 nouveaux électeurs à enrôler. « Dans les trois dernières provinces (Kadiogo, Yatenga et Houet) où nous lançons l’opération, nous avons 1 260 000 nouveaux potentiels électeurs à enrôler. Et sur les 1 260 000, les femmes représentent 69%. Dans le Houet, il y a un potentiel de 280 000 nouveaux électeurs à enrôler. Sur l’ensemble du Houet nous avons 641 postes d’enrôlements », renseigne le président Barry.

Les autorités présentes à la cérémonie de lancement de l’opération d’enrolement

Il a par ailleurs déploré la faible participation des jeunes et des femmes dans le processus. « Les nouveaux enrôlés sont autour de 1 100 000 personnes. Sur ces 1 100 000, les moins de 25 ans représentent à peine 19% des enrôlés. Or, dans la population réelle, ils sont plus de 25%. Ce chiffre est encore plus bas lorsqu’il s’agit des filles, parce que les filles de moins de 25 ans sont 7% sur ceux qu’on a enrôlés. Alors qu’elles représentent près de 69% du potentiel des jeunes à enrôler », a-t-il déploré. C’est pourquoi, il a sollicité l’accompagnement des personnes ressources dans la sensibilisation, afin de pouvoir relever le défi. Il a aussi précisé que c’est le moment de se faire enregistrer et toute personne n’ayant pas été enregistrée perdra son droit de vote.

Une équipe de la CENI présente pour le début de l’opération d’enrolement

A cet effet, le président Newton Barry a exhorté l’ensemble des citoyens en âge de voter, à se faire enrôler. Il a ainsi souhaité un bon déroulement des opérations tout en assurant la commission d’enrôlement de son entière disponibilité. Il a par ailleurs souligné qu’au Burkina Faso, l’enrôlement sur le fichier électoral est libre et individuel.

« C’est une volonté individuelle et ce n’est pas obligatoire. Idem pour le vote. Donc celui qui veut se faire enrôler doit se donner les moyens d’aller au poste d’enrôlement par lui-même. Le transport organisé est interdit. Il faut que les gens évitent cela parce qu’actuellement près de six personnes sont dans les maisons d’arrêt et de correction (prisons) à cause de cette affaire. Il faut également qu’ils sachent que c’est tolérance zéro pour toute tentative de fraude », prévient Newton Barry.

Il a aussi indiqué que le Covid-19 est une réalité au Burkina Faso. C’est pourquoi il dit avoir mis un accent particulier sur le respect des mesures barrières dans les points d’enrôlement, afin d’éviter la propagation du virus. Il a terminé en saluant l’accompagnement du PNUD dans le processus électoral avec une enveloppe financière de plus de 17 millions de dollars.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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